La Haute Autorité au Waqf et la Chambre du Commerce et d’Industrie du Niger ont procédé, le 23 juin dernier à Niamey à la signature d’un mémorandum d’entente. Selon les deux responsables des institutions concernées, cette initiative a pour objectif de promouvoir et de développer le Waqf au Niger.
La signature du mémorandum d’entente marque l’aboutissement d’un processus d’échange et de concertation entre les deux institutions. Ainsi, dans leurs interventions respectives après la signature du document, la Directrice Générale du Waqf, Mme Bana Khadijah Diallo et le Président de la Chambre du Commerce M. Sidi Mohamed se sont réjouis d’avoir réussi ce processus. Ce partenariat vise entre autres objectifs à promouvoir et développer le Waqf au Niger.
« On vient de signer un mémorandum d’entente avec la Chambre du Commerce du Niger portant sur la promotion et le développement du Waqf au Niger. En réalité, c’est suite à une collaboration étendue sur plusieurs mois qu’on a entamé avec la Chambre du Commerce du Niger. Au Niger on a plusieurs types de Waqf. On a des Waqf publics qui sont créés par décret en Conseil des Ministres dont nous la Haute Autorité du Waqf ; on a la mission de gérer. On a aussi pour mission de superviser les autres types des Waqf dont les Waqf de familles, les Waqf privés et les Waqf d’intérêt public », a souligné la Directrice Générale de la Haute Autorité du Waqf.
Elle a expliqué que les Waqf de familles et privés sont définis lorsqu’une personne le fait au bénéfice des membres de sa famille ou à des membres plus élargis de sa communauté. Pour ce qui est des WAQF d’intérêts publics, a-t-elle précisé, ce sont des WAQF créés par une personne privée mais au service de la communauté ou de la nation tout entière, c’est-à-dire que, ce sont des Waqf qui rendent un service d’intérêt général. « Nous avons entamé une coopération avec la Chambre de Commerce pour faire connaitre l’outil du Waqf au secteur privé nigérien et pour leur faire connaitre aussi d’abord les outils mis à la disposition pour la création du WAQF et aussi les avantages que concernent les cadres règlementaires du Waqf au Niger, à savoir le statut assez particulier que donne ce cadre au WAQF et les différentes protections qu’ils apportent au Waqf. Parce que le WAQF est constitué par une personne de son vivant qui laisse les recommandations pour que l’objet pour lequel il a créé le WAQF continue d’exister même s’il n’est pas sur terre et la loi lui donne cette garantie et cette protection », a-t-elle expliqué.
D’autre part, a-t-elle encore noté, beaucoup d’acteurs du secteur privé nigérien, les opérateurs économiques notamment ceux qui ont les moyens de faire du Waqf. En effet, plusieurs personnes privées qui en ont les moyens font des écoles, des centres de santé et plein d’autres choses qui se font au bénéfice de la communauté et qui contribuent aux efforts de l’Etat dans le bien être de la société. « Cela mérite d’être encouragé et d’être protégé », a-t-elle dit.
L’autre axe de coopération sur l’objet du mémorandum signé est la coopération entre les deux institutions pour la mise en place d’un environnement de plus en plus favorable au développement de l’investissement Waqf.
Prenant la parole à son tour, le Président de la Chambre du Commerce, M. Sidi Mohamed a tout d’abord félicité la Directrice Générale de la Haute Autorité du Waqf pour tout ce qu’elle fait pour la promotion du Waqf au Niger, mais aussi et surtout pour une coopération avec la Chambre du Commerce. Il a souligné que cette implication du secteur privé nigérien dans le Waqf, a démarré il y’a quelques mois avec un atelier de formation et de sensibilisation à l’endroit des acteurs du secteur privé. « C’est depuis lors que nous avions eu l’idée de préparer cette coopération qui va nous servir de cadre d’encadrement de nos relations entre la chambre de commerce et les hautes autorités du WAQF », a-t-il revelé.
M. Sidi Mohamed Moussa devrait aussi saluer les résultats très concrets obtenus grâce à cet outil qu’est le Waqf, notamment l’Université Islamique des Jeunes filles, une des plus belles de la Sous-région. « Je voudrais vous assurer que le secteur privé et la Chambre du Commerce que j’ai l’opportunité de diriger, on fera tout de notre possible pour sensibiliser et créer le cadre pour amener les acteurs du secteur privé à s’intéresser à la finance sociale et islamique », a -t-il assuré.
Dans la pratique, a souligné M. Sidi Mohamed, en général, dans nos comportements, tous les opérateurs économiques nigériens font du Waqf et c’est à titre purement privé et c’est une bonne initiative de penser à les valoriser pour que l’impact sur la société soit plus important. M. Sidi Mohamed a insisté sur la nécessité de sensibiliser les opérateurs économiques pour qu’ils s’inscrivent dans la logique de valorisation de leurs investissements sociaux pour que cela soit de plus en plus utile à la société, dans le sens de les pérenniser.
« L’investissement est un volet qui nous intéresse beaucoup. C’est une source qui peut créer beaucoup d’investissement et énormément des richesses dans les autres pays à travers le monde, comme en Arabie Saoudite. Donc c’est pour dire que Madame la Directrice vous pouvez compter sur nous, la Chambre du Commerce, pour l’accompagnement et vous dire que le challenge est très grand, vous le maitrisez mieux que moi, mais c’est un challenge important pour que nous lui donnons assez de temps pour le rendre plus visible et amener le maximum des gens à s’intéresser », a-t-il précisé.
Ali Maman(onep)