Le Premier Ministre, Chef du gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou, a présidé, hier matin à Niamey, la cérémonie d’ouverture d’une table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du plan d’actions de la Stratégie Nationale de finance Inclusive révisée (2019-2023). Organisée par le Ministère des Finances, en collaboration avec la Banque mondiale, cette table ronde vise l’amélioration de l’inclusion financière au Niger, à l’horizon des cinq prochaines années, au profit des populations vulnérables, notamment les femmes et les jeunes.
Dans son allocution d’ouverture des travaux, le Premier ministre, a indiqué que c’est parce que le gouvernement est conscient du rôle de l’inclusion financière comme levier du développement économique et social qu’il s’est résolument engagé dans des réformes d’envergure qui concourent à la création d’un écosystème favorable à l’inclusion financière. A cet égard, a-t-il dit, la réglementation nationale a beaucoup évolué en parallèle avec celle communautaire notamment avec la loi 2014-59 du 5 novembre 2014 portant réglementation des systèmes financiers décentralisés qui intègre désormais l’exercice de la finance islamique.
Et relativement à l’accès au service financier, M. Ouhoumoudou Mahamadou a annoncé que des progrès, certes modestes, ont été enregistrés. En effet, a-t-il expliqué, selon l’enquête findex 2017 de la banque mondiale, le pourcentage d’adultes au Niger ayant un compte dans une instruction financière y compris à travers le mobile a plus que doublé en 4 ans passant de 6,7 pour cent en 2014 à 15, 5 pour cent en 2017.
Il reste néanmoins, a reconnu le Premier Ministre, largement en deça des moyens régionaux observables notamment en Afrique sub-saharienne où le taux observé est d’environ 42% et dans la zone UEMOA, il est de 53, 5%. Ces performances, selon le Chef de gouvernement, sont portées essentiellement par les services financiers via les téléphones mobiles dont le taux d’utilisation ressort à 12, 04 en 2009 contre 8, 75% en 2018 soit une augmentation de 3, 3 de pourcentage. Cet apport de la monnaie électronique s’est traduit par une augmentation du nombre de compte de monnaie électronique ouvert qui s’est situé entre 3433000 en 2019 contre 3041000 en 2018 soit une augmentation de 12, 8% ; le nombre de transaction est passé de 24111000 à 14 900.000 en 2019 en baisse de 38, 2%.
De ce fait, a dit le Premier ministre, dans l’effort de sensibilisation et de politique commerciale incitative, il est donc nécessaire d’amener cette clientèle à utiliser activement les services financiers.
M. Ouhoumoudou Mahamadou s’est dit convaincu que de ces échanges sortiront des propositions pertinentes qui permettront d’apprécier les avantages et les risques mais surtout de nouvelles pistes de solution pour une digitalisation accrue aux risques maitrisés de payement et processus des administrations publiques, des institutions financières et des entreprises privées ainsi que le développement de la micro finance et l’amélioration du financement de l’agriculture au Niger.
Pour sa part, le ministre des finances, Dr Ahmat Jidoud a indiqué que le manque d’accès aux services financiers demeure un obstacle majeur au développement de leurs activités, qui couvrent les secteurs agro-sylvo pastoraux et halieutiques, malgré des perspectives de croissance considérables, en particulier pour l’élevage et ses produits (viande, cuirs et peaux) ainsi que pour l’agriculture.
De son côté, la Représentante de la Banque Mondiale, Mme Joelle Dehasse, a souligné que par la tenue de cette assise sur l’inclusion financière, le Niger vient de marquer son attachement à un enjeu clé de son développement et vient également de contextualiser la stratégie nationale de Finance Inclusive (SNFI) dans le plan de développement économique et social (PDES).
Par Yacine Hassane(onep)