Du 26 au 27 juillet 2023 se tient, à Tahoua, sous l’égide de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA), un atelier de sensibilisation des Forces de Défense et de Sécurité sur les enjeux de la lutte contre la corruption. Cet atelier organisé avec l’appui technique et financier du Centre de Genève pour la Gouvernance du Secteur de la Sécurité (DCAF), vient renforcer les compétences des FDS et des cadres régionaux autour des bonnes pratiques de prévention et de redevabilité ainsi que sur les méfaits de la corruption dans la délivrance des services publics de sécurité.
La région du Sahel fait face depuis une dizaine d’année à une insécurité grandissante qui demande l’utilisation de beaucoup de ressources dans le cadre de cette lutte. Avoir les ressources est une chose et son utilisation rationnelle en est une autre. C’est donc pour une meilleure gestion des ressources alloués au secteur de la sécurité que DCAF a voulu appuyer les efforts de la HALCIA et des autres institutions de contrôle dans la prévention et la diffusion des bonnes pratiques dans la chaine de passation des marchés publics.
A l’ouverture des travaux de l’atelier, le représentant du DCAF, M. Abdoul Kader Namata Issa a indiqué que le DCAF appuie les efforts des autorités nigériennes dans leur politique de prévention et de lutte contre la corruption par le biais de la HALCIA qui est une institution crée à cet effet en reconnaissance de la place centrale qu’elle occupe dans les mécanismes de prévention et de lutte contre la corruption sous toutes ses formes. « Cet appui aux efforts de la HALCIA s’inscrit dans le cadre du programme sur l’Amélioration du secteur de la sécurité, financé par la République Fédérale d’Allemagne », a-t-il souligné.
Pour le représentant de la HALCIA, M. Ali Baoua, l’organisation de cet atelier d’échanges répond à un double impératif : celui de renforcer périodiquement les compétences des agents chargés de l’application des textes dans le domaine de la lutte contre la corruption et de favoriser la coopération entre les FDS et l’administration publique au Niger. « La Stratégie Nationale de Lutte contre la Corruption a relevé que les pratiques de corruption sont devenues des faits de société qui touchent tous les secteurs du développement socio-économique de notre pays. Elles sont assez diversifiées dans leur nature et les plus répandues sont le trafic d’influence, le favoritisme, les fraudes, les commissions, les pots de vin et l’extorsion », explique le Commissaire à la HALCIA.
Il est, de ce fait, important d’identifier les acteurs à même de constituer un levier dans le cadre de la lutte, mais également de cerner les risques et les défis, de conduire des réformes pour améliorer l’efficacité du système de gouvernance de chaque secteur afin d’éviter les problèmes de corruption. Par ailleurs, la transparence et la reddition des comptes doivent constituer, au niveau de tous les démembrements de l’administration publique, des indicateurs de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption. D’où tout l’intérêt de cet atelier d’échanges, autour des bonnes pratiques anti-corruption mises en place dans les différents services des participants, afin d’identifier les améliorations qui peuvent être apportées au cadre institutionnel existant.
Le Secrétaire Général de la Région de Tahoua, M. Harouna Assakalé de rappeler que la lutte contre la corruption, à tous les niveaux, est une priorité des autorités nigériennes. « L’expression de la volonté politique de combattre la corruption s’est traduite au Niger, par diverses mesures institutionnelles et organisationnelles, mais également par l’adhésion du pays à plusieurs initiatives internationales et régionales de lutte contre la corruption, d’où la création d’une Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA) », assène M. Harouna Assakalé. Cet atelier de sensibilisation donnera ainsi, aux participants, les outils nécessaires à une prise de conscience des dangers liés à la corruption en vue d’un changement de comportement favorable à la lutte contre la corruption.
Ismaël Chékaré, ONEP-Tahoua