Venues des villages environnants de la capitale, de nombreuses femmes pour l’essentiel âgées, s’adonnent à la vente de certains produits comme les feuilles vertes, du sable fin, du bois, etc., pour gagner au quotidien leur pain et même envoyer quelque chose à la famille restée au village. Ces braves femmes connues sous le nom de ‘’Takalakoyo’’, parcourent à longueur de journée certains quartiers de Niamey avec leur marchandise accrochée sur les deux bouts d’un bâton posé sur l’épaule.
Le ‘’Takala’’ est un système de transport des objets lourds utilisé depuis la nuit des temps dans les villages par les femmes. «Nos arrières grands parents et nos mères l’ont utilisé. C’est plus simple et rapide pour transporter des objets et cela fait partie de la culture ‘’zarma ‘’» explique la vielle Zeinabou.
Etant devenue une habitude pour les femmes du village, ces dernières ont du mal à porter des objets sur la tête. D’après la vielle Zeinabou, le ’’takala‘’ est comme un instrument qui sert à porter des objets, soit pour aller au puits chercher de l’eau, au champ pour apporter le repas au cultivateur, ou pour transporter le bois de cuisine. Mais, le fait de porter ‘’takala’’ est une technique. «Il faut apprendre à le porter pour s’adapter à son l’utilisation. Moi, j’ai du mal à porter les choses sur la tête parce que je ne suis pas habituée. Je prends toutes les charges avec les ‘’takalas’’», indique Zeinabou.
Par contre à Niamey la capitale’’ takala’’ est utilisé par ces femmes venues du village pour le transport de leurs marchandises. Bon nombre de ces femmes porteuses de ‘’takala’’ sont installées dans les quartiers périphériques de la ville. Certaines d’entre elles ont pour métier le transport du sable avec les ‘’takalas’’ et aller vendre. Il y’ a aussi celles qui s’adonnent à préparer de la nourriture pour vendre comme nous a témoigné Hawa Karimou âgée de 50 ans. «J’ai fait 5 ans dans ce métier, je prépare le moringa ‘’windi boundou’’ et le couscous de mil ou maïs ’’tousmé’’ pour vendre. Je passe toute la journée à parcourir le quartier pour vendre. Dieu merci, je m’en sors bien. Je me débrouille avec ma force et c’est dans cette activité que j’arrive à entretenir ma famille», confie cette quinquagénaire.
Indatou Harouna (onep)