Ces deux dernières décennies la ville de Niamey a connu une importante extension, avec le développement de plusieurs quartiers périphériques. Cependant, les investissements ne semblent pas être à la hauteur de cette expansion en termes d’aménagement et d’infrastructures routières. Aujourd’hui, certains quartiers pourtant très peuplés connaissent des difficultés notamment celles liées au transport. Les habitants de ces quartiers et ceux qui y vont vivent un véritable calvaire surtout pendant la saison pluvieuse. Le quartier aéroport, plus précisément à la Cité enseignants est dans cette situation.
Tôt le matin, aux environs de 7 heures, souvent un peu plus tôt, la plupart des habitants de ce quartier, qui ne possèdent pas des moyens personnels de déplacement, se pointent vers la voie principale (en latérite) du quartier. Cela dans l’espoir de ‘’trouver une occasion’’ selon l’expression utilisé ici une sorte de co-voiturage à la nigérienne. Il s’agit en fait de se faire déposer par un généreux automobiliste ou même un motocycliste à au bord de la vie principale menant au centre-ville où il est plus facile de trouver les taxi ou mini bus de transport en commun appelés faba-faba qui vont au centre-ville. C’est une distance d’environ 5 km que certains parcourent quotidiennement à pied.
De fois, on remarque une absence de solidarité dans ces genres de situations. «Chaque jour quand je sors de chez moi, je cherche des occasions souvent sans succès. De fois même quand vous arrêtez certains pour vous déposer, les gens ne vous regardent même pas. Les quartiers comme le nôtre font face à des situations d’insécurité, c’est pourquoi les gens ne font pas confiance à d’autres», confie M. Halidou Naméra, habitant du quartier Cité enseignants. M. Halidou ajoute qu’il parcourt cette distance chaque jour à pied en aller comme en retour. Une telle situation est difficilement vécue surtout quand il s’agit des personnes âgées et retraitées, comme Halidou.
Elles sont nombreuses les personnes qui vivent ce calvaire déplorant ces difficultés liées au transport dans plusieurs quartiers périphériques de Niamey. Un problème dont la principale cause est l’insuffisance des routes aménagées, permettant l’accès aux zones concernées par les transporteurs, notamment les taxis et les faba-faba. «Les faba-faba refusent de desservir les quartiers périphériques à cause de l’inaccessibilité de ces quartiers et du fait de l’impraticabilité des routes. Les routes de ces quartiers sont défectueuses surtout pendant la saison de pluie», se plaint M. Abdoul Aziz Soumana.
A l’image des populations du quartier Aéroport, celles des plusieurs autres zones périphériques de Niamey vivent au quotidien ce casse-tête. Cette difficulté explique l’apparition du transport à moto, appelé «Kabou-Kabou». À 400 ou 500 FCFA la course, ce service n’est malheureusement pas à la portée de certaines personnes dans les quartiers périphériques.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)