L’Agence du Barrage de Kandadji (ABK) accueille du 11 au 15 mars, une mission de la Banque Islamique de Développement (BID), partenaire qui finance deux projets importants dans le cadre du Programme Kandadji. C’est dans ce cadre que le président du Conseil d’Administration de l’agence, Pr Issoufou Katambé a effectué, le mercredi 13 mars 2024, une visite sur le chantier de construction de la ligne de transport d’énergie haute tension 132kv (double terne) Kandadji-Niamey (Gorou banda). La ligne est à cette date à 40 km de Niamey, au niveau de la commune de Karma.
Accompagné du Secrétaire Général de l’agence, des experts en énergie et en génie civil, des responsables de l’entreprise indienne Kalpataru Projets International Limites en charge des travaux et ceux du maître d’ouvrage PT feedback, le Pr Issoufou Katambé est passé scrupuleusement par tous les points, de Karma à l’entrée de la ville de Tillabéri, en empruntant la piste. Le périple a duré plus de 4h d’horloge pour environ 75 km sur piste, mais valait la peine. Cette ligne de transport d’énergie, l’un des projets financés par la BID est partie intégrante du programme Kandadji, en plus du projet de la route de contournement, de la centrale et des travaux de génie civil sur le fleuve.
Le long de l’itinéraire, plusieurs équipes constituées de techniciens indiens et surtout des Nigériens, se relèvent, tache après tache, sur le chantier. Ce sont au total 146 pylônes hauts de 41 mètres chacun et distant l’un de l’autre d’environ 200m à 300m qui sont déjà posés et 232 fondations réalisées sur l’itinéraire de 560 points, entre Karma et Tillabéri et un peu vers Kandadji. Entre AP 29/47 (Karma) et AP 12/1 (Tillabéri), la délégation du PCA a trouvé d’abord des pylônes dressés à perte de vue. Puis un peu plus loin à quelques encablures de la commune rurale de Kourtey, c’est tantôt une équipe à pied d’œuvre dans des fouilles, en phase pour le bétonnage, des semelles remblayées qui sortent de terre, tantôt une autre équipe en train d’assembler et monter les pylônes ou encore celle qui serre les boulons à l’œuvre.
Sur les travaux de la ligne, les experts indiens partagent leur savoir-faire avec les travailleurs nigériens. La délégation de l’ABK a pu constater des conditions et méthodes de travail favorables au transfert de compétences. C’est un travail ingénieux sensible aux normes géométriques, au millimètre près : la pose d’un pylône de 41 m de haut sur quatre pieds soutenus par des semelles en béton enfouies sous 2 à 3 m. Les tâches sont exécutées avec autant de rigueur, de précaution et de qualité par des équipes souvent mixtes (nigéro-indiennes), sous la supervision ponctuelle des ingénieurs de l’Agence et du maître d’ouvrage.
« Nous sommes très satisfaits de ce que nous avons vu. Les travaux vont bon train. Nous pensons que les délais convenus avec l’entreprise seront respectés », affirme le Pr Issoufou Katambé, qui termine sa visite au magasin de l’entreprise Kalpataru sis à l’entrée de la ville de Tillabéri.
D’après le Chef du service énergie de l’agence ABK, expert énergétique, Dr Assarid Issaka Abdoul Karim le taux d’avancement des travaux de cette composante « Ligne électrique » du programme Kandadji est de l’ordre de 60 %. Les soucis avec les propriétaires terriens sont en train d’être gérés et les responsables du programme disent avoir pris bonne note de la question du renforcement de la sécurité afin d’améliorer les conditions de travail pour la suite de l’axe Tillabéri-Kandadji. C’est dire que la ligne 132kv, dont les travaux ont commencé il y a 1 an pour un délai de 30 mois est bien dans le timing pour 2025.
« Les travaux de la centrale n’ont jamais été arrêtés, le génie civil du barrage reprend bientôt. Il n’y a pas d’inquiétude, nous sommes dans le temps, par rapport au délai », Pr Issoufou Katambé, PCA de l’ABK
Sur l’ensemble des projets du programme, aucun n’a été suspendu ou arrêté, excepté celui du génie civil du barrage par une entreprise chinoise. Cette dernière a prétendument évoqué un souci de moyen, un problème qui n’en est pas un, en réalité. Puisque, explique le PCA Issoufou Katambé, « les travaux ont été suspendus de manière unilatérale ». Le marché a été attribué à l’entreprise compte tenu de son expertise et de sa capacité. « C’était un faux problème », a-t-il poursuivi. Le PCA de l’ABK a laissé entendre que la garantie de bonne exécution des travaux exigée par les partenaires techniques et financiers est épuisée depuis mars 2023.
« Si aujourd’hui ils acquièrent et déposent cette garantie, les fonds seront débloqués le lendemain, les travaux reprendront aussitôt », assure-t-on. L’Agence du Barrage de Kandadji est saisie récemment par l’entreprise sur cette question. « L’entreprise dit qu’elle est en train de prendre toutes les dispositions nécessaires pour reprendre les travaux pour de bon », indique le PCA. Si tel est le cas et que l’entreprise reprenne dans quelques jours ou mois, même le retard accumulé pourrait être rattrapé, estime Pr Issoufou Katambé.
Par ailleurs, souligne le Président du Conseil d’Administration de l’agence ABK, les travaux de la centrale hydroélectrique n’ont jamais été arrêtés. « La centrale a deux parties dont une qui devait accueillir l’installation des turbines. Ces matériels sont conçus et montés à l’usine, en Chine. Et suivant avec beaucoup d’attention l’évolution, nous nous réjouissons aujourd’hui que ces travaux soient avancés et dans le délai. Ils ont fini la conception, la construction va commencer très bientôt », indique Pr Issoufou Katambé qui fustige l’empressement et le pessimisme de certaines personnes à vouloir parler de problèmes, tantôt en liens avec la situation sécuritaire de la région ou un quelconque renoncement des partenaires financiers.
« La zone de Kandadji est bien sécurisée, le dispositif est assez particulier et les partenaires en sont satisfaits et restent avec nous », rassure l’ancien ministre de la Défense nationale, Pr Issoufou Katambé. S’agissant de la récente incursion des bandits armés dans la zone, elle a été traitée avec succès par les Forces de défense et de sécurité (FDS). « Ils ont été tous neutralisés », a-t-il rappelé.
« Après la mission de la Banque Islamique de développement (BID, nous attendons également une délégation de la Banque Mondiale, en avril prochain », annonce le Secrétaire Général de l’ABK, M. Ali Amadou Héro ajoutant que ces partenaires stratégiques viennent s’enquérir de l’évolution des travaux du barrage, afin de remédier aux difficultés et faire aboutir le programme Kandadji.
Ismaël Chékaré, Envoyé spécial