«Le pays où reposera ce drapeau sera «Liptako «, c’est-à-dire invincible, interrassable ». La prédiction est de Boubou Hama, elle date de 1972, elle est inscrite dans «L’aventure d’Albarka».
En 1998, Léopold Kaziendé dans «Souvenir d’un enfant de la colonisation» prophétisait : « cette région sera le Katanga de la Haute-Volta, du Mali et du Niger ».
L’AES est fille de la guerre. Elle est née dans la rigueur du Sahel central. Le pays se dessine sous nos yeux. Le drapeau est en puissance. Je le vois rouge, couleur du pouvoir, et noir, couleur fondamentale l’Afrique.
Avec ses 2 782 430 km2, l’AES s’impose déjà comme la plus grande création politique africaine, avant l’Algérie (2,38 millions) et la République Démocratique du Congo (2,35 millions). Par le nombre de ses habitants (76 millions), elle se place au 5e rang africain, après le Nigeria (219 millions), l’Éthiopie (110 millions). Ici, la population est avenir parce qu’elle est jeune, parce qu’elle est la plus jeune d’Afrique, parce qu’elle est la plus jeune du monde, l’âge médian est en effet de 15,6 ans.
Au-dessus de nous, le soleil brille et propage son énergie comme il ne le fait nulle part ailleurs dans le monde. Sous nos pieds dorment d’immenses réserves d’eaux souterraines. Dans les terres immensément vastes de l’AES, Dieu a placé des ressources minérales et énergétiques de toutes sortes en grandes quantités. Elles attendent d’être transformées en richesses par le travail de l’homme pour le bénéfice de l’homme de l’Alliance. Dans les prairies de l’AES paissent plus du tiers des 60 millions de bovins et des 160 millions de petits ruminants de l’Afrique de l’Ouest.
Oh paradoxe ! Oh supercherie !
Ceux qui convoitent nos biens, ceux qui s’enrichissent en nous dépossédant, n’ont cessé de dire que nos pays sont pauvres.
Comment ont-ils pu falsifier le terme de pauvre qui désigne authentique celui qui est sans ressource ou ne possède rien, pour qualifier nos pays, et comment avons-nous cru que nos pays sont pauvres, alors que les ressources en leur possession sont abondantes ?
Peuples de l’AES ! N’écoutez point ces imposteurs. Ne prêtez pas l’oreille à leurs misérables mensonges.
Depuis les temps immémoriaux, l’habitude a été prise de mesurer la richesse par l’or, par sa possession. Or, l’historiographie situe l’homme le plus riche de tous les temps, chez nous. C’est d’ici, en 1324 que Mansa Moussa est parti pour la Mecque. Chemin faisant il distribua tant d’or que le cours mondial du métal précieux baissa pendant une décennie. En 2023, la Gold Coast, le Ghana pays de l’or et premier producteur africain a produit 127 tonnes, le Mali 101 tonnes, le Burkina Faso 96 tonnes, et le Niger 34 tonnes. La production des trois pays s’élève à 231 tonnes. La production aurifère organisée au sein de l’AES, nous hisserait au premier rang africain devant le Ghana. Elle pourrait égaler ou dépasser celle de la Chine qui occupe le premier rang mondial avec 370 tonnes.
L’AES émerge d’une terre qui regorge d’histoire. En ces lieux, de l’Antiquité à l’époque contemporaine, de grandes réalisations politiques et sociales ont été accomplies par nos ancêtres. L’AES est héritière de l’empire du Ghana, du Mali, du Mossi, du Songhay, du Kanem Bornou. Elle est héritière de la charte de Korokan Fuga et du Sernent des Chasseurs, héritière de la parenté à plaisanterie ou cousinage entre nos peuples.
Nous, peuples de l’AES tenons de Babemba Traoré qui n’a peur de personne, de Naba Boukary Koutou qui ne cède pas son pays aux étrangers, de l’Aménokal Firhoun, et de la Sarounia Mangou qui défendent le pays au prix de leurs vies, de Kaocen Ag Kedda et de l’Almamy Samory qui défont l’ennemi, du Chi Sonni Ali Ber toujours victorieux, jamais vaincu.
Burkinabé, Maliens, Nigériens
Oh gens de l’AES !
Au point de jonction de nos destins, nous devons, suivant l’hymne du Wassoulou, emprunter le chemin de l‘honneur, pour organiser, diriger et défendre le pays de nos pères, pour dire en tout temps et en tout lieu la vérité de notre indépendance, la vérité de notre souveraineté.
L’AES est mouvement et prise de conscience, c’est la conscience historique qui par-delà les vicissitudes, se meut au Sahel pour restaurer l’homme noir dans sa dignité.
Farmo M.