Le président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), Maty Elhadj Moussa, a rencontré le vendredi 19 novembre 2021, une délégation des jeunes filles africaines ayant pris part au Sommet des Jeunes filles africaines. L’objectif de cette rencontre vise à présenter au président de la CNDH les recommandations faites lors du sommet à fin de mettre fin aux pratiques néfastes sur le mariage des enfants.
Le président de la Commission Nationale des Droits Humains a dans son intervention rappelé que la CNDH a animé, lors du sommet, un panel sur le rôle des institutions nationales des droits humains dans la lutte contre des pratiques néfastes à l’égard des enfants. Après avoir écouté les recommandations formulées à l’issue du sommet, il a assuré que la CNDH fera sa part de travail pour accompagner en faisant le plaidoyer de manière à ce que cela puisse être suivi au niveau des autorités compétentes. Le président de la CNDH a, à cet effet, indiqué que la commission prendra des dispositions nécessaires pour qu’on puisse ensemble faire cet accompagnement, en rapport avec Plan Niger.
M. Maty Elhadj Moussa a souligné que la cause des enfants de manière générale et celle de la jeune fille en particulier constitue également un défi, pas seulement pour la société toute entière, mais aussi pour les institutions dont la commission nationale des droits humains, qui comporte à son sein, un groupe de travail animé par un commissaire des droits humains avec une direction chargée de la promotion de la cause de l’enfant, des personnes vulnérables et handicapées. Il a enfin assuré que les commissaires se mobiliseront davantage pour protéger les enfants car, dit-il sans cela, on va compromettre dangereusement non seulement l’avenir individuel des enfants, mais aussi celui de toute la communauté.
Pour sa part, le représentant directeur pays Plan international Niger, M. Ismaël Amadou, a dans son allocution souhaité que les recommandations portées par les jeunes filles feront l’objet d’une attention particulière par les gouvernants, et les organisations internationales du Système des Nations Unies et aussi toute les parties prenantes afin qu’elles soient prises en compte et qu’elles se traduisent par des actes concrets. M. Ismaël Amadou a aussi estimé que les autorités des différents pays africains contribuent techniquement et financièrement aux efforts afin de mettre fin aux pratiques traditionnelles néfastes en Afrique.
Makadidia Sall, enfant parlementaire du Mali, a souligné les différents points de recommandations. Il s’agit notamment d’investir dans des réseaux inclusifs de filles artistes africaines qui promeuvent les droits, renforcent les capacités et soutiennent les efforts pour prévenir efficacement et répondre de manière globale aux pratiques néfastes telles que le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines. Il s’agit aussi de mettre en place des mesures pour assurer leur sécurité, de renforcer les partenariats stratégiques et la collaboration entre les filles, les jeunes femmes, les gouvernements, les chefs traditionnels et religieux, les institutions nationales des droits humains et les autres parties prenantes afin de garantir la responsabilité dans la mise en œuvre des politiques, de la législation et des programmes visant à accélérer l’élimination des pratiques néfastes.
Le sommet a par ailleurs recommandé de construire un environnement qui favorise la coexistence et le respect mutuel pour éliminer les pratiques néfastes en employant des interventions et des mesures ciblées qui engagent efficacement les garçons et les hommes comme agent du changement, d’assurer l’engagement coordonné de toutes les parties prenantes pour créer un environnement en ligne sur pour les enfants, en particulier les filles, en mettant en œuvre des directives, de renforcer l’investissement dans les capacités des écoles, des familles et des communautés en tant qu’espaces surs qui garantissent la scolarisation, la rétention et la transition vers école. Il faut également redoubler d’efforts pour renforcer la résilience, les compétences et l’autonomisation économique des filles dans le renforcement de la résilience pour éliminer les pratiques néfastes.
Le sommet a aussi recommandé d’augmenter l’allocation budgétaire dans tous les secteurs pertinents, la santé, l’éducation, la protection de l’enfant, la fin du mariage des enfants et des mutilations génitales féminines, d’élargir l’accès aux données et aux preuves et renforcer les mécanismes de collecte systématique et complète de données dans la prévention, les soins et le traitement et la réadaptation des survivants de pratiques néfastes, de soutenir activement les filles et les femmes pour qu’elles dirigent les efforts visant à s’attaquer aux normes sociales néfastes et à lutter contre les pratiques néfastes dans tous les milieux, y compris les contextes humanitaires, de combler le fossé technologique, s’attaquer aux stéréotypes systémiques et sexistes, et renforcer la participation des filles et jeunes femmes dans les secteurs de la technologie et du développement, de rendre opérationnel le cadre de responsabilisation de l’Union africaine sur l’élimination des pratiques néfastes, et enfin de s’assurer que les perspectives, les besoins et les préoccupations des filles et des jeunes femmes sont intégrés dans les plans nationaux de rétablissement du covid19, conformément à la réponse socio-économique globale de l’Union africaine à la pandémie sanitaire du covid19, de prendre soin de la sécurité humaine.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)