Au Niger, l’élevage occupe plus de 87% de la population. Il contribue également à plus de 11% du PIB national et à plus de 25 % du budget des ménages. Les ressources animales représentent la deuxième source de revenus d’exportation du pays, juste après les ressources minières, avec 62% des recettes d’exportations du secteur rural et 21% de l’ensemble des produits d’exportation. De par son caractère séculaire et dans le cadre du programme de sécurisation sanitaire du Cheptel, l’État a initié une campagne de vaccination gratuite du Cheptel plusieurs régions avec pour objectif de lutter contre la maladie de la péripneumonie Bovine contagieuse (PPCB) et de la Peste des Petits Ruminants (PPR).
D’après les résultats disponibles sur les animaux vaccinés pour la campagne 2022, il ressort que pour la péripneumonie Bovine contagieuse (PPCB), le total d’animaux vaccinés est de 17 034 339, le nombre d’animaux marqués est de 9 373 836 soit 55% de taux de marquage et le taux de couverture vaccinale obtenu est de 69,01% sur un total de 8 647353 têtes vaccinées. Pour la Pasteurellose des Camelins (PC), ils sont au nombre de 207 093 vaccinés, soit 51,82%.
Pour la campagne 2023, l’État et ses partenaires se sont fixés un certain nombre d’objectifs qui consistent à vacciner 85% des bovins éligibles contre la Péripneumonie Contagieuse des Bovins (PPCB), 13 030 701 têtes ; 85% des petits ruminants éligibles contre la Peste des Petits Ruminants (PPR), soit 22. 805. 183 têtes et 25% des camelins éligibles contre la Pasteurellose des Camelins (PC), soit 404 806 têtes.
Selon Dr Abdou Issiakou, Directeur Général des services vétérinaires au Ministère de l’Agriculture et de l’élevage, la vaccination du Cheptel consiste à éradiquer chez les animaux plusieurs maladies dont la péripneumonie contagieuse Bovine (PPCB), une maladie qui attaque surtout les poumons de l’animal ; la peste des Petits Ruminants (PPR) qui est une maladie très contagieuse des petits ruminants. « L’élevage de ces petits ruminants sont aujourd’hui l’apanage des femmes et des enfants. Donc, si on les vaccine, c’est comme si on protégeait les femmes et les enfants contre la contamination de toute sorte de maladie qui sevit chez les animaux. D’ailleurs, à l’échelle mondiale, le Niger a pris un engagement de vacciner et d’éradiquer cette peste de petit ruminant d’ici à 2030 », a-t-il expliqué.
Pour Dr Abdou Issiakou il n’y a aucun problème pour les animaux non vaccinés. Dans tous les cas, un animal abattu est toujours contrôlé par les services vétérinaires. « Mais qu’à même, il est nécessaire de faire vacciner des animaux pour non seulement éradiquer où contrôler la propagation de la maladie de péripneumonie Bovine contagieuse (PPCB) et la Peste des Petits Ruminants (PPR) », a-t-il estimé.
Parlant de l’ identification des animaux non vaccinés, le directeur général des services vétérinaires a affirmé que la recherche de ces animaux non vaccinés se fait bonjours de concert avec les éleveurs. « Par exemple, pour un petit ruminant vacciné, on laisse toujours une marque à l’oreille gauche, tandis qu’en ce qui concerne les bovins, il n’y a pas de marque, mais le plus souvent, nous demandons aux éleveurs de nous présenter les bovins qui n’ont pas été vaccinés. Mais l’un dans l’autre, même si l’animal a déjà bénéficié de la vaccination et on le revaccine encore sans savoir, il n’y aura pas de problème sur sa santé et cela va seulement augmenter son immunité », a-t-il dit.
Aussi, Dr Abdou Issiakou a rappelé que la campagne qui s’est tenue de janvier à mai dernier n’a pas répondu à leurs attentes parce qu’il y a des éleveurs qui sont partis en transhumance. Suite au retard de livraison de vaccin, certains animaux n’ont pas pu être vaccinés. « Et à l’issue de cette campagne nous avons enregistré un taux de 45% des bovins vaccinés et de 73% des petits ruminants vaccinés », a-t- il expliqué.
Par ailleurs, Dr Abdou Issiakou a espéré que cette caravane de vaccination en cours, permettra aux services vétérinaires de rattraper et de vacciner les animaux qui ont échappé à l’autre campagne.
« Pendant cette caravane, nous avons une équipe composée de 4 voire 5 personnes qui circulent pour vacciner et déparasiter en même temps les animaux. Nous avons fixé cette année comme objectif de vacciner au moins 80% de l’effectif, dont les animaux qui sont âgés d’un an à plus sur l’ensemble du territoire nigérien», a-t-il ajouté.
Le Directeur Général des services vétérinaires au Ministère de l’Agriculture et de l’élevage a enfin demandé aux éleveurs de présenter toujours leurs animaux quand les agents vétérinaires se présenteront à eux pour une vaccination gratuite du Cheptel. « Le Niger est le seul pays dans la sous-région qui organise ce genre d’opérations gratuites pour les éleveurs en vue d’éradiquer la péripneumonie bovine contagieuse (PPCB), la peste des petits ruminants (PPR) », a-t-il conclu.
Yacine Hassane (ONEP)