Au moment où la ville de Niamey s’active pour opérer des actions de déguerpissement afin de permettre à la ville de Niamey de respirer (décongestionner), les commerçants se débattent pour s’approprier des ces endroits (les espaces publiques) dans le but de poursuivre leurs activités commerciales. En effet, quelques heures seulement après l’opération coup de poing opérée par des autorités municipales de la ville de Niamey hier matin pour dégager les commerçants qui occupent la voie publique de manière anarchique, ces derniers (les commerçants aux alentours de l’ex petit marché et l’ancien Score ) ont regagné leurs places respectives.
Après la réinstallation des déguerpis, nous avons interrogés quelques uns d’entre eux relativement à leur retour après chaque opération de déguerpissement. Selon M. Sayidou un vendeur de tomates, chassé par l’opération sur un des espaces publiques aux alentours de l’esplanade de la mairie centrale (ex petit marché), l’attitude des autorités municipales n’a aucun caractère sérieux. Sayidou assure qu’il paye chaque jour des taxes aux agents de la mairie. « Ce n’est pas la première fois qu’ils viennent nous chasser. Ils nous chassent, ils prennent nos marchandises et après, ils nous demandent de payer. En dehors de ce que nous payons pour récupérer nos marchandises, chaque matin nous payons des tickets de 100F aux agents de la mairie qui sillonnent les artères et les grandes voies. Et tous les vendeurs que vous voyez ici payent ces taxes. C’est pourquoi dès qu’ils tournent le dos, nous ne perdons pas de temps pour revenir et continuer nos activités. C’est vraiment dommage ! On ne sait même pas ce qu’ils veulent exactement » a témoigné M. Sayidou.
Pour un autre vendeur des fruits à coté des têtes des taxis de Harobanda, la descente des agents de la mairie n’est guère une surprise. Il s’est arrangé dans un coin (collé à la porte de l’espace du monument au mort). ‘’Depuis ce matin quand, ils ont commencé l’opération, nous avons demandé à tous les commerçants de se retirer afin de ne pas se faire ramasser par la police municipale. Ils viennent régulièrement pour ramasser et arracher nos charrettes de force. Pourtant, nos installations et nos produits ne dérangent personne. Et nous payons tout ce que la mairie nous demande de payer’’ a déclaré M. Issoufou Hassane commerçant et vendeur de fruits.
Le refus catégorique des commerçants et les vendeurs ambulants de libérer les espaces publiques inquiète plus qu’un citoyen. Nonobstant les efforts des autorités de la ville de Niamey, pour maintenir le ‘’cap’’ dans la dynamique d’embellir la capitale Niamey, à travers le programme Niamey Nialla, plusieurs tronçons de la ville sont toujours inaccessibles, selon un usager de la route. ‘’ On ne comprend pas ce pig-pang entre la mairie et les commerçants. Les commerçants doivent comprendre les attentes des autorités et la mairie aussi devrait prendre en compte le besoin et le désir fort de ces jeunes qui veulent gagner leur pain à travers le commerce. La mairie doit mettre du sérieux dans son travail. Mais on arrange aujourd’hui et demain on retrouve la situation plus alarmante qu’auparavant, à mon sens, ce n’est pas la bonne manière de faire» a déclaré Abdouramane Koudou. Pour rappel, ce n’est pas la première opération de déguerpissement de la ville de Niamey qui a eu lieu hier matin sur les voies publiques et plusieurs coins et recoins aux alentours du grand marché de Niamey.
Abdoul-Aziz Ibrahim Souley(onep)