
Dr Djibril Diallo, PDG de l’ARDN
Les violences basées sur le genre (VBG) sont aujourd’hui une préoccupation importante. En Afrique où il semble que le phénomène a atteint des proportions inquiétantes, différents acteurs se mobilisent, s’associent pour mettre fin au phénomène. Pour atteindre leurs objectifs et porter loin leur message, ces acteurs saisissent toutes les opportunités. C’est dans ce cadre que Docteur Djibril Diallo, Président Directeur Général (PDG) du Réseau de la Renaissance Africaine et de la Diaspora, ARDN a eu mercredi dernier, une rencontre virtuelle avec une quarantaine de journalistes africains impliqués dans les questions de santé et d’environnement.
Pendant plus d’une heure d’horloge, Dr. Diallo a entretenu les journalistes sur la Campagne carton rouge aux VBG, enjeux, défis et perspectives, thème de cette rencontre virtuelle. L’ARDN qui a été créé en 2018 mène, selon lui, une lutte farouche contre les VBG. Pour le PDG de l’ARDN, les VGB constituent un phénomène qui empêche aux femmes et aux filles qui en sont victimes de jouir de leurs droits. C’est pourquoi, il prend part à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) à Abidjan en Côte d’Ivoire pour sensibiliser tous les acteurs présents. Selon Dr. Diallo, cette campagne est comme une porte d’entrée sur la lutte contre les VBG, une question préoccupante que les Nations Unies ont inscrite dans l’ODD 5 qui est de travailler à résorber le gouffre entre les hommes et les femmes. Pour lui, les VBG sont un frein à l’émancipation des femmes victimes de ce phénomène. S’appuyant sur les données de l’UNFPA, Docteur Diallo pense que « les VBG sont une discrimination et une domination des femmes par les hommes ». Il est clair, selon lui, que les VBG font partie des principaux mécanismes sociaux de subordination d’une catégorie de personnes par rapport aux autres. Il a cité une étude, MICS, 2016 sur la Côte d’Ivoire qui fait ressortir que deux femmes sur cinq, soit 36%, sont victimes de violences physiques depuis l’âge de 15 ans. Ces données varient d’une région à une autre dans le même pays.
Le conférencier qui a révélé d’autres informations statistiques relativement aux violences basées sur le genre en Côte d’Ivoire, est allé à la CAN pour rencontrer tous les acteurs et transmettre le message sur la lutte contre les VBG. L’ARDN a trouvé une oreille attentive parce que le comité d’organisation de la CAN lui a fourni des badges lui permettant de rentrer dans tous les stades. L’objectif de l’ARDN est d’obtenir des engagements auprès des différents acteurs prenant part à la CAN. S’agissant des plates formes numériques par exemple, Docteur Diallo et son équipe souhaitent avoir un million de signatures avant la fin de la CAN. Avec l’implication des joueurs, un million de cartons et 40.000 tee-shirts ont été confectionnés et distribués sur les sites pendant les séances de sensibilisation. Cette campagne qui va se dérouler partout et pendant douze mois comprend plusieurs stratégies dont des jumelages entre des mairies des pays de l’Union Européenne et celles de pays africains.
Dans de nombreux pays africains comme le Niger, la lutte est menée également contre les mutilations génitales féminines (MGF) considérées comme des violences basées sur le genre. Dans ce cadre, des avancées significatives sont enregistrées dans notre pays où la prévalence nationale des MGF est en baisse, passant de 5% en 1998 à 2,2% en 2006 et 2% en 2012 selon les résultats des Enquêtes Démographiques de la Santé et de la Nutrition (EDSN) au Niger, puis 0,7% selon l’étude sur l’Ampleur et Déterminants des VBG au Niger en 2021. L’ARDN qui a le soutien des organisations des Nations Unies entend poursuivre la lutte contre les violences basées sur le genre et appelle à la mobilisation de tous pour mettre fin à ce phénomène.
Fatouma Idé (ONEP)