En visite de travail au Niger, la Vice-présidente de la Banque mondiale pour le Développement Humain, Mme Mamta Murthi s’est rendue mercredi 8 Juin à Ouallam, précisément à Forgueye Gorou où elle est allée constater les actions que mènent le Projet Filets Sociaux Adaptatifs II dénommé ‘’Wadata talaka’’ et le Projet emploi des jeunes et inclusion productive (PJIP) dans la commune de Simiri avant de se rendre à un centre de regroupement dans la ville de Ouallam. L’objectif de la mission est d’évaluer les effets positifs des actions des projets soutenus par cette institution financière en termes d’autonomisation des femmes puis saluer la résilience de cette population victime des effets d’insécurité.
À Simiri, précisément dans le village de Forgueye, la délégation de la Vice-présidente de la Banque mondiale pour le Développement Humain a pu apprécier les résultats issus de la transformation des produits agricoles exposés par les groupements féminins ainsi que les petits ruminants qui leur ont été offerts auparavant dans le but de réduire leur vulnérabilité. Puis, Mme Mamta Murthi s’est rendue sur le site de récupération de la terre dudit village. Un site a vu le jour en 2014, les populations se sont organisées au niveau local pour mettre en place un système de gardiennage des plantations et un comité de gestion.
Selon les responsables trouvés sur place, le site a remporté le 3ème prix en 2020 lors de la célébration de la fête de l’indépendance. Cette action vise le renforcement de la résilience des populations grâce à l’exploitation des ressources du site notamment bois et paille et aux effets de réduction des eaux de ruissellement qui ne constituent plus une menace pour les terres agricoles ; du coup, la production est en train d’augmenter et le village est protégé.
Le Projet Filets Sociaux adaptatif couvre 19 villages dans la commune de Simiri, touchant ainsi 1563 ménages directs dont 78 dans le village de Forgueye Gorou à travers sa composante «Transfert monétaire pour la résilience» pour un montant de 562 680 000 FCFA au cours de cette deuxième phase de mise en œuvre du projet. Ce programme a été renforcé par un paquet d’accompagnement destiné à accroître le capital humain y compris le développement de la petite enfance.
Le projet a également appuyé l’extension progressive de programmes de filets sociaux permanents touchant plus de 2000 autres personnes tout au long de la durée de la première phase du projet (2014 – 2018) via des programmes de transferts monétaires pluriannuels et de travail contre rémunération (cash for-work) par des activités d’infrastructures socioéconomiques de base, de construction et récupération des terres dégradées et de plantation d’arbres dont 51 000 plants plantés sur une superficie de 178 hectares dans le seul village de Forgueye Gorou visant ainsi à atténuer la pauvreté, à favoriser la régénération naturelle et à accroître la résilience. Les projets Filets Sociaux et le PJIP à travers leurs activités ont obtenu des résultats satisfaisants.
Dans la commune urbaine de Ouallam, la délégation a aussi visité un centre de regroupement créé en 2020 avec 1222 ménages, 6735 personnes venues de 18 différents villages de la Commune Tondikiwindi et de Banibangou suite aux attaques des bandits. Ce centre dispose d’une école où les enfants des refugiés poursuivent leur apprentissage. Toutefois, la population a besoin d’être appuyée pour initier des activités génératrices de revenus, des formations professionnelles pour les jeunes comme la mécanique, la menuiserie, les activités culinaires, la couture, l’éducation alternative pour les jeunes déscolarisées, l’éclairage, le renouvellement des kits abris. Une trentaine de centres de type sont répertoriés dans cette zone dont trois à Ouallam.
A l’issue de cette visite, la Vice-présidente de la Banque mondiale pour le Développement Humain s’est réjouie des actions menées par le Projet filets sociaux, financées par la Banque mondiale. « Cette visite nous a permis de partager la joie des bénéficiaires qui ont des retombées positives grâce aux actions menées. Nous avons surtout remarqué que les femmes peuvent se prendre en charge, faire de l’embouche, exercer des activités génératrices de revenus qui leur permettent de s’occuper de leur famille », a-t-elle expliqué. la vice-présidente de la Banque mondiale a dit que ce déplacement lui a permis aussi d’évaluer l’impact positif des programmes surtout dans le domaine de l’autorisation des femmes, la réduction de la pauvreté et le bien être de la communauté.
Par ailleurs, Mme Mamta Murthi a salué les efforts des autorités du Niger à maintenir les enfants à l’école afin qu’il n’y ait pas rupture dans leur cursus scolaire. Selon elle, il est important de ne pas interrompre ce cursus car il serait difficile de se rattraper après. « Nous avons remarqué ici que la situation n’est pas idéale mais les parents d’élèves ainsi que les enseignants sont voués à la cause éducative. Certes, beaucoup reste à faire, mais nous sommes disponibles à discuter avec les autorités pour voir comment nous pourrions apporter d’avantage d’appui au Niger », a-t-elle promis.
Pour sa part, le coordonnateur du projet filets sociaux, M. Moussa Bouda, a expliqué que cette visite s’inscrit dans le cadre du suivi des activités financées par la Banque mondiale au Niger. « C’est dans ce cadre que l’intervention de notre projet a été retenue à travers les cash transfert, les actions de récupération des terres et d’autres actions comme les infrastructures socio-économiques comme la construction des clôtures et des logements pour infirmiers et enseignants », a-t-il ajouté. Selon le coordonnateur du projet filets sociaux, le Projet s’appuie sur les données du système d’alerte précoce et ceux de la Direction du développement pastoral du Ministère de l’Agriculture pour sélectionner les communes les plus vulnérables précisant que les défis à relever, c’est surtout la pérennisation des acquis à travers le mécanisme de gestion durable des sites.
Par Mamane Abdoulaye(onep)