Dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale, les députés membres de la Commission du développement rural et de l’environnement (CDR/E) de l’Assemblée nationale ont effectué le jeudi 15 septembre 2022, une série de visites dans le département de Kollo. Il s’agit pour les membres de la CDR/E de s’enquérir de l’état de mise en œuvre des projets relevant du secteur de développement rural pris en compte dans le budget national, voté par les élus du peuple. Cette mission est conduite par la présidente de ladite commission, la députée Maizoumbou Hapsatou Djibrilla.
La première étape a conduit la délégation parlementaire, accompagnée du préfet du département de Kollo, M. Ibrahim Tiémogo, des autorités communales et des directeurs des services départementaux sur le périmètre irrigué de Sébéri où, une digue de 4 kilomètres est dressée pour empêcher les inondations des rizières par les eaux du fleuve en cette période de pluie abondante.
Pour rappel en 2019, l’Etat a financé à hauteur d’un milliard selon Amadou Bonkano, président de la coopérative de l’Aménagement de Sébéri, la réalisation de cette digue sur 8 kilomètres dont les travaux ont été mal exécutés par l’entreprise et l’ouvrage a cédé à la première pluie diluvienne. Il a fallu cette année pour que l’Etat, à travers le PGRCR-DU et le Projet Intégré de Modernisation de l’Elevage et l’Agriculture au Niger (PIMELAN) réhabilite la digue. Cette fois-ci, les travaux ont été confiés à l’entreprise ; Société de Construction de Bâtiments et de Génie Civil (SCBGC) pour un montant de 268 millions, moins exorbitant que le précédent. «Les autorités nous ont demandé en tant que producteurs, de suivre les travaux, puisque nous connaissons bien les problèmes réels de notre aménagement. L’entreprise est en train de respecter les dates indiquées et surtout la qualité des travaux est là. Elle nous a fait une digue robuste de 4 kilomètres qui a empêché le débordement des eaux du fleuve», a-t-il témoigné. Il faut souligner que, ce périmètre d’une superficie exploitable de 380 hectares dont les 350 hectares sont exploités par 1.200 producteurs dont 100 femmes, traverse plusieurs difficultés.
Après le périmètre de Sébéri, la délégation parlementaire s’est rendue à l’Institut Pratique du Développement Rural (IPDR) de Kollo, un établissement public créé depuis 1933. Il assure la formation initiale des cadres moyens du développement rural, la formation continue et le perfectionnement desdits cadres en cours d’emploi. L’institut organise des formations, à la demande, des cycles spéciaux. Selon la présidente de la commission, les infrastructures de l’établissement sont totalement délabrées, la bibliothèque ne fonctionne plus. «L’IPDR a besoin de soutien pour qu’il retrouve ses lettres de noblesse. Nous allons plaider auprès du gouvernement pour que, l’établissement redevienne comme l’IPDR des années antérieures», a rassuré la députée Maizoumbou Hapsatou Djibrilla.
Les députés membre de la CDR/E ont enfin visité, le service départemental de l’ONAHA où, les groupements des femmes commercialisent le riz paddy et décortiqué. Les femmes tirent leur épingle de jeu, toutefois, ces femmes productrices ont demandé aux parlementaires de faire un plaidoyer pour les exploitants auprès de l’Etat afin de revoir à la baisse le prix de l’engrais qui est très onéreux. La présidente de la Commission du Développement Rural et de l’Environnement de l’Assemblée nationale estime que, la disponibilité et l’accessibilité des engrais par les producteurs doivent être primordiales. «L’engrais doit être accessible à tous les producteurs afin d’augmenter la production. Or aujourd’hui, le prix atteint dans certaines coopératives 30.000F CFA le sac voire plus. Ce qui n’est pas à la portée des paysans», a déploré la présidente de la commission.
Elle a assuré que, les parlementaires continueront à plaider auprès du gouvernement en faveur de l’accessibilité et la disponibilité des engrais pour que ce produit soit abordable aux paysans. «Aujourd’hui, aucun développement n’est possible sans un véritable accompagnement de l’agriculture. Nous allons revoir la reforme sur la nécessité de prendre toutes les dispositions nécessaires pour alimenter le fonds commun des engrais et prendre les dispositions qui s’imposent afin de rendre disponible les engrais aux producteurs pour mieux combattre la faim dans notre pays», a conclu la députée Maizoumbou Hapsatou Djibrilla.
Auparavant, le Directeur départemental du génie rural de Kollo a présenté la situation agro-sylvo-pastorale et hydraulique de l’année en cours jusqu’au mois du 31 août 2022. A l’issue de cette présentation, il a indiqué que, des inquiétudes se présentent et l’espoir des producteurs risque de s’envoler car à ce stade, le besoin crucial d’eau pour les cultures se fait sentir, mais les espoirs sont liés à la reprise des précipitations.
Seini Seydou Zakaria(onep), Envoyé spécial