Située à une cinquantaine kilomètres au nord-ouest de Niamey la capitale, la prison de Koutoukalé ou Maison centrale de haute sécurité de Koutoukalé a eu la visite, hier mercredi 28 décembre 2022, d’une délégation de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), conduite par son président, Maty Elhadji Moussa. L’objet de cette 1ère visite officielle du président de la CNDH dans un établissement pénitencier, est de s’enquérir des conditions réelles de détention au niveau de cette maison d’arrêt, qui a suscité beaucoup de commentaires, surtout dans les réseaux sociaux. Accompagné de ses proches collaborateurs, M. Maty Elhadji Moussa, a visité de fond en comble cet établissement pénitencier, considéré comme le plus sûre du pays, où 416 personnes sont prévenues et détenues, dont des prévenus de Boko Haram, des groupes terroristes ainsi que ceux des droits communs.
Arrivé à la Maison centrale de haute sécurité de Koutoukalé, la délégation des Commissaires de la CNDH, a été accueillie par le régisseur de ladite maison d’arrêt. Après les honneurs militaires et les salutations d’usage et le motif du déplacement clairement décliné par le président de la CNDH au régisseur, commence la visite proprement dite. Des dortoirs aux bureaux, en passant par la cuisine, la salle de transmission radio, les sanitaires, les potagers, la mosquée, bref tous les coins et recoins de cette prison ont reçu la visite de cette délégation. En dépit de la spécificité du cadre, des échanges entre les visiteurs et les agents de la Garde Nationale du Niger (GNN), chargés de la sécurité de ladite prison, d’une part et d’autre part, entre les membres de la délégation et les détenus, ont eu lieu dans une atmosphère de sérénité, de sincérité, de confiance et de courtoisie.
Tirant les conclusions de cette visite, le président de la CNDH, s’est réjoui de constater les bonnes conditions de détentions des pensionnaires de cette Maison centrale de haute sécurité. «Ici à Koutoukalé, c’est une prison qui accueillent des prévenus et de détenus dont la dangerosité doit être prise en compte. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle est appelée ‘‘La Maison centrale de haute sécurité’’. Je viens de voir des détenus qui se portent bien, qui ne souffrent d’aucun manque, sur le plan sanitaire, alimentaire et sécuritaire. Des détenus ont ainsi reconnu et témoigné les efforts que déploient le nouveau régisseur et le personnel de cette prison pour leur assurer un meilleur séjour et défendre leurs droits, dans ce milieu carcéral. J’en profite aussi pour les féliciter et les encourager», a noté Maty Elhadji Moussa.
«Je constate que les conditions de vie des détenus et prévenus dans cet établissement sont acceptables. Cependant, quelques défis ont été soulevés par les locataires de cette prison. Ils se résument au niveau de la lenteur dans les traitements des dossiers, le temps et le moment de communication avec la famille, les avocats, les médecins accordés aux prévenus et cela en dépit des améliorations constatées, l’exiguïté de la pharmacie, l’aération des dortoirs, surtout en période de chaleur», a relativisé le M. Maty Elhadji Moussa. Le président de la CNDH a dit avoir noté toutes ces doléances et a pris l’engagement de les soumettre à qui de droit pour y apporter des solutions, selon la loi en vigueur.
Les détenus et prévenus ont remercié la délégation des Commissaires aux droits humains pour cette visite, et certains ont tenu à l’accompagner jusqu’au portail de la Maison centrale de haute sécurité de Koutoukalé, sous le regard vigilant de leurs gardiens de la GNN. «Les détenus sont privés de leur liberté mais pas de leurs droits fondamentaux et humains», a rappelé le président Maty Elhadji Moussa. Notons que la Maison centrale de haute sécurité de Koutoukalé est la seule prison au Niger comportant cinq (5) catégories d’établissements pénitenciers : la Maison centrale de haute sécurité, la Maison d’arrêt ordinaire, le centre de réinsertion professionnel, le centre de réinsertion des jeunes en conflit avec la loi et celui de production.
Il faut noter que ces visites dans les établissements pénitenciers s’inscrivent dans le cadre du partenariat avec ABA-ROLI à travers le projet ADALCI sur financement de L’USAID.
Mahamadou Diallo(onep), Envoyé Spécial