Ils sont sept ambassadeurs qui ont, du 23 juillet au 8 août derniers, défendu vaillamment les couleurs du Niger à l’occasion des Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Il s’agit de Abdoulrazak Issoufou Alfaga, et Tekiath Ben Youssef en Taekwondo ; Ismael Alassane en Judo ; Amina Seyni et Badamassi Sanguirou en athlétisme ; et Alassane Seydou Lancina et Roukaya Moussa Mahamane en Natation. Même s’ils n’ont pas pu ramener la médaille olympique tant souhaitée, ils nous ont tout de même gratifié à Tokyo de belles prestations qui augurent des lendemains meilleurs pour notre sport. A cette occasion, nous avions pu apprécier les merveilles de la capitale nippone qui a accueilli, malgré une 4ème vague de COVID 19 qui y sévissait, les 17000 athlètes venus du monde entier. Reportage !
Tokyo signifie en japonais « La Capitale de l’Est ». Avec ses 42 millions d’habitants, elle est 7 fois plus grande que Paris ; c’est le principal centre politique et économique du Japon, avec sa concentration urbaine hors norme. A l’origine, Tokyo n’était qu’un simple petit village de pêcheurs que l’on appelait Edo. Pendant la période d’Edo, la ville se développe et s’agrandit autour d’un vaste espace vert central, ou « Chiyoda » dans la langue du pays. Lorsqu’on évoque souvent les plus grandes villes du monde, on cite généralement New York ou Hong Kong. Pourtant, selon ceux qui ont la science infuse en la matière, c’est bel et bien la capitale du Japon, Tokyo, qui détient la palme de la plus grande ville du monde. Ce qui du reste, n’a rien d’étonnant pour le visiteur qui débarque pour la première fois à Tokyo. Ici l’extravagance de la modernité japonaise se découvre aux yeux du visiteur : une concentration incommensurable de gratte-ciel, un réseau routier et ferroviaire ultramoderne, des échangeurs hors-normes, sur lesquels défilent des voitures rutilantes etc. Le Japon est véritablement le pays de l’industrie automobile. Toutes les marques japonaises et toutes les formes achèvent de vous convaincre que vous êtes bien au pays du soleil levant, pays par excellence de la voiture.
Tokyo est un mélange d’architecture ultra moderne et de petites ruelles typiques qui rappellent une autre époque. La mégalopole de Tokyo regroupe à elle seule presque un quart de la population totale du Japon. Ainsi plus de 25% de la population du pays réside sur un peu plus de 2% du territoire national. Cette ville est une véritable concentration d’attractions touristiques toutes plus intéressantes et étranges les unes que les autres. Même si Tokyo semble stressante à première vue, avec son activité débordante, ses train-train quotidiens, ses habitants ont toujours le loisir de se prélasser dans de nombreux endroits calmes, à l’écart des grandes artères principales, mais aussi dans de nombreux parcs que compte la ville. On peut citer entre autres le parc d’Ueno qui est un espace vert apprécié aussi bien des touristes occidentaux que Japonais ; les jardins du Palais impérial Shibuya qui est aussi un quartier très animé la nuit même si la 4ème vague du COVID 19 que connaissait le pays à notre passage en juillet et août derniers, a durement éprouvé cette belle ambiance ; Shinjuku avec ses beaux parcs et ses gratte-ciel futuristes constituent aussi une autre attraction de la ville. A Akihabara qui est aussi appelé « Electric Town » à cause de nombreux magasins dédiés à l’électronique on y trouve tout ce qui a trait à la « high tech » et à l’univers du manga et du jeu vidéo. Des ordinateurs portables, des tablettes de toute marque, des jeux vidéo, des téléphones portables de marques japonaises et étrangères, des gadgets électroniques comme les petits ventilateurs et les humidificateurs, des clés USB, des adaptateurs électriques de toute sorte, des power bank de grande capacité etc. Les boutiques d’Akihabara sont indubitablement une mine d’or, une sorte de caverne d’Ali Baba pour un visiteur venu d’Afrique comme moi. On ne se lasse jamais de faire le tour de ces galeries marchandes car il ya toujours quelque chose de nouveau à découvrir. Le génie japonais en matière d’électronique est incommensurable. Le complexe commercial « Bic camera » situé à quelques encablures du Palais royal de Tokyo offre un impressionnant plateau de choix à ses visiteurs. Sur sept étages et deux niveaux du sous-sol, on découvre avec stupéfaction les merveilles du génie japonais. Ici toutes les fabrications sont de dernière génération avec un niveau de qualité jamais égalé: des téléviseurs écrans plats de toutes les dimensions et formes imaginables, des antennes, des postes radios, des gadgets électroniques, des appareils drones munis de camera, des chaises et des appareils de massages de toute catégorie, des appareils de sonorisation de pointe, du matériel audio-visuel pour les productions documentaires ou cinématographiques, etc. Non loin de cette industrie quasi-futuriste se trouve l’impressionnant quartier Ginza.
Les japonais : un peuple aux grandes qualités
Ginza est en effet le quartier du luxe et incontestablement l’endroit le plus cher de Tokyo. Les grandes marques ont des bâtiments entiers dédiés à leur univers. Ce quartier situé au cœur de la capitale nippone est d’un charme séduisant. Le shopping est le principal attrait de Ginza et même si les prix sont hors budget pour la plupart d’entre nous, on’hésite pas à déambuler à l’intérieur des nombreux magasins de jour comme de nuit. Outre les grands magasins de classe, il ya également les grands hôtels qui accueillent quotidiennement une clientèle en majorité japonaise, mais aussi étrangère. De ma fenêtre du Gracery Ginza hotel, je prends souvent plaisir à contempler la vue magnifique qu’offre ce quartier très animé. Malgré l’intensité de la circulation au centre-ville, les japonais ont un sens élevé de respect pour les piétons. Dans ce pays, le mot accident de la circulation même s’il existe, n’a pas le même contenu que partout ailleurs. Car au Japon, il doit figurer parmi les plus grandes exceptions. La discipline quasi religieuse des japonais les met à l’abri de tout excès et de toute déviance de cette nature. Les japonais sont des personnes pondérées à l’extrême. La chaleur humaine est tout aussi grande chez les japonais. Leur générosité et leur courtoisie équivalent à leur gentillesse et à leur sens élevé de la responsabilité. Je me souviens encore de cette soirée très pluvieuse, lorsque le chauffeur qui nous transportait du stade olympique de Tokyo à Gracery Ginza Hotel, ayant constaté que nous n’avions pas de parapluie, s’est arrêté à mi-chemin pour payer deux parapluies qu’il nous offre gracieusement pour la suite de notre séjour. C’est là assurément des traits indélébiles de leur culture millénaire que le modernisme n’a jamais pu effacer. Ce sont autant de qualités du japonais qui resteront gravées dans votre mémoire quand vous quitterez le pays du soleil levant.
Des infrastructures sportives de dernière génération
D’un coût de 1,26 milliard d’euros, le nouveau stade national de Tokyo ou stade olympique de Shinjuku, succède à son ancêtre bâti en 1958 à l’occasion des Jeux asiatiques. Après sa démolition en 2015, la reconstruction de la nouvelle enceinte a débuté en octobre 2016 et s’est achevée en novembre 2019. 2 400 ouvriers ont été mobilisés sur le chantier. « Il s’agit d’un cadeau des anciennes générations pour les nouvelles » expliquent les constructeurs du projet piloté par le Japan Sport Council.
Il compte 68 000 places assises pour accueillir les spectateurs – un chiffre qui baissera après les Jeux Paralympiques (notamment en raison de la suppression de places en zone média). Deux immenses écrans sont situés dans chacun des virages. L’enceinte utilise également l’énergie éolienne pour climatiser les tribunes à l’aide de ventilateurs. Un gain de 10°c a été projeté. Une mesure plus qu’utile au vue de la chaleur et de l’humidité sur Tokyo au moment des jeux.
Quant au nouveau centre aquatique de Tokyo, il est d’un coût de 274 millions d’euros. Il est situé dans le parc Tatsuminomori, dans l’arrondissement de Kōtō, dans la baie de Tokyo à quelques mètres du site de water-polo. Ce complexe sportif a accueilli toutes les compétitions de natation des JO et aujourd’hui des jeux paralympiques, ainsi que le plongeon et la natation synchronisée. Il peut contenir 15 000 spectateurs. L’enceinte deviendra ensuite le domicile de toutes les compétitions nationales et internationales de natation et sera également ouverte au public en tant que zone de repos. A côté de ce site se trouve celui du tir à l’arc de Tokyo 2020 situé dans le parc Yumenoshima et le site de Nishimachi pour les épreuves de badminton, de pentathlon moderne et de basket-fauteuil. Construit juste à côté du stade du FC Tokyo, l’Ajinomoto Stadium, le Musashino Forest Sport Plaza a servi de cadre pour plusieurs sports durant les Jeux, notamment les compétitions de badminton, de pentathlon moderne (escrime, natation, équitation, tir au pistolet et course à pied). D’un coût de 280 millions d’euros, le site d’Ariake dans l’arrondissement de koto a accueilli les compétitions de voley ball. Les épreuves d’aviron et de canoë se sont déroulées sur un site à quelques kilomètres de l’île artificielle d’Odaiba. Il a coûté 200 millions d’euros au contribuable japonais. Le hockey sur gazon s’est joué à l’intérieur du Oi Central Seaside Park Sports Forest avec ses 5 000 places. Il faut dire que tous les athlètes qui ont pris part aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ainsi qu’aux jeux paralympiques ont été hébergés au village olympique de Tokyo. Situé dans le quartier d’Harumi dans la commune de Chuo-ku, ce complexe a coûté la bagatelle de 1,7 milliard d’euros. C’est un ensemble de 21 buildings résidentiels construits pour héberger les quelques 17 000 athlètes des Jeux pendant presque un mois. La superficie totale du village olympique est évaluée à 44 hectares.
Par Oumarou Moussa, Envoyé Spécial(onep)