À l’instar de la communauté internationale, le Niger célèbre aujourd’hui 23 mai 2024, la 12ème édition de la Journée Internationale pour l’élimination de la Fistule Obstétricale (JIF). L’édition de cette année est placée sous le thème « Rompre le cycle: Prévenir la fistule dans le monde entier! ». 21 ans après le lancement en 2003 de la Campagne mondiale pour mettre fin à la fistule, la fistule obstétricale, demeure la morbidité maternelle la plus fréquente. Elle résulte d’un travail d’accouchement prolongé, difficile, sans intervention médicale rapide et de qualité, entraînant une perte permanente et involontaire d’urines ou de selles ou les deux à la fois. A cette occasion, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-major, Garba Hakimi, a livré un message.
Dans son message, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales a précisé que ce thème met l’accent sur l’importance cruciale de la prévention, meilleur moyen d’éliminer la fistule, en comblant les lacunes dans les soins de santé et dans la société. Selon le ministre, un certain nombre de mesures ont été prises de nature à contribuer à l’objectif de mettre fin à la fistule d’ici 2030.
S’agissant des efforts déployés par l’Etat et ses partenaires dans la lutte contre cette maladie, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi a cité, entre autres, l’adoption de la Loi 2006-16 sur la santé de la reproduction et son Décret d’application, la création en 2004 d’un Réseau pour l’élimination de la Fistule avec comme mission le plaidoyer, la coordination, le suivi et l’évaluation des actions de la lutte contre ce fléau et la création en 2008, d’un Centre National de Référence des Fistules Obstétricales à Niamey. « Nous devons éliminer, voire éradiquer la fistule génitale féminine dans notre pays, pour cela ensemble faisons en sorte que toutes les femmes et jeunes filles aient accès à des services de santé de la reproduction de qualité et que les communautés surtout rurales soient impliquées dans la définition et la mise en œuvre des mesures de prévention de cette maladie », a-t-il dit. Pour le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, prévenir la fistule dans le monde entier exige clairement un engagement politique, des ressources et des investissements supplémentaires, ainsi qu’une collaboration renforcée entre les gouvernements, les communautés, les partenaires au développement, le secteur privé, les universités, et la société civile. Le ministre a indiqué que du fait de leur isolement, ces femmes et ces filles qui souffrent de cette maladie sont souvent invisibles aux yeux des décideurs politiques, qui conséquemment ne prennent guère de mesures appropriées pour y remédier. Le Médecin Colonel-major Garba Hakimi a souligné que les lacunes dans la fourniture de soins de qualité, associées à des défis plus larges auxquels sont confrontés les femmes et les filles, tels que la pauvreté, les inégalités socio-économiques, le manque d’éducation, le mariage des enfants et la maternité précoce, entravent le bien-être et les opportunités des femmes et des filles.
Mamane Abdoulaye (ONEP)