Les travaux de la 14ème revue sectorielle de l’eau et de l’assainissement 2021 ont débuté hier matin à Niamey. Cette revue ayant pour thème central «Gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) : Facteur de développement local et de prévention des conflits» a enregistré la participation des partenaires techniques et financiers du secteur de l’eau, des cadres du ministère de l’hydraulique et des représentants des ministères sectoriels. C’est le Premier Ministre, Chef du gouvernement,
M. Ouhoumoudou Mahamadou qui a présidé la cérémonie d’ouverture de cette 14ème revue sectorielle en présence entre autres, du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Adamou Mahaman, du chef de file des partenaires, M. Christian Eggs.
Au cours de cette 14ème revue sectorielle qui durera trois jours, les participants auront à évaluer l’état de mise en œuvre des recommandations et des engagements du dialogue politique de la revue précédente et de la cohérence des démarches par rapport aux objectifs poursuivis. De façon spécifique, les participants vont examiner en plus du thème central, le bilan sectorielle 2020, des indicateurs physiques et financiers du PROSEHA et la mise en perspective avec le programme 2021, le Document de Programmation Pluri Annuel des dépenses (DPPD 2022- 2024), le rapport de mise en œuvre de l’an trois du PANGIRE, l’état de mise en œuvre du plan de transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales dans le secteur de l’eau et de l’assainissement.
Pour le Premier cette revue représente un évènement majeur au cours duquel l’Etat et les partenaires au développement se penchent sur l’état d’avancement du secteur de l’eau et de l’assainissement, mesurent ensemble les progrès réalisés et proposent des voies d’amélioration dans l’atteinte des objectifs fixés. Malgré son caractère sahélien, a dit le Chef du gouvernement, le Niger dispose d’un potentiel important en mobilisation d’eau pour servir à l’atteinte des objectifs de son développement économique et social. «Notre pays dispose en effet d’eau de surface contenue dans les bassins du Niger et du Lac Tchad avec un réseau hydrographique qui draine environ 30 milliards de mètres cube par an dont 97% pour le fleuve Niger et ses affluents de la rive droite et moins de 1% de ce potentiel est exploité pour la production agricole et l’alimentation en eau potable des populations riveraines», a expliqué le Premier ministre.
En outre, ajoute-t-il, le Niger dispose également d’une importante quantité d’eau souterraine dont le potentiel est évalué à plus de 2000 milliards de mètres cubes dont une infime partie est exploitée pour les besoins des activités minières et d’approvisionnement en eau potable des populations.
Paradoxalement, a déploré M. Ouhoumoudou Mahamadou, aujourd’hui, 1 nigérien sur 2 n’a pas accès à l’eau potable en milieu rural.
Par ailleurs, une étude diagnostique de la banque mondiale sur le Wash au Niger de 2017 a démontré le lien étroit entre d’une part la non disponibilité de l’eau potable et des services d’assainissement et d’autre part la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans et le faible niveau d’éducation surtout chez les jeunes filles. «Il n’est donc pas inutile de rappeler qu’investir dans l’eau, l’hygiène et l’assainissement c’est investir dans la santé, l’éducation, l’agriculture. C’est aussi créer des emplois et booster le développement économique et social de notre pays», a soutenu le Chef du gouvernement. Aussi, M. Ouhoumoudou Mahamadou a invité tous les participants à un examen de l’ensemble des documents afin d’apporter leurs contributions dans le secteur de l’eau et de l’assainissement.
Le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M. Adamou Mahaman a relevé quant à lui l’importance des ressources en eau pour les activités socioéconomiques. «Compte tenu de ses usages multiples et sans cesse croissants, a-t-il dit, l’eau représente un enjeu majeur pour le développement économique et pour la prévention et la gestion des conflits à l’échelle locale, régionale et internationale». Pour cela, a poursuivi le ministre de l’Hydraulique, il est nécessaire de développer des outils pour un meilleur partage et une gouvernance inclusive et participative en considérant l’ensemble des usages et des acteurs ; «d’où le sens de l’approche GIRE, un concept innovant adopté par les Nations Unies et le Gouvernement du Niger», a-t-il indiqué.
En effet, a souligné M. Adamou Mahaman, au cours de la dernière décennie, le Niger a connu des progrès indéniables dans l’amélioration de la gouvernance de ses ressources en eau suivant l’approche GIRE. A titre illustratif, le ministre de l’Hydraulique a noté, sans être exhaustif, le transfert des compétences de la gestion de l’eau aux collectivités territoriales (région et commune) l’élaboration et l’adoption en mai 2017 du Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources Eau (PANGIRE); la mise en place du cadre institutionnel et les organes GIRE au niveau national ; la mise en place et l’accompagnement des organes GIRE de gouvernance de l’eau à l’échelle des villages, des communes et des sous bassins hydrologiques.
«La revue sectorielle 2021 est l’occasion pour nous et nos partenaires d’analyser les avancées réalisées, les défis et les perspectives qui s’offrent à notre pays dans l’atteinte des Objectifs du Développement Durable, plus précisément l’ODD 6, relatif à l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à la GIRE. Ainsi, la GIRE, pourrait être érigée comme outil de prévention et de gestion des conflits autour de l’eau et
des autres ressources connexes», a estimé le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
Le chef de file des partenaires du secteur de l’eau et de l’assainissement, M. Christian Eggs s’est réjoui que l’accès à l’eau potable pour tous constitue pour le gouvernement du Niger une des priorités dans le développement du capital humain. «Le thème constitue l’expression de la volonté du gouvernement et de ses partenaires de mettre en œuvre, de manière holistique, le principal droit fondamental de chaque nigérien qui est l’accès à l’eau potable», a-t-il dit. La gestion intégrée des ressources en eaux, assure-t-il, est une priorité pour les PTF du secteur et sa mise en œuvre est un indicateur des objectifs de développement durable et une condition pour assurer une gestion et un partage équitable et durable des ressources en eau. M. Christian Eggs a, par ailleurs, exprimé la volonté de tous les PTF du secteur de l’eau à épauler le ministère de l’Hydraulique et l’ensemble du gouvernement dans la mise en œuvre du PROSEHA et dans la gestion intégrée.
Aminatou Seydou Harouna(onep)