Le Premier ministre, Chef du gouvernement, SE Ouhoumoudou Mahamadou a lancé, hier matin à Niamey, les travaux des 1ères Assises nationales de recadrage des interventions des ONGs et Associations de développement (AD) au Niger. Organisées par le Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire et ses partenaires, ces assises qui dureront trois (3) jours permettront de dégager une feuille de route, de formuler des recommandations en vue d’assainir, de recadrer et d’améliorer les performances des interventions de ces ONG/AD.
Dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture des travaux, le Chef du gouvernement a tout d’abord noté que ces assises se tiennent un mois après celles organisées pour les entreprises publiques à l’issue desquelles il été formulé d’importantes recommandations. Elles se tiennent également à la veille de la réunion de présentation du PDES aux partenaires du Niger qui aura lieu à Paris les 5 et 6 décembre prochain. A travers ces assises, le gouvernement tient à réaffirmer toute sa volonté de renforcement de la bonne gouvernance économique et sociale à travers un diagnostic sans complaisance de la gestion de ces entités qui constituent des acteurs majeurs de la transformation économique du pays et qui sera le fil conducteur des programmes proposés dans le PDES 2022 2026.
«La souplesse et la rapidité d’action qui caractérisent les ONG en font un instrument efficace de lutte contre la pauvreté. À cela s’ajoute leur bonne connaissance du terrain et leur proximité avec les populations assistées», a précisé M. Ouhoumoudou Mahamadou. Ainsi grâce aux ONG de milliers de populations pauvres ou en difficultés ont accès à l’alimentation, à l’eau, à l’éducation, à la santé et tout simplement à un meilleur avenir. «Mon gouvernement les considère comme un acteur majeur de solidarité et de promotion économique et sociale. C’est pourquoi il les accompagne dans leurs actions sur le terrain et contribue à leur financement à travers les exonérations et autres facilités», a-t-il expliqué.
Cependant, précise le Premier ministre, les qualités annoncées des ONG cachent souvent des faiblesses telles que le manque de transparence dans le processus de décision et dans la gestion des ressources reçues des philanthropes et partenaires. «Les comptes et rapports ne sont pas tenus ou sont mal tenus. Certaines ONG reposent sur un seul individu. Pour caricaturer, on peut dire de certaines ONG qu’elles sont tout simplement des ‘’ING’’ c’est-à-dire des individus non gouvernementaux», a regretté M. Ouhoumoudou Mahamadou. Néanmoins, le Chef du gouvernement a reconnu que, les ONG et Associations de développement font face à des nombreux obstacles et défis dans l’accomplissement de leur mission et qui sont autant de facteurs de réduction de leur performance et de leur efficacité. «Le Président de la République et le Gouvernement sont pleinement conscients de ces défis. C’est pourquoi, en recevant les responsables des regroupements des ONG et Associations de Développement, le 1er décembre 2021, le Chef de l’Etat, SEM Mohamed Bazoum, a annoncé la mise en œuvre d’un programme de révision du cadre partenarial de l’Etat avec le secteur des ONG et Associations de Développement», a-t-il ajouté.
L’objectif de cette démarche, selon le Premier ministre, est d’améliorer la performance de ce secteur afin qu’il contribue davantage au bien-être des communautés à la base. Au titre des actions prévues dans ce programme, figure la tenue des présentes assises.
Auparavant, le ministre de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, M. Maman Ibrahim Mahaman, a souligné que le chantier d’assises nationales qui a démarré il y a 5 ans, a connu de laborieuses concertations, rencontres et réunions, pour tendre vers une mise en commun des réflexions en vue de comprendre, saisir et voir comment améliorer les interventions des ONGs et Associations de développement œuvrant dans notre pays. Ce qui permettra de les améliorer dans l’intérêt des concitoyens bénéficiaires de leurs actions. Le ministre a ensuite souligné le rôle important que jouent ces structures dans la vie de Nigériens tout en énumérant l’apport de leurs actions, aussi bien pour les bénéficiaires, que pour l’Etat.
Quant à la Coordonnatrice Résidente du Système des Nations Unies au Niger, Louise Aubin, elle s’est réjouie d’un tel cadre de concertation et de dialogue pour un meilleur encadrement des activités des ONG/AD, ‘‘qui appuient l’Etat dans la recherche et la promotion du bien-être des populations nigériennes et cela dans plusieurs domaines’’. Notons qu’au Niger, l’apparition des ONG nationales est récente, elle date du début des années 1990 avec la mise en place du premier cadre législatif. Actuellement, environ 3.750 ONGs et Associations de développement nationales et internationales existent au Niger.
Mahamadou Diallo(onep)