
Le Niger, à l’instar de la communauté internationale, célèbre aujourd’hui la 21ème édition de la Journée internationale « Tolérance zéro aux mutilations génitales féminines (MGF) ». À cette occasion, le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales, le médecin Colonel-major Garba Hakimi a livré, hier matin, un message dans lequel il a invité les organisations de la société civile qui œuvrent dans le domaine, à redoubler d’efforts pour l’abandon de cette pratique par les communautés.
Le thème de cette édition 2024 est « Ma voix, mon avenir. Investir dans les mouvements menés par les survivantes pour mettre fin à la mutilation génitale féminine ». L’objectif assigné à cette commémoration est de poursuivre les actions de sensibilisation de la population sur la problématique des mutilations génitales féminines qui constituent un fléau en matière de santé publique et d’atteinte aux droits humains.
Le ministre de la Santé publique, de la Population et des affaires Sociales a rappelé que dans le monde, et en particulier en Afrique, ce sont des millions de personnes qui en sont victimes. Ces pratiques néfastes ont des conséquences sanitaires, psychologiques et même économiques sur les personnes affectées. « Conscient de l’effet dévastateur que les mutilations génitales féminines engendrent, le Niger a pris, en 2003, une loi pour y mettre fin, et ce, conformément aux engagements internationaux auxquels notre pays a souscrit », a-t-il relevé.
Selon le médecin Colonel-major Garba Hakimi, le Niger a enregistré une réduction progressive de la prévalence des mutilations génitales féminines, passant d’un taux de 5 % en 1998 à 2,2 % en 2006, puis à 2 % en 2012 et 0,7 % en 2021. « Grâce à des initiatives locales, plusieurs exciseuses ont été reconverties dans des activités génératrices de revenus. Ces progrès sont menacés par les crises humanitaires telles que les épidémies, le changement climatique, les conflits armés et autres et cela pourrait entraver les avancées vers l’élimination des mutilations génitales féminines d’ici à 2030 », a-t-il souligné.
Le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales a aussi salué les efforts des partenaires et de certaines ONG nationales, notamment le Comité Nigérien sur les Pratiques Traditionnelles, pour promouvoir l’élimination des mutilations génitales féminines. « Des efforts coordonnés et systématiques, impliquant l’ensemble des membres d’une communauté, sont nécessaires dans cette lutte », a-t-il affirmé. Le médecin Colonel-major Garba Hakimi a rassuré que le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et le gouvernement de transition sont déterminés et marquent leur engagement pour la tolérance zéro aux MGF d’ici à 2030, en synergie avec tous les acteurs.
Yacine Hassane (ONEP)