Sans remettre en cause tous les sacrifices et le courage des « pères de l’indépendance » de notre pays, dont les luttes pour soustraire le Niger du joug colonial, leurs réflexions approfondies pour extraire la colonie du Niger d’abord et le territoire du Niger ensuite de l’emprise des lois de la métropole, la Loi Gaston Deferre ou la Loi-cadre issue de la réforme institutionnelle du 23 Juin 1956 en France conférant une autonomie interne aux Territoires d’Outre-Mer (TOM), une disposition de la Constitution de la 5ème République française, imaginée et conçue en 1958 par le Général De Gaulle, maintenant les territoires d’outre-mer dans une Communauté dans laquelle seule la France est souveraine, entre autres ;
Sans balayer d’un revers de la main leurs rhétoriques, interventions, discours revendicatifs et vindicatifs dont les échos avaient retenti dans le Niger profond, dans l’hémicycle de l’Assemblée Territoriale et Nationale à Niamey et au Palais Bourbon à Paris ;
Sans ignorer leurs efforts inlassables pour l’édification d’une Nation dont la puissance tutélaire a désarticulé les fondements ;
Sans minimiser leur grande œuvre de construction nationale dans un pays, où tout était à faire puisqu’en vérité rien n’existait, nouvellement indépendant, admis aux Nations-Unies le 21 septembre 1960 lors de la 15ème Session Annuelle de cet institut ;
Sans jeter dans les poubelles de l’Histoire l’énergie débordante et la témérité de certains leaders nationaux qui ont défié la métropole en septembre 1958 et les jours suivants lorsque le choix populaire, spolié, a porté sur l’indépendance « ici et maintenant » malgré les manœuvres sournoises, divisionnistes de la France à travers le gouverneur du territoire du Niger, l’intrigant Jean Don Colombani nommé pour les besoins de l’obscure cause ;
Il faut, tout de même, relever, pour s’en féliciter, le rôle prépondérant joué, depuis un an, par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) dans l’éveil des consciences sur les tenants et aboutissants de cette « indépendance », les jeux et enjeux qui ont prévalu à sa proclamation, faite urbi et orbi, le mercredi 3 Août 1960, dans les coups de minuit.
En effet, l’avènement au pouvoir du CNSP a « ouvert les yeux » des Nigériens et Nigériennes sur l’indépendance « négociée », «indépendance en amitié avec la France » selon les autorités nigériennes de l’époque, proclamée ce jour-là, éclairé leur lanterne sur les accords subséquents, officiels et officieux, complètement contraignants et littéralement étouffants au détriment, malheureusement, des intérêts du Niger, qui étaient les préalables de Paris pour l’octroi de cette indépendance.
Le CNSP et le gouvernement, à travers une communication rondement menée, des actions de sensibilisation sur les valeurs qui doivent désormais guider le Nigérien nouveau et de promotion de l’idéal d’un Niger nouveau, les grandes interviews en langues nationales du Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani notamment, ont permis aux Nigériens d’avoir un aperçu clair sur « l’indépendance du Niger » proclamée le 3 août 1960, qui n’était, en réalité, que factice et leurre, n’offrant, du reste, aucune lueur d’espoir pour l’essor du pays.
En s’adressant à la Nation, à l’occasion du premier anniversaire de l’accession du CNSP au pouvoir, le Président du CNSP, Chef de l’État, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a énuméré les accords scélérats qui obstruent la voie de la souveraineté pleine et entière du Niger et qui constituent des épines dans les pieds des filles et fils de la Nation qui marchent vers une indépendance véritable.
Les funestes accords de défense et de sécurité qui lient notre pays à la France et la controversée et suicidaire convention fiscale entre le Niger et la France figurent en bonne place dans cette liste de goulots d’étranglement qui font voler en éclats tout espoir de développement.
C’est justement pour, d’une part, briser toutes ces barrières, desserrer ces goulets, et dans le cadre de l’affirmation de l’indépendance véritable du Niger d’autre part, que s’inscrit une série de mesures préalables et actions prises par le CNSP.
Ces décisions, qui visent à asseoir davantage notre souveraineté nationale, sont, pour ne citer que quelques-unes, la dénonciation des accords de défense et de sécurité qui lient le Niger à la France, le renvoi de l’ambassadeur de France comme persona non grata, la suspension des droits de diffusion au Niger de certains médias propagandistes français et la dénonciation de la convention fiscale entre le Niger et la France.
Dans le même sillage, le CNSP et le gouvernement ont décidé du retrait du Niger du G5 Sahel, de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’abrogation de la loi 2015-36 du 26 Mai 2015 relative au trafic illicite des migrants, dénoncé l’accord relatif au statut du personnel militaire des États-Unis, l’accord militaire entre le Niger et le Bénin.
S’agissant de la souveraineté sur nos ressources extractives, domaine dans lequel notre pays a été dupé et grugé à travers des accords-préalables à l’octroi de l’indépendance, le Président du CNSP, Chef de l’Etat, a martelé qu’elle s’édifiera à travers la promotion du principe du contenu local dont l’objectif réside dans l’obligation faite aux industries minières et pétrolières d’utiliser prioritairement les Micro, Petites et Moyennes entreprises locales et le personnel national.
En outre, dans l’affirmation de notre souveraineté, le CNSP entend faire respecter rigoureusement et sans discrimination toutes les dispositions des législations minières et pétrolières a dit le Chef de l’Etat qui, pour repréciser ses propos, a indiqué que toute société minière ou pétrolière, de quelque nationalité qu’elle soit, se verra purement et simplement retirer son permis d’exploration et/ou d’exploitation si elle viole les dispositions règlementaires et contractuelles.
L’émergence d’un Niger nouveau recommande aux filles et fils de la Nation d’écrire eux-mêmes l’Histoire de leur pays et exige d’eux une pleine et entière implication dans toutes les actions entreprises. L’édification du Niger nouveau nécessite aussi de revisiter l’Histoire, interroger le passé, appréhender les enjeux, défis et sujets brûlants du monde contemporain qui ont un impact direct sur la vie et la survie des populations.
Dans un monde de plus en plus dominé par les caprices du climat, pays désertique, soumis aux vicissitudes de la variabilité climatique, aux incertitudes liées au changement climatique, il est paru nécessaire pour le Niger d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies de préservation et de restauration des terres dans lesquelles la plantation d’arbres occupe une place névralgique.
Il s’agit d’entreprendre et de mener des actions de reboisement pour reverdir ce pays sahélien, protéger la nature, pour qu’en définitive l’agroforesterie et la régénération naturelle assistée deviennent des boucliers contre l’avancée du phénomène de la désertification.
Afin justement de donner toute son importance à l’arbre en ce mois d’août, en pleine saison des pluies, le CNSP et le gouvernement ont décidé d’instituer formellement le 3 Août, Journée Nationale de l’Arbre.
Cette décision est un appel, aux filles et fils de la Nation, dans un sursaut national, à planter toujours et encore des arbres sur cette terre sahélienne en pleine restauration et refondation.
Désormais, le 3 Août symbolisera l’engagement du Niger à lutter contre la désertification et l’évènement, de portée nationale, vient d’être consacré par le gouvernement à travers l’adoption d’un projet de décret portant institution de la Journée Nationale de l’Arbre.
Conscients qu’autant le combat contre l’avancée du désert et ses conséquences sera dur sur leurs terres rudes du Sahel, autant la lutte pour une indépendance véritable sera âpre, les filles et fils de la Nation sont déterminés et mobilisés pour faire face à toutes les menaces naturelles et impostures qui entraveraient l’essor d’un Niger verdoyant, un Niger de paix et de progrès
Alou Moustapha (ONEP)