Le samedi 3 août 2024, le Niger a célébré la 1ère édition de la Journée Nationale de l’Arbre, marquant le 64e anniversaire de l’indépendance du Niger. L’événement s’est déroulé dans la Forêt Classée de Guesselbodi, dans la commune rurale de N’Dounga (région de Tillabéri). Lors de cette célébration, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, a donné le coup d’envoi de la campagne nationale de reboisement. Cette journée commémorative dont le thème est : « La grande muraille verte au Niger : passons à l’acte », a enregistré la présence des membres du CNSP et ceux du Gouvernement, des ministres en charge de l’Environnement des pays de la Confédération des Etats du Sahel (Burkina Faso et Mali), du Secrétaire Exécutif de l’Agence Panafricaine de la Grande Muraille Verte, des directeurs généraux des Eaux et Forêts, des Agences Nationales Grande Muraille Verte, des Jeunes campeurs du Burkina Faso et du Mali ainsi que de plusieurs habitants des villages environnants.
La célébration s’est déroulée sous une pluie matinale abondante, avec une chanson du groupe Tempête du Désert qui l’a dédiée spécialement à cette première édition. A cette occasion, le ministre de l’Hydraulique, de l’Assainissement et de l’Environnement, le Colonel Maizama Abdoulaye, a révélé dans son discours que le bois du 26 juillet, qui couvre une superficie de 50 hectares, serait le point de départ de la campagne nationale de reboisement. Il sera planté sur ce site, poursuit-il, qui a déjà fait l’objet d’ensemencement, 15. 650 plants d’espèces forestières locales. Il s’agit pour ainsi dire d’un ‘’arboretum des espèces locales’’.
Le colonel Maizama Abdoulaye a mentionné qu’en plus des biens et services environnementaux et socio- économiques qui y seront générés, ce bois servira dans les prochaines années, de lieu de découverte de la richesse floristique de notre pays par les jeunes générations et d’amphithéâtre à ciel ouvert, mais ombrageux, au profit des élèves et étudiants en sciences agronomiques.
Au demeurant, il s’agit aussi à travers cette plantation de marquer la présence et l’intérêt de l’Etat pour les forêts domaniales d’une part et d’engager, sans tarder, le processus de leur restauration d’autre part. Pour le ministre, cet événement consacre également le lancement officiel de la campagne nationale de reboisement 2024-2025.
Cette présence, poursuit-il, à la fois massive et diversifiée constitue une preuve d’engagement à relever les défis de la lutte contre la désertification et les changements climatiques. « Il nous reste donc à agir, en urgence, avec des solutions appropriées pour inverser la tendance à la dégradation des bases productives de l’exploitation desquelles nos laborieuses populations tirent l’essentiel de leurs moyens de subsistances. Il nous faut impérativement passer à l’action et passons à l’action, d’abord, par un meilleur partage des connaissances sur l’Initiative Grande Muraille Verte», a souligné le ministre de l’Environnement. Ainsi, tous les Nigériens, à travers une campagne intense d’information et de sensibilisation, dit-il, seront édifiés sur les enjeux de la Grande Muraille et les bénéfices qu’ils y tireront en s’y engageant pleinement. « En ce qui concerne la jeunesse, nous travaillerons avec les départements ministériels concernés, à développer l’éducation environnementale et l’écocitoyenneté. Passons à l’action, ensuite, par des actions concrètes d’envergure de restauration et de préservation des terres agricoles, des terres pastorales et des terres sylvicoles dégradées. La souveraineté alimentaire, cette attente forte de nos concitoyens, passe nécessairement par la restauration des bases productives », a précisé le colonel Maizama Abdoulaye.
Passons à l’action, dit-il, pour mettre en place des modèles de plantation. Le bois du 26 juillet participe de la mise en œuvre de cette catégorie d’actions et l’institutionnalisation de la Journée Nationale de l’Arbre le 31 juillet dernier, en est le premier déclencheur.
Auparavant, le gouverneur de la région de Tillaberi, le Colonel Maïna Boukar, a noté que, du point de vue forestier, la région de Tillabéri, qui possède 23 forêts dont 5 classées, le Parc national du W, la réserve totale de fond de Tamou et plusieurs Parcs agroforestiers, est l’une des zones les plus boisées du pays. Toutefois, le gouverneur a déploré que certains de ces domaines soient dégradés, ce phénomène étant principalement dû à l’activité humaine et à la variabilité climatique. « Si les initiatives locales ont donné satisfaction, c’est parce qu’elles ont bénéficié du soutien constant de l’Etat appuyé par les partenaires techniques et financiers », a-t-il ajouté.
Le Colonel Maïna Boukar a fourni comme illustration qu’au premier semestre de l’année 2024, l’aide de l’État et de ses alliés a abouti à plusieurs réussites, notamment en matière de protection de l’environnement avec la récupération de 1937 hectares des terres dégradées, la production de 527.932 plants forestiers.
Rabiou Dogo (ONEP)