Le Niger, à l’instar des autres pays de la communauté internationale, célèbre ce 26 juin 2024, la 37ème édition de la Journée Internationale de Lutte contre l’abus des substances illicites et des drogues, une journée instituée par l’Assemblée Générale des Nations Unies depuis 1987. À cette occasion, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, M. Alio Daouda, a livré un message dans lequel il a exprimé son soutien et sa solidarité envers les victimes de la drogue et leurs familles, qui font face à des défis tant sur le plan de la santé que sur le plan financier.
La journée internationale de lutte contre l’abus des substances illicites et des drogues est la réponse au problème mondial qui, depuis plus d’un demi-siècle, constitue un sujet de préoccupation croissant pour la communauté internationale, au regard des dégâts causés par les drogues illicites sur les individus et les sociétés et ses importantes répercussions sur la paix, la sécurité et le développement. Selon le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, l’objectif de cette journée est de sensibiliser les populations à lutter contre l’abus des substances illicites, et plus particulièrement d’encourager les jeunes à prioriser leur santé en renonçant à la consommation de drogues, à l’origine de nombreux maux. « Les adolescents et les jeunes adultes sont les plus exposés à ce fléau. La prévalence de l’abus de drogues dans cette tranche d’âge est plus de deux fois supérieure à celle de la population en général. Les individus qui s’adonnent à la drogue sont généralement mal informés ou peu soucieux des risques pour leur santé », a-t-il expliqué, soulignant les graves répercussions sur le système nerveux, l’activité mentale et les sensations engendrées par la consommation de substances illicites et psychotropes qui peuvent être évitées et traitées. « C’est pourquoi, l’accent doit être mis sur les mesures de prévention, de traitement, de réadaptation et de cohésion sociale, ainsi que sur le rôle crucial de la science dans ce processus », a-t-il déclaré.
Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, a rappelé que l’ONUDC a choisi comme thème et slogan de cette édition «les faits sont là : investissez dans la prévention», une initiative visant à renforcer le soutien à la prévention de la consommation de drogues basée sur des données scientifiques, représentant un investissement efficace dans le bien-être des enfants, des jeunes, de leurs familles et de leurs communautés. « Les drogues illicites, en plus de leurs effets physiques immédiats, peuvent également compromettre sérieusement la justice sociale, en particulier chez les jeunes dont l’avenir pourrait être immédiatement compromis », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, M. Alio Daouda a indiqué que le trafic et l’usage illicite mettent en péril les droits humains et exposent la santé publique à des risques considérables, étant responsables de plus de 200.000 décès par an, de la destruction de familles, du gâchis de milliers de vies, de l’insécurité et de la propagation de diverses maladies. Il a souligné que la consommation de drogue et de substances illicites alimente la criminalité et le terrorisme, entravant ainsi le développement économique des pays du Sahel. « La lutte contre la criminalité transnationale organisée, le terrorisme et les drogues illicites est désormais intégrée aux programmes de développement du pays, sous la direction éclairée du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) et de son Président, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani », a-t-il relevé.
Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a souligné que les données de l’année 2023 collectées par l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) révèlent une augmentation significative des saisies par rapport à l’année 2022. Ils font ressortir la saisie de 77,52 kg de résine de cannabis ; 10,76 tonnes d’herbe de cannabis ; 61,63 kg de cocaïne ; 8,5 kg de crack ; 11,41 kg d’héroïne ; 845.321 comprimés d’exol ; 2.354.597 comprimés de tramadol ; 2.442.726 comprimés de diazépam ; 1.258 comprimés de rohypnol ; 60 comprimés de rivotril ; 51,84 litres de codéine sirop. « Ces données mettent en lumière le fait que le Niger, autrefois considéré comme un pays de transit, est en train de devenir un pays à forte consommation de drogue, avec une prédominance des jeunes des deux sexes représentant plus de 62 % des personnes interpellées. Cette situation représente une menace pour notre avenir et soulève d’importants problèmes de santé et de sécurité publique », a-t-il déclaré.
Le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, a saisi cette opportunité pour exprimer sa reconnaissance envers l’OCRTIS pour son professionnalisme dans la conduite des opérations, de la saisie à l’incinération des produits illicites et des drogues. « Pour lutter efficacement contre le fléau de la drogue à l’échelle mondiale, il est impératif que les institutions chargées de la justice pénale, de la santé et des services sociaux proposent des solutions intégrées conformes aux conventions internationales sur le contrôle des drogues, aux obligations en matière de droits de l’homme et aux objectifs de développement durable », a-t-il souligné.
Yacine Hassane (ONEP)