Du 28 février au 1er Mars 2022 s’est tenue, à l’Académie des Arts martiaux de Niamey, la 3ème édition du Festival International du Mil (FESTIMIL). Organisé par le Ministère de l’Agriculture sous le parrainage de la Première Dame Mme Hadiza Bazoum, présidente de la Fondation NOOR, l’Institut National de la Recherche Agronomique du Niger (INRAN) et l’Institut International de Recherche sur les Cultures des Zones Tropicales Semi-arides (ICRISAT), cet événement constitue un cadre de promotion de la production, la transformation et la consommation du mil. Cette 3ème Edition est placée sous le thème ‘‘Adaptation du mil au contexte du changement climatique’’. Sensibiliser les acteurs impliqués dans la chaine de valeur sur la forte résilience du mil face aux changements climatiques, ainsi que la population sur ses valeurs nutritives et sanitaires du mil, mais aussi, promouvoir la culture intensive et la consommation des mets faits à base de cette céréale, tels sont les principaux objectifs assigné à ce festival.
La 3ème édition du Festival International du Mil dénommé FESTIMIL, a été lancée par la Secrétaire Exécutive de la Fondation Noor, Mme Aïchatou Foumakoye, Représentante aussi de la présidente de ladite Fondation, Mme Hadiza Bazoum, en présence notamment du ministre de l’Agriculture, des responsables de l’I3N, des partenaires techniques et financiers du FESTIMIL et de nombreux autres invités. Expositions-ventes, conférences, débats, concours culinaires, dégustations, visites des stands et prestations culturelles étaient au menu de ce rendez-vous.
Avant le lancement officiel de cette rencontre, deux (2) panels ont été animés par d’éminents experts en agro-alimentaire. Le 1er est relatif à ‘‘l’amélioration de la production du mil au Sahel dans le contexte de changement climatique : perspectives et recommandations, et le second porte sur ‘‘le développement des marchés des produits transformés à base du mil : perspectives et recommandations’’.
Procédant à l’ouverture du festival, le ministre de l’Agriculture, a d’abord mis l’accent sur les qualités nutritives du mil et sur l’importance de sa consommation aussi bien au Niger qu’ailleurs. «Le mil est une culture présentant de multiples avantages notamment alimentaire, économique et même culturel. C’est aussi une culture climato-intelligente adaptée à l’environnement sahélien du fait de sa tolérance aux fortes températures et de ses faibles besoins en eau», a souligné Dr Alambedji. Du fait de la richesse de certaines variétés en fer et en zinc, selon le ministre, la consommation du mil peut constituer une source moins chère pour améliorer l’état nutritionnel des populations en leur assurant ainsi une nutrition saine, équilibrée et intelligente. Cependant, a-t-il poursuivi, la production, la consommation et la valorisation du mil fait actuellement face à de nombreux défis : changement climatiques, peu de consommation du mil en milieu urbain, introduction de nouveaux aliments dans la consommation même en milieu rural, etc. «C’est pourquoi, étant la principale céréale et la première source alimentaire du Nigérien, le mil mérite une attention particulière pour atteindre ces cibles. Et c’est dans ce sens que le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, en collaboration avec plusieurs partenaires organise, chaque année le Festival International du Mil dénommé ‘‘FESTIMIL’’», a indiqué l’intervenant.
Le FESTIMIL se veut un cadre d’échanges entre les pouvoirs publics, les institutions de recherches, les experts, les producteurs, les transformateurs et le secteur privé. Le mil occupe une place de choix dans les communautés nigériennes tant dans la perspective de la production agricole que dans celle de leur alimentation. Cet attachement des populations nigériennes a attiré la curiosité des scientifiques. «Il est juste de dire que le mil est largement utilisé en Afrique au sud du Sahara. En tant que ‘‘Smart Food’’ (aliment intelligent), il est bon pour l’environnement, les consommateurs (plus de 80% de la population en consomme matin, midi et soir durant toute leur vie), et l’agriculteur» a ajouté le ministre en charge de l’Agriculture. Il a enfin indiqué que, c’est ce côté ‘’Smart Food’’ du mil que le FESTIMIL entend promouvoir avec le soutien et l’engagement total de nombreux partenaires du Ministère de l’Agriculture.
Sur le plan international, le mil a acquis une grande notoriété dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. «Cette importance a conduit les Nations-Unies à faire de l’année 2018, l’Année Internationale de mil, sur proposition de l’Inde avec le soutien de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), et de plusieurs pays comme le Niger», a précisé le ministre Alambedji.
Quant à Mme Aïchatou Foumakoye, elle a indiqué que le choix du thème de la présente Edition du FESTIMIL, s’explique par l’actualité, car la campagne agricole de cette année est hautement déficitaire sur le plan alimentaire et fourrager. «Cette 3ème Edition de relance est aussi une opportunité pour faire découvrir au grand public, d’autres variétés du mil, avec des techniques et des technologies pouvant permettre à ces variétés de contribuer efficacement à une production suffisante pour répondre au besoin fondamental de la sécurité alimentaire», dira la Secrétaire Exécutive de la Fondation Noor. Elle a tenu, par ailleurs, à renouveler les engagements de la Fondation Noor, à savoir contribuer à promouvoir l’égalité des chances, l’autonomisation des femmes et des jeunes, améliorer la qualité du bien-être de la population, assurer l’accès et le maintien de tous à une éducation de qualité, promouvoir la paix et les droits humains, renforcer la résilience des communautés, préserver et restaurer l’environnement. «C’est pour cela qu’a été créée la Fondation Noor, afin d’accompagner les efforts du gouvernement dans la mise en œuvre du Programme de la Renaissance Acte III », a-t-elle expliqué.
Le mil, un aliment du futur pour la région du Sahel
M. Yacouba Bouda, Directeur Général de l’Agriculture et Rapporteur du comité d’organisation, indique que le thème de cette édition reflète tout l’enjeu autour de la problématique de la production du mil. «Ainsi, FESTIMIL se présente comme une plateforme d’échanges où producteurs, transformateurs et chercheurs se retrouvent, chacun dans sa sphère de compétence, pour développer son génie créateur face au défi du changement climatique. En clair, pour promouvoir la production, il importe de promouvoir la transformation, mais aussi la consommation», estime-t-il.
À l’issue de cette édition, de nombreux exposants ont émis le vœu de voir développer, dans la tradition culinaire des Nigériens, ces initiatives de transformation du mil mises en relief durant ces trois jours de festival du mil. Le mil est la base de l’alimentation quotidienne des 50 millions d’habitants du Sahel. Extrêmement résistant à la sécheresse et bien adapté aux sols pauvres, il reste la seule culture correspondant véritablement aux conditions du milieu et aux habitudes alimentaires traditionnelles. Au Niger, le deuxième producteur d’Afrique après le Nigeria, il couvre par exemple plus de 65% de la surface cultivée et constitue près des trois quarts de la production céréalière du pays. C’est en effet la culture la mieux adaptée aux zones arides et semi-arides. C’est un aliment de base pour 80% des Nigériens, notamment pour ceux qui vivent dans les régions rurales du pays.
Mahamadou Diallo(onep)