Le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Technologique, Pr Moussa Hamidou, a présidé le mardi 19 novembre 2024, la cérémonie d’ouverture de la 4e édition du colloque régional sur la protection civile dans les conflits armés en droit islamique et en droit international humanitaire (DIH). Organisé par l’Universités Islamiques du Niger, en collaboration avec le Comité International de la Croix Rouge (CICR), ce colloque a pour objectif d’enrichir, à travers une démarche scientifique, la réflexion sur la complémentarité du DIH, du droit et de la jurisprudence islamiques sur le sujet spécifique de la protection des populations civiles.
Au cours de ces travaux qui dureront 48 heures, plusieurs thématiques seront abordées par les conférenciers regroupant des scientifiques, des experts dans le domaine humanitaire, des oulémas et des érudits en droit islamique venus de plusieurs pays. Ils mèneront également des réflexions et formuleront des recommandations qui amélioreront le sort des populations civiles victimes ou affectées par les conséquences des conflits armés en cours, non seulement au Sahel, mais partout à travers le monde.
Dans son discours d’ouverture, le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Technologique, Pr Moussa Hamidou, a souligné que la protection des populations et l’interdiction de s’en prendre à leurs moyens de survie, assorties de l’obligation de leur apporter secours et assistance, sont des valeurs profondément islamiques. C’est en cela que le DIH s’inspire largement de l’Islam et s’en nourrit. Les coutumes et pratiques de conflit telles que posées par le Prophète Mohamed (PSL) sont légion et constituent, à juste titre, l’une des sources du DIH moderne. « La thématique de cette année, portant sur la protection des populations, vient à point nommé dans un contexte sahélien marqué par l’extension du terrorisme qui touche, en premier lieu, les masses laborieuses. C’est une tendance qui devrait être renversée par l’engagement de tous à faire valoir les principes de droit et du respect de la dignité humaine, aussi bien en temps de paix qu’en temps de conflit », a dit, Pr Moussa Hamidou.
Le Niger, a-t-il poursuivi, signataire des Conventions de Genève, encourage ce genre de rencontres scientifiques et exhorte les Universités publiques comme privées à s’inscrire dans cette logique. « Le Niger a toujours été l’un des modèles dans le respect de la dignité humaine et, partant, à l’observance des règles du DIH. C’est dans cette optique que le CNSP et le gouvernement mettent tout en œuvre pour rendre effectives la défense et la protection de nos populations non seulement dans le domaine de la sécurité, mais aussi dans les secteurs sociaux de base. C’est dans cette veine également qu’ils encouragent vivement ce genre de rencontres qui permettent d’approfondir la réflexion en vue de parvenir davantage à la protection de nos populations qui aspirent à la quiétude et au développement dans un monde de paix », a déclaré le Secrétaire Général du Ministère de l’Enseignement Supérieur.
Pour sa part, le Chef de la Délégation du CICR, M. Christoph Vogt, a mentionné que ce colloque se tient dans un contexte global marqué par la multiplication et la récurrence des conflits armés avec leur lot de victimes, surtout parmi les populations civiles. Souvent victimes directes des hostilités, les civils peuvent aussi en être des victimes indirectes par la destruction d’infrastructures indispensables à leur survie. Dans la plupart des conflits armés, explique-t-il, des millions de personnes fuient leurs terres pour échapper à la guerre et à ses violences. Dans beaucoup de contextes et de conflits, les populations civiles ne sont pas épargnées par les porteurs d’armes. Elles sont fréquemment l’objet de violences et d’agressions de la part des belligérants. « Vos riches échanges nous aideront à mieux comprendre les dispositions pertinentes de la loi islamique et du DIH en matière de protection des populations civiles. Ils permettront également de dégager des pistes de réflexion pour créer et renforcer un environnement plus favorable à la protection des populations civiles et à leur accès à l’assistance et aux services vitaux. Ceci est surtout valable dans des contextes marqués par l’existence de conflits armés complexes et en mutation constante, comme c’est le cas actuellement au Sahel », a ajouté le Chef de la Délégation du CICR.
Auparavant, le Vice-recteur de l’Université Islamique du Niger, Dr A. Razak Tchoussou, a rappelé que l’Université Islamique du Niger et le CICR ont une tradition : celle d’organiser ensemble chaque année une série de conférences et tous les deux ans un colloque régional sur les questions du droit humanitaire et du droit islamique. « Le thème du colloque de cette année, au-delà de s’inscrire dans la mission humanitaire séculaire du CICR et de l’Islam, trouve toute son importance dans le contexte sécuritaire régional actuel où les populations cibles sont au centre des préoccupations des différentes autorités publiques. C’est donc un thème de convergence, d’une part, entre l’action publique et l’action humanitaire et d’autre part,, entre l’action humanitaire du CICR et celle de l’Islam », a-t-il fait remarquer.
Fatiyatou Inoussa et Fatouma Yacouba (Stagiaire)