Scènes de combat de lutte traditionnelle ...
A l’issue des combats de la première phase, les lutteurs invaincus vont devoir s’affronter demain pour la deuxième phase dans des duels qui ne manqueront certainement pas de piquant. Exit la triche, la réalité va fatalement refaire surface. Il faut dire que pour la sixième journée de cette 44ème édition du Sabre national, l’arène Aboubacar Djibo a accueilli hier matin, deux rencontres, notamment le choc Zinder-Tahoua ; et l’affrontement Niamey-Diffa. Des combats qui se sont déroulés devant un public clairsemé en raison sans doute du froid matinal, mais certainement aussi de la lassitude des combats de complaisance qui créent toujours une désaffection entre les acteurs de la lutte et les supporters.
C’est d’ailleurs en pleine rencontre Zinder-Tahoua que le président de la FENILUTTES M. Ounfana Moussa a saisi le micro pour s’adresser avec beaucoup de solennité aux différentes délégations, et surtout aux lutteurs des huit régions du Niger sur l’urgence de mettre fin à cette honteuse pratique des combats truqués. Il leur a dit en substance que les Nigériens des différentes contrées, et ceux de la diaspora, abandonnent souvent leurs occupations quotidiennes pour suivre les combats du Sabre national. En se comportant de la sorte, c’est une mauvaise image d’eux-mêmes qu’ilsrenvoient à tous ceux qui aiment le Sabre national. Au demeurant, devait-il ajouter l’Etat finance à coup de plusieurs centaines de millions de FCFA ce championnat national parce qu’il véhicule les valeurs de combativité, de fraternité, de solidarité et d’union entre les fils du pays. Mais cette pratique malsaine pour le sport roi au Niger est aux antipodes de toutes les valeurs cardinales qui président la tenue de ce grand événement. La FENILUTTES a donc l’œil ouvert sur les lutteurs « rebelles » qui veulent ternir notre championnat. Dont acte !
La rencontre Zinder –Tahoua n’a réservé aucune surprise au public. Les cinq invaincus des deux écuries ont passé ce cap comme lettre à la poste. Oumarou Hadi Abdou et Issa Oudou pour Zinder, et Hachimou Chaibou, Noura Hassane et Zakirou Zakari pour Tahoua n’ont pas tremblé devant leurs adversaires. Au score final, c’est Tahoua qui l’emporte par 5 victoires plus 1 nul, contre 4 victoires plus 1 nul pour Zinder. En deuxième heure Niamey a battu Diffa sur le score de 6 victoires contre 4. Là également, les invaincus se sont amusés. Mansour Issa qui bat Souley Saadou ; Abba Ibrahim qui crucifie Ali Ado de Diffa ; et Sabo Abdoulaye qui est déclaré vainqueur de Dalla Abani suspendu de la compétition.
On rappelle que dans l’après-midi du mercredi 27 décembre, il y a eu les rencontres Tillabéri- Niamey et Zinder- Maradi. La première rencontre qui a opposé Tillabéri à Niamey a été marquée par un passage en force des quatre invaincus des deux écuries. En effet, Tsalha Mamane et Hafizou Hassane de Tillabéri ont confirmé leur rôle de leaders de l’écurie de la région du fleuve en parvenant une fois encore à mettre au sol leurs adversaires du jour de Niamey, que sont Abdoul Rachid Aminou et Harouna Mamane. Pour eux, l’aventure du Sabre national peut se poursuivre sans encombre, même si l’infortune du redoutable « Janvier » lors de la 4ème journée a sérieusement entamé le moral de la troupe désormais orpheline de son commandant. Et comme il faut toujours faire de mauvaise fortune bon cœur, Tsalha Mamane et Hafizou Hassane savent que cette immense responsabilité d’aller jusqu’au bout de la marche, et d’amener la barque Tillabéri à bon port, leur incombe à eux seuls.
La région de Niamey se trouve aussi dans un schéma similaire à celui de Tillabéri après l’élimination de Yacouba Adamou. C’est maintenant Abba Ibrahim et Sabo Abdoulaye qui tiennent le gouvernail du bateau Niamey. Ils l’ont d’ailleurs démontré à l’occasion de cette rencontre contre Tillabéri en s’imposant face respectivement à Ali Hamani et à Halirou Talatou. Abba Ibrahim qui lors de son combat contre Issiakou Moussa de Dosso a donné des sueurs froides à la délégation de Niamey lorsqu’il est tombé dans les pommes, semble s’être totalement remis de son malaise. Il a démontré qu’il lui reste encore une bonne dose d’énergie pour tenir la route jusqu’aux phases finales. Quant à Sabo Abdoulaye, il est désormais devenu un routinier des phases finales. L’année dernière lors de la 43ème édition à Diffa, il a gravi les marches su Sabre national jusqu’à atteindre la finale qu’il a malencontreusement perdue face à Issaka Issaka de Dosso. Cette année, c’est une nouvelle page de sa vie de lutteur, sérieux prétendant au Sabre, qu’il est en train d’écrire. Les prochains jours nous édifieront certainement sur ses capacités physiques à pouvoir rééditer l’exploit de Diffa. Score finale de cette rencontre : 5 victoires partout.
En deuxième heure, Maradi et Zinder ont aussi gratifié le public sportif de l’arène Aboubacar Djibo d’Agadez d’un score nul de 5 victoires partout. Là aussi, Maty Souley Goga et Bello Illa, les deux invaincus de Maradi, ont malmené Mourtala Abdou et Kabirou Gali de Zinder avant de leur faire mordre la poussière. Du côté de Zinder, Oumarou Hadi Abdou et Issa Oudou ont fait autant de leurs adversaires de Maradi, et s’ouvrent la voie pour d’éventuels succès. Cette rencontre quelque peu insipide n’a pas permis au public de vaincre le froid glacial de l’arène, et il a dû se résoudre à rentrer à la maison en grelottant.
Il faut signaler que cet après-midi a aussi été marqué par le concours de « Kirari » ou exaltation à la bravoure. Après les différentes déclamations qui ont séduit le public, le jury a rendu son verdict comme suit : 1er Dosso ; 2ème Maradi : et 3ème Diffa. Le constat qui se dégage, est qu’il y a une nette amélioration de ces prestations par rapport aux éditions antérieures. Les prestations ont en effet, révélé qu’un effort évident de recherche sur la rhétorique et l’éloquence a été fait par les différents candidats.
Oumarou Moussa (ONEP), Envoyé Spécial
