La Cellule Nationale de la CEDEAO, en collaboration avec la Direction de la Surveillance du Territoire (DST) a organisé, hier matin à Niamey, un atelier de formation pour les agents de la Police Nationale en charge des postes frontaliers avec le Bénin, le Burkina Faso, le Nigeria et le Mali. Cette formation qui s’inscrit dans le cadre des activités organisées par la Cellule CEDEAO du Ministère des Affaires Etrangères, porte sur les thématiques relatives à la gestion des frontières et la mise en œuvre de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO. C’est le ministre délégué auprès du ministre d’Etat ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, chargé de l’intégration Africaine, M. Youssouf Mohamed ELMouctar qui a présidé la cérémonie d’ouverture.
Dans son discours d’ouverture, le ministre Délégué auprès du ministre d’Etat ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, chargé de l’intégration Africaine, M. Youssouf Mohamed ELMouctar a indiqué que, cet atelier de formation intervient dans un contexte de crise sécuritaire particulièrement difficile. Ce thème, a-t-il ajouté, est important et éminemment d’actualité d’abord, parce que le Niger a la particularité de servir de lien, de frontière géographique entre : d’une part, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est, avec la frontière tchadienne. D’autre part, entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord avec les frontières algérienne et libyenne et dans leur continuité l’accès à la méditerranée et à l’Europe pour les migrants et autres trafics de tous genres. Aussi, a-t-il ajouté, parce que l’insécurité ces dernières années dans toutes ses dimensions, terrorisme, trafic de drogue, criminalité transfrontalière, Migration illégale, a atteint une proportion inquiétante au Niger, en Afrique de l’Ouest et plus généralement dans l’espace sahélo saharien.
Durant cet atelier de deux jours, il s’agira d’apporter des éléments de réponse et de faire des propositions concrètes à la question suivante : « comment gérer nos frontières pour participer de façon efficace à la sécurisation de notre pays tout en respectant la liberté de circulation dans un contexte d’insécurité généralisée ? », a dit M. Youssouf Mohamed ELMouctar.
Il a, enfin, assuré que les dispositions nécessaires seront prises pour porter ce résultat à la connaissance des autorités du Niger et pour le vulgariser au bénéfice de tous les intervenants dans la gestion des frontières au Niger et le porter à l’échelle des pays de la CEDEAO.
Le Secrétaire Général du ministère des Affaires Etrangères, Ado Elhadji Abou a souligné quant à lui l’importance du thème de la formation pour la Communauté Ouest africaine et ses Etats membres. D’une part, a-t-il expliqué, parce que la gestion des frontières, notamment dans son aspect surveillance et sécurisation du territoire, est une question de sécurité nationale. D’autre part, parce que la gestion des frontières par les Etats membres ne devrait pas entraver la libre circulation des citoyens de la Communauté, des biens et des capitaux au sein de la CEDEAO. Selon Ado Elhadji Abou, il s’agit d’une condition sine qua non de toute intégration économique et politique.
« Les éléments de réponse que vous allez puiser, au cours de cet atelier, dans les textes de droit, dans nos bonnes pratiques et dans l’analyse des expériences des Etats hors CEDEAO vont vous permettre d’arriver à des résultats pertinents que s’approprieront les participants à cette formation dans l’accomplissement de leur mission et la CEDEAO dans l’atteinte de ses buts », a conclu le Secrétaire Général du ministère, M. Ado Elhaji Abou.
Le Directeur de la surveillance du territoire, M. Alfarouk Abdourahmane a affirmé que la libre circulation des personnes et des biens est un volet important dans le cadre de l’intégration économique de la CEDEAO. La police nationale, a-t-il expliqué, à travers la DST, intervient dans la mise en œuvre de ce volet à travers le contrôle frontalier, la gestion des frontières, la délivrance des documents de voyage.
« C’est pourquoi, nous faisons de la formation continue des personnes en charge des frontières une préoccupation importante», a-t-il dit. Selon le directeur de la Surveillance du territoire, la DST sécurise les frontières à travers trois niveaux. Le premier niveau c’est la gestion des postes de police frontalier qui sont au niveau des frontières terrestres et aériennes ; pour le deuxième niveau, il s’agit des moyens mobiles qui interviennent à travers les compagnies mobiles de contrôle de frontières et le troisième niveau, c’est l’engagement des communautés dans le cadre de la sécurité et de la sécurisation des frontières. « Nous envisageons d’aller plus loin dans le cadre de la sécurisation des frontières notamment dans la mise en place non seulement des postes de contrôle juxtaposés au niveau des frontières avec les pays membres de la CEDEAO », a conclu le Directeur de la DST, M. Alfarouk Abdourahmane.
Aminatou Seydou(onep)