À l’instar de la Communauté Internationale, le Niger, célèbre aujourd’hui 31 mai, la Journée mondiale Sans Tabac. Cette journée placée sous le thème « le tabac : une menace pour notre environnement » constitue une occasion privilégiée pour rappeler à l’opinion publique nationale et internationale, aux dirigeants, aux fumeurs et non-fumeurs, aux producteurs et firmes du tabac, les problèmes sanitaires, économiques, sociaux et environnementaux liés à la culture, à la fabrication, à la distribution, à la commercialisation et à l’usage de ce produit ainsi que la responsabilité qui incombe à chaque acteur dans la maitrise de la pandémie du tabagisme. A cette occasion, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, Dr Illiassou Idi Maïnassara a livré hier matin un message.
Dans ce message, le ministre en charge de la Santé au Niger a rappelé qu’il est scientifiquement démontré que l’usage du tabac est à l’origine de nombreuses maladies débilitantes et mortelles comme les maladies respiratoires, cardiovasculaires et les cancers. Citant les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il a dit que le tabac tue jusqu’à la moitié de ceux qui le consomment.
Selon le ministre Illiassou Idi Maïnassara, actuellement, le tabac fait plus de 8 millions de morts chaque année dans le monde. « Plus de 7 millions d’entre eux sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs et environ 1,2 million des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Parmi le 1,3 milliard de fumeurs que compte le monde, plus de 80 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire comme le Niger », a-t-il ajouté.
Pour le ministre en charge de la Santé, l’institutionnalisation de la Journée Mondiale Sans Tabac (MST) le 31 mai de chaque année procède de la prise de conscience au niveau mondial des enjeux sanitaires, économiques et environnementaux liés au tabac. « Notre pays, loin d’être épargné par les multiples conséquences du tabac continue malheureusement d’en payer les frais comme en témoigne les chiffres révélés par la dernière enquête STEPS réalisée en 2021 par le Programme National de Lutte contre les Maladies Non Transmissibles. Aux termes de cette enquête, 6,2% des nigériens fument avec un taux de 11,5 % chez les hommes et 0,2% chez les femmes. Ainsi, le tabac se classe parmi les premiers facteurs de risque des maladies non transmissibles au Niger », a-t-il alerté.
Evoquant le thème retenu à savoir « le tabac: une menace pour notre environnement », le ministre en charge de la Santé a dit que le choix de ce thème, loin d’être fortuit, cadre avec les préoccupations actuelles de notre monde qui, plus que jamais par le passé fait face à des graves problèmes environnementaux. Il vise à sensibiliser le grand public par rapport à l’impact du tabac sur l’environnement tant du point de vue de sa culture, de sa production, de sa distribution que des déchets qui en sont issus. « Les émissions de gaz à effet de serre équivalant à 84 mégatonnes de dioxyde de carbone par an, l’industrie du tabac contribue au changement climatique et amoindrit la résilience face à ces changements, gaspille des ressources et endommage les écosystèmes », a-t-il précisé.
S’agissant des mesures visant à décourager la consommation du tabac, le ministre Illiassou Idi Maïnassara a souligné la nécessité de prendre des mesures urgentes en vue de mieux contrôler l’offre et la demande des produits du tabac à tous les niveaux. Citant entre autres l’application stricte des avertissements sanitaires graphiques, la forte taxation des produits du tabac, la mise en place de mécanisme d’aide au sevrage tabagique, la lutte contre le commerce illicite des produits du tabac, le renforcement de la réglementation, particulièrement sur la prévention de l’ingérence de l’industrie de tabac et la surveillance de mesures de l’interdiction de la publicité, de la promotion et du parrainage des produits du tabac.
Mamane Abdoulaye(onep)