Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux M. Ikta Abdoulaye Mohamed a présidé hier 20 mars à Niamey, l’ouverture d’un atelier de formation des magistrats sur la lutte contre la cybercriminalité au Niger. Cette cérémonie s’est déroulée en présence du ministre de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information, M. Hassane Barazé Moussa, de la coordinatrice du projet OCWAR-C, Mme Rabiyatou Bah, du Représentant Résident de la CEDEAO au Niger et de plusieurs invités.
Dans l’allocution qu’il a prononcée M. Ikta Abdoulaye Mohamed a indiqué qu’à côté de ses innombrables avantages, l’internet présente aussi des inconvénients. En effet, lorsqu’il est utilisé par des personnes de mauvaise foi, il peut entrainer des conséquences très dommageables non seulement pour les personnes, les entreprises mais aussi pour les Etats. Les manifestations de ces conséquences se traduisent en escroqueries, chantages, diffamations en ligne, diffusion des propos racistes, xénophobes, cyberattaques visant des systèmes ou des installations appartenant aux entreprises ou aux Etats. «Ainsi, autant l’internet peut rendre la vie agréable, autant il peut la rendre très difficile» a-t-il dit.
Le Niger n’est pas resté en marge du mouvement mondial de protection du cyberespace. C’est ainsi que sur le plan sous-régional, régional et international, le Niger est partie à plusieurs instruments telles que la Directive du 19 août 2011 portant lutte contre la cybercriminalité dans l’espace de la CEDEAO ; la convention de l’Union Africaine sur la Cyber sécurité et la protection des données à caractère personnel et la convention sur la cybercriminalité du conseil de l’Europe dite convention de Budapest.
Sur le plan national, l’arsenal juridique nigérien comprend, selon le ministre Ikta, les textes suivants : la loi sur la protection des données à caractère personnel, la loi sur la preuve électronique, la loi sur la cybercriminalité et la stratégie nationale de la cyber sécurité. «Cet arsenal juridique assez fourni tant en dispositions sur les incriminations, qu’en dispositions sur la procédure y compris la coopération internationale», a dit le ministre de la Justice ajoutant que cet arsenal doit être maitrisé par les acteurs pour une plus grande efficacité de la lutte contre la cybercriminalité. «Et c’est justement l’objectif du présent atelier», a-t-il indiqué.
Ainsi pendant quatre jours, les participants vont suivre des exposés sur les cyber-risques, l’architecture et les techniques des ordinateurs, les cyberattaques et les modes opératoires des cybercriminels, le recueil des preuves électroniques, les principes de base de la coopération internationale dans la lutte contre la cybercriminalité, pour ne citer que ces thèmes.
Pour sa part, le ministre de la Poste et des nouvelles technologies de l’information a expliqué que, le Niger est pleinement engagé dans sa transition numérique, conformément aux engagements pris dans la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement. Plusieurs programmes et projets sont initiés dans le but d’accélérer la numérisation de la société nigérienne. «Cybercriminalité, concurrence déloyale et espionnage, désinformation et propagande, terrorisme et criminalité, sabotage ou exploitation excessive de données personnelles menacent la confiance et la sécurité dans le numérique et appellent une réponse collective et coordonnée. C’est pourquoi, la lutte contre la cybercriminalité est indispensable pour promouvoir l’essor d’une véritable économie numérique et la démocratie. Elles sont devenues une priorité pour les Etats à qui incombent l’obligation de protéger les populations et leurs biens et de promouvoir les droits humains et la démocratie», a dit le ministre Hassane Barazé Moussa.
Selon la coordinatrice du projet OCWAR-C Mme Rabiyatou Bah depuis plus de 4 ans le projet OCWAR-C est mis en œuvre avec la direction de l’économie numérique et de la poste de la commission de la CEDEAO et avec la coopération étroite de leurs points focaux dans les pays bénéficiaires en particulier le Ministère de la Poste et des Nouvelles Technologies de l’Information qu’elle remercie pour son engagement et son appui continu.
Pour sa part, le représentant résident de la CEDEAO a relevé que selon le FBI, le Nigéria a été compté parmi les 20 pays du monde les plus visés par le cyber crime. C’est pourquoi, la commission de la CEDEAO a, dans le cadre d’une approche régionale coordonnée dans la lutte contre la cybercriminalité, lancé son agenda de cyber sécurité dont l’objectif est de soutenir la sécurisation du marché commun numérique pour une croissance durable en Afrique de l’Ouest.
Nafissa Yahaya (Stagiaire)