L’OIM organise, avec l’appui financier de l’Agence japonaise de coopération, un atelier de lancement de l’étude sur la gestion des frontières dans la région du Sahel dans le contexte de la COVID-19. C’est le représentant du directeur de la surveillance territoire, le commissaire de police Ismaël Hassane qui a procédé à l’ouverture des travaux dudit atelier hier au Palais des congrès de Niamey, en présence du représentant de l’Agence japonaise de Coopération (JICA), de la responsable de l’unité de gestion des Frontières de l’organisation internationale pour les migrations (OIM) au Niger et de plusieurs invités.
Dans son discours, le commissaire de police Ismaël Hassane a souligné qu’au cours des dernières années, la situation sécuritaire et humanitaire dans le Sahel s’est dégradée malgré les efforts constants des pays du G5 Sahel. L’épidémie de Covid 19 est à l’origine de l’une des plus grandes crises sanitaires que le monde moderne ait connues. Impactant aussi bien l’économie mondiale que la mobilité des individus, la Covid-19 a modifié les schémas de mobilité, de commerce ainsi que les régimes d’immigration et de gestion des frontières. «Cette situation, associée aux enjeux de sécurité et de sureté au Sahel le long des frontières, rend encore plus important le soutien des autorités nationales dans la mise en place de mesures permettant de gérer correctement le mouvement des personnes à la frontière», a-t-il indiqué.
Pour le commissaire de police Ismaël Hassane, les facettes multidimensionnelles de l’étude nécessitent la participation de tous les acteurs œuvrant à la frontière et au niveau central. De ce fait, a-t-il précisé, sur une période d’une semaine, une équipe d’enquêteurs sera déployée dans les huit régions du pays afin de s’entretenir avec les autorités nationales, régionales, les populations et les représentants de la société civile pour saisir les effets complexes de la pandémie sur le commerce, les flux migratoires, la sécurité entre autres. «La sécurité d’un pays dépend en grande partie de la sécurité et d’une bonne gestion de ses frontières», a-t-il relevé. Le commissaire de la police Ismaël Hassane a enfin remercié l’Agence japonaise de coopération qui finance cette étude mise en œuvre par l’OIM afin d’appuyer le gouvernement du Niger en général et plus particulièrement la police nationale dans son mandat de surveillance du territoire, de contrôle et de gestion des frontières.
Pour sa part, la représentante de l’Unité de gestion des frontières à l’OIM Niger, Sophie Hoffmann a rappelé que la pandémie de Covid 19 a contribué à exacerber les défis préexistants de la région du Sahel. Toutefois les conséquences à court et à long terme de cette pandémie sont moins comprises. «C’est pour cette raison que l’unité de gestion des frontières de l’OIM, grâce au soutien financier de l’Agence japonaise de coopération internationale, commandite une étude sur la gestion des frontières dans le contexte de pandémie mondiale», a-t-elle souligné. Selon Sophie Hoffmann, l’étude qui sera menée dans toute l’Afrique de l’ouest et du centre vise à mieux comprendre comment la pandémie de Covid 19 a impacté la gestion et la sécurité des frontières dans la région. «La mise en ouvre de cette étude au niveau national et local facilitera le développement d’approches et définira avec plus de justesse les besoins et ressources les mieux adaptés pour répondre aux défis le long des frontières» a-t-elle précisé. Par ailleurs, Sophie Hoffmann a souligné que les conclusions de l’étude permettront de développer les approches bien adaptées aux dynamiques, besoins et cadres juridiques locaux et régionaux.
Le représentant de la JICA, M. Obata Eihiko a tout d’abord exprimé sa joie de participer à cette rencontre. «Les résultats, les enseignements et les recommandations de ce projet seront très utiles pour les acteurs et partenaires qui sont engagés dans la gestion des frontières et le soutien à la paix et à la stabilité des pays du Sahel», a-t-il indiqué.
Yacine Hassane(onep)