Le Gouverneur de la région d’Agadez, le Général Ibrah Boulama a présidé, le lundi matin, dans la salle de réunion du Gouvernorat, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de vulgarisation de la loi n°2022-033 du 05 juillet 2022 portant loi minière, modifiée et complétée par la loi n°2023-03 du 09 mai 2023. Cet atelier qui regroupe les principaux acteurs du secteur minier du Niger a pour objectif de les entretenir sur le contenu de la nouvelle Loi, mais aussi d’échanger et recueillir leurs suggestions et remarques. L’ouverture de ces assises s’est déroulée en présence de la Secrétaire Générale Adjointe du Ministère des Mines, Mme Yaou Korgom Fatimata et de plusieurs personnalités civiles et militaires de la région d’Agadez.
A l’ouverture des travaux, le Gouverneur de la Région d’Agadez a saisi l’occasion pour rappeler le contexte de la révision de cette loi. Il a rappelé que le processus a été entamé depuis 2014, pour prendre fin l’année dernière avec l’adoption le 29 juin 2022 par l’Assemblée nationale de ladite loi suivie de sa promulgation le 05 juillet 2022 par le Président de la République.
Le Général Ibrah Boulama a aussi relevé que malgré l’importance et le potentiel minier dont regorge le sous-sol de notre pays, l’exploitation des ressources minérales contribue faiblement au Produit Intérieur Brut (PIB). Il a souligné que, l’analyse diagnostic du secteur montre que cette faible contribution est liée à plusieurs raisons dont la faiblesse de la gouvernance ; le faible développement du potentiel minier ; le faible développement de la chaîne de valeurs minières avec une diversification insuffisante ; la prise en charge insuffisante de la gestion durable de l’environnement minier. Pour pallier ces insuffisances, a-t-il dit, plusieurs stratégies ont été mises en œuvre visant à accroitre l’impact de l’exploitation minière à la croissance économique. Il s’agit notamment, de l’amélioration de la gouvernance du secteur au niveau des textes législatifs et règlementaires notamment le code minier, le code des impôts, le code douanier et de l’encadrement des exploitants miniers. « Ainsi, la plupart des artisans miniers méconnaissent les textes, il est donc impératif de mieux les encadrer à travers des séances régulières de formation et de sensibilisation », a expliqué le Gouverneur.
Pour sa part, Mme Yaou Korgom Fatimata Secrétaire Général Adjointe du Ministère en charge des Mines a donné un bref aperçu de l’exploitation minière dans notre pays, qui a commencé dans les années 1950 avec l’exploitation de l’étain et en 1984 avec l’orpaillage. Tout en expliquant l’ampleur de l’exploitation minière artisanale, elle a souligné que cela a un impact négatif sur l’environnement et la santé-sécurité. La SGA du Ministère des Mines a noté que, ce secteur dit ‘‘de la petite mine’’ est en mesure d’apporter une contribution appréciable au développement économique et social, sous réserve de bénéficier d’un minimum d’encadrement et d’assistance de la part des institutions concernées. « En effet, les ressources minières jouent un rôle majeur dans la plupart des pays en développement et dans les pays du monde entier », a-t-elle ajouté. Au Niger, les mines représentent un secteur important car le sous-sol nigérien renferme d’importantes ressources minières dont certaines font l’objet d’exploitation industrielle ou artisanale (uranium, or, charbon, calcaire, gypse, cassitérite, sel, Lithium, le Cobalt, le cuivre etc.), les terres rares qui sont aujourd’hui très importantes dans le développement industriel mondial.
Mme Yaou Korgom Fatimata a aussi expliqué qu’au Niger ce secteur est au stade informel et évolue fréquemment en marge de la réglementation existante, et pose des problèmes plus ou moins graves dont celui de la sécurité et de santé publiques (conditions de vie et de travail) et/ou de dommages à l’environnement (ressources minières, milieu naturel) et de maîtrise de la commercialisation. D’où la nécessité pour l’Etat de prendre les mesures nécessaires en vue d’encadrer l’activité minière qui peut être d’un apport important dans l’économie du Niger. C’est pourquoi cet atelier est initié, en vue de permettre à tous les acteurs impliqués dans le domaine minier de mieux la comprendre et faciliter ainsi sa mise en œuvre.
Ali Maman ONEP/Agadez