La direction de la sécurité publique organise à Niamey, en partenariat avec la mission EUCAP Sahel Niger et la Direction générale de la Police Nationale, la 4ème édition de l’atelier d’échanges sur les orientations stratégiques en matière de sécurité. Elle regroupe l’ensemble des directeurs régionaux, départementaux et responsables centraux de la Police Nationale. L’ouverture des travaux dudit atelier est placée sous le haut patronage du Directeur général de la Police Nationale, le commissaire général Souley Boubacar qui avait à ses côtés le chef de la mission EUCAP Sahel Niger et le directeur de la sécurité publique.
Cette session de quatre jours qui se tient dans un contexte particulier marqué notamment par l’approche des élections générales, la pandémie de la COVID 19 mais aussi et surtout la situation sécuritaire préoccupante dans le Sahel du fait des activités des groupes armés terroristes (GAT). Elle est l’occasion pour l’ensemble des participants d’être mieux édifiés sur les enjeux sécuritaires et les choix stratégiques à travers les différentes thématiques à développer. Le Directeur général de la Police Nationale a salué la vitalité de la coopération entre les services de sécurité et la mission EUCAP Sahel Niger avant de rappeler les acquis des précédentes éditions de l’atelier d’échanges sur les orientations stratégiques. Ainsi, celles-ci ont permis de mettre l’accent sur le pilotage de service, l’évaluation des outils de mesures d’impacts et performance et de mener des réflexions profondes a dit le DGPN avant de souligner que cette édition se caractérise par l’urgence sanitaire du fait de la Covid 19 et par l’organisation des élections générales.
Parlant de la menace terroriste, le commissaire général Souley Boubacar a expliqué qu’en dépit de la pandémie, elle n’a pas faibli mais a plutôt évolué dans sa forme, son envergure et les méthodes employées par les GAT. Ces derniers font preuve de capacité et de flexibilité de s’adapter, d’innover et de se réorganiser plus rapidement tout en gardant leur pouvoir de nuisance. Face à cette menace devenue plus complexe, les forces de sécurité intérieures ont la responsabilité de s’adapter, de repenser leurs dispositifs continuellement et de se réorganiser également par l’exploration de nouvelles pistes « de manière inclusive suivant un processus structuré et adapté au caractère mouvant de l’environnement sécuritaire» a indiqué le général Souley Boubacar.
Toutes les thématiques contenues dans l’agenda de l’atelier sont orientées dans ce sens afin de mieux outiller les forces pour faire face avec efficience à ce nouveau contexte et appréhender les différents modes opératoires des groupes armés terroristes. Le DGPN a, en outre, souligné la nécessité de mutualiser les efforts des Etats membres de l’espace sahélo-saharien pour se doter d’une stratégie commune, se disant convaincu «qu’une approche cavalière et solitaire ne peut qu’être contre-productive et n’a aucune chance de prospérer». Pour le Directeur général de la Police Nationale, l’éradication des menaces terroristes ne peut nécessairement être possible qu’en ayant une vision claire de la cible et une stratégie à suivre. Le commissaire général Souley Boubacar a émis l’espoir que cette préoccupation aura une place de choix dans les échanges lors des panels au sujet de la lutte contre le terrorisme.
Le directeur de la sécurité publique, l’Inspecteur général de police Assahab Ebankaouel, s’est réjoui de la tenue de cette 4ème édition où les acteurs de la sécurité intérieure à tous les niveaux se réunissent pour parler de la sécurité. Il a indiqué que les participants seront questionnés, écoutés, consultés pour faire part de leurs expériences et idées sur la question. Il les a invités de vive voix à évaluer, moduler et orienter les contributions qui leur permettront d’atteindre les objectifs attendus. L’inspecteur général Assahab Ebankaouel a prévenu que l’attente des populations en matière de sécurité est grande au regard des difficultés et des angoisses qu’elles vivent au quotidien, ajoutant qu’il y a urgence et que les Nigériens fondent beaucoup d’espoir dans les missions de sécurisation. «Renforcer la confiance, faire reculer les violences, les incivilités, casser les trafics pour assurer durablement la sécurité des Nigériens sont entre autres les priorités des plus hautes autorités», a indiqué le directeur de la sécurité publique. Soulignant que la tâche est rude, le DSP a affirmé qu’il y a une urgence qui nécessite un cap, qui exige un rythme et appelle un engagement sans faille dans la cohésion et la solidarité. L’inspecteur général de Police s’est dit persuadé que seule la conjugaison des efforts permettra d’agir plus efficacement.
Le chef de la mission d’EUCAP Sahel Niger, M Franc Van der Mueren a, pour sa part, salué la tenue de cet atelier qui, dit-il, est l’occasion pour toute la chaine de la Police d’être édifiée sur les orientations stratégiques et leur mise en œuvre face aux défis sécuritaires et lors des élections générales à venir. Cette rencontre permettra aussi au niveau central de mieux appréhender la réalité du terrain à travers le partage d’expériences avec les responsables régionaux et départementaux. M Mueren a annoncé que les accords sur la prolongation de deux ans du mandat de la mission EUCAP Sahel vont être signés portant sur six volets avec les mêmes objectifs que sont le renforcement des capacités des forces de sécurité dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée, la migration irrégulière et les crimes associés.
Zabeirou Moussa(onep)