L’institution Médiateur de la République du Niger en collaboration avec le Centre de Norvège pour la Gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF), a organisé du 17 au 18 mars 2022, un atelier d’échanges multi-acteurs sur la gestion des conflits locaux et communautaires dans le Liptako-Gourma.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre de la stratégie d’ancrage institutionnel du Programme à base communautaire de Gestion et Sécurité aux frontières dans le Liptako-Gourma. Il fait aussi partie intégrante du Programme paix et sécurité au Sahel à travers son objectif II, à savoir l’augmentation de la confiance de la population des localités du Liptako-Gourma dans les institutions de sécurité gouvernementale. Il a pour objectif principal de suivre la mise en œuvre des recommandations
issues du séminaire sous-régional du Liptako-Gourma.
Aussi de façon spécifique, cet atelier vise à analyser lesdites recommandations, à favoriser le partage d’expériences et de bonnes pratiques entre le Médiateur et les acteurs locaux en matière de médiation et surtout à créer les conditions d’intégrer les acteurs locaux dans la prévention et la gestion des conflits dans les localités frontalières du Liptako-Gourma. «Le thème de cet atelier est un sujet brûlant dont nos localités frontalières en général et les populations de ces entités concernées en particulier, souffrent au plus haut degré. Il est donc impératif de trouver des solutions», a déclaré le Médiateur de la République, Me Ali Sirfi Maïga qui présidait l’ouverture des travaux.
Pour le Médiateur de la République, il n’est aujourd’hui, un secret pour personne que les localités frontalières du Liptako-Gourma sont confrontées depuis plusieurs années à un climat d’insécurité et de violence inédit qui, se développent chaque jour davantage et qui a atteint ces derniers temps, la limite de ce qui est humainement supportable. «Il est indéniable qu’au Niger interne, local et communautaire des causes bien identifiées comme les irrédentismes communautaires et identitaires, les conflits pour l’accès aux ressources naturelles, les dysfonctionnements institutionnels, les tensions sociales et la montée progressive de l’intolérance et de l’extrémisme religieux en sont des facteurs d’incubation», a expliqué Me. Ali Sirfi Maïga. «La situation actuelle exige, qu’au-delà des structures traditionnelles de règlement de conflits, la recherche concertée de mécanismes alternatifs de prévention et de gestion des troubles à la paix et à la quiétude des populations soit diligentée», a-t-il préconisé.
Quant au Chef de bureau DCAF/Niger par intérim, M. Salamou Salissou, il a indiqué que cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la poursuite des efforts des autorités dans la gestion des conflits communautaires qui peuvent alimenter le terrorisme.
Notons que cet atelier a été réalisé grâce au financement des Royaumes de Danemark et de la Norvège.
Mahalmoudou Touré Maïmouna ANP/ONEP- Tillabéri