«Cette année, nous avons enregistré un rendement exceptionnel qui est de 7 tonnes à l’hectare et ce rendement montre combien de fois des agents expérimentés et l’appui de la Direction générale de l’ONAHA mis à la disposition des exploitants ont montré leur preuve», a déclaré le Directeur régional de l’Office National des Aménagements Hydro-Agricoles (ONAHA) Tillabéri, M. Falké Oumarou Idrissa, dans une interview accordée à l’Agence Nigérienne de Presse (ANP).
«La campagne Saison Sèche (SS) 2021 a pris fin au mois de mai. La superficie totale prévue est de 7.805,53 ha sur lesquels 7.755,53 ont été repiqués soit 99,55%», a-t-il précisé, ajoutant que, «comme nous faisons la double campagne, il faut multiplier cette production par deux, uniquement pour la région de Tillabéri et ce n’est vraiment pas à négliger».«Avec la double campagne, nous avons une intensité culturelle qui avoisine les 198 à 199% puisque nous exploitons le maximum de superficie qui sont endiguées au niveau des aménagements hydro agricoles de la région», a-t-il indiqué.
Selon le Directeur régional de l’ONAHA Tillabéri, la région compte 33 aménagements hydro agricoles et au total, 30.786 exploitants répartis dans 5 départements et 13 communes. «Nous les encadrons directement à travers nos directeurs de périmètres qui sont sur place et qui font l’encadrement de proximité. Ce sont des agents de l’Etat mis à la disposition de ces exploitants et qui les suivent de près dans tous les itinéraires techniques de la production du riz, du début jusqu’à la récolte, jusqu’au niveau du conditionnement dans leurs magasins», a expliqué M. Falké Oumarou Idrissa. Sur les 33 aménagements hydro agricoles, 31 sont rizicoles. Ils ne font que la monoculture, la culture du riz. Les deux autres dont notamment celui de Tilla Kaina 1 et Tilla Kaina 2 font la polyculture, c’est-à-dire, toute culture à l’exception du riz, tout ce qui est culture des légumes, bref culture de contre saison.
Et l’Etat met un accent particulier sur la production du riz. «C’est pour cela qu’à travers nos reformes dans le secteur de l’irrigation nous avons mis en place des outils de gestion qui sont, les associations des usagers de l’eau qui complètent les activités de la coopérative et cela rentre dans le cadre de la gouvernance coopérative de la vie associative et complète aussi les missions liées à la coopérative», a notifié M. Falké Oumarou Idrissa, précisant que «ces associations sont bien outillées pour mener à bien leurs activités au niveau des aménagements hydro agricoles».
«Tous les aménagements hydro agricoles de la région sont fonctionnels, il n’y en a pas un qui est aux arrêts. Aussi l’Etat dans son programme agricole a, de 2011 à aujourd’hui, mis des moyens conséquents dans le cadre de la réhabilitation de ces Aménagements Hydro Agricoles pour la production du riz. Il y en a qui ont été réalisés dans le cadre du barrage de Kandadji notamment, ceux de Famalé, Gabou et Kandadji, qui font 2.000 ha», a affirmé le Directeur régional de l’ONAHA Tillabéri.
M. Falké Oumarou Idrissa a fait savoir que la gestion de l’eau est efficiente sur ces aménagements hydro agricoles et c’est pour cela que cette année, des rendements records de 7 tonnes à l’hectare ont été enregistrés. Il y a des aménagements qui ont eu des rendements de 11 tonnes à l’hectare. «Nous avons envoyé nos équipes techniques pour la vérification de ce rendement là au niveau de Karma et Koutoukalé. Ils se sont avérés. Ces rendements ont été évalués lors des récoltes avec des témoins à l’appui de ces exploitants-là. C’est dire que l’encadrement est en train de suivre son cours normal et que nous allons redoubler d’efforts pour qu’aux campagnes à venir, nous puissions avoir des rendements aussi meilleurs que ceux-là», a-t-il ajouté.
Le Directeur régional de l’ONAHA Tillabéri a par ailleurs indiqué que la Direction régionale, à travers ses agents compétents forme des stagiaires chaque année. Ainsi, de janvier 2021 à la date d’aujourd’hui, la Direction a encadré 17 stagiaires dans différents domaines sans compter les 9 autres qui sont encore sur le terrain. Ces stages concernent le perfectionnement et le stage de fin d’étude.
Quant aux résultats de la campagne, le Directeur régional soutient : «nous avons mis en valeur jusqu’à 7600 hectares. Nous avons eu une production de 50.000 tonnes et nous ne pouvons que nous féliciter par rapport à cela, car c’est un record au niveau national, 7 tonnes à l’hectare, c’est un vraiment un record. C’est une production exponentielle. C’est dire qu’en deux campagne nous avons jusqu’à 100 milles tonnes et ce n’est que la campagne saison sèche (SS) 2021», a-t-il ajouté.
«Nous sommes en pleine campagne humide», a-t-il dit. «Nous avons déjà fait nos prévisions puisqu’avant de rentrer en campagne même, nous établissons un plan de campagne qui va déterminer les superficies mises en valeur, celles qui seront récoltées et le rendement escompté et nous sommes en train d’aller pour 7,5 tonnes à l’hectare en SH. Tous les moyens nécessaires seront mis en place avec toute notre expertise notamment, les directeurs de périmètres beaucoup expérimentés qui peuvent contribuer à l’atteinte de ces objectifs-là», a-t-il annoncé.
«Le rendement maximal a été réalisé au niveau de l’AHA de Karma avec une valeur exceptionnelle de 11 tonnes à l’hectare ; tandis que le rendement minimal qui est de 4,62 tonnes à l’hectare et a été récolté au niveau de l’AHA de Lossa. Ce faible rendement enregistré à Lossa peut être expliqué par plusieurs raison dont le problème d’eau d’irrigation qui constitue un goulot d’étranglement pour la coopérative et les exploitants depuis plusieurs années. A cela s’ajoutent les pannes récurrentes des pompes dues à leur vieillissement », a précisé M. Falké Oumarou Idrissa.
Dans le cadre de la polyculture, le rendement et la production pour la campagne SS 2021, quelque 73,47 hectares ont été exploités avec une production en équivalent céréalier de 126,38 tonnes.
«L’Etat est en train de faire tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir les producteurs. Actuellement nous sommes sur des travaux d’urgence. L’Etat a mis les moyens conséquents pour sécuriser l’investissement et les cultures des exploitants, pour les mettre à l’abri des inondations» a-t-il notifié. «La 1ère phase des travaux d’urgence étant terminée, la 2ème phase est en cours actuellement sur le terrain. Nous sommes en train de faire la remise des sites aux entreprises qui ont eu les marchés. Nous nous félicitons des efforts que l’Etat est en train de déployer car, ayant fait des aménagements hydro agricoles, une priorité», a-t-il ajouté.
«Avec les inondations de l’année surpassée nous avons échangé autour du gouverneur pour voir comment mettre en valeur rapidement, ces aménagements hydro agricoles. Nous avons mis tous les moyens techniques et toute notre expertise pour pouvoir sauver la campagne et c’est ce qui fut fait», a révélé M. Falké Oumarou Idrissa ajoutant que le rendement de la campagne SS a eu un impact direct sur la population. «En effet, au-delà de la contribution à la sécurité alimentaire des populations, les aménagements hydro agricoles permettent aussi de fixer ces populations sur place puisqu’elles ont une occupation», a-t-il souligné ajoutant que «partout où il y a des aménagements hydro agricoles autour des villages, la population est présente et ça évite la migration. Nous faisons tout pour maintenir la fonctionnalité de tous les aménagements».
Le Directeur régional de l’ONAHA Tillabéri a également sollicité l’appui des partenaires, soutien qui, selon lui, ne sera pas de trop, «pour qu’au-delà de la réhabilitation, nous puissions être outillés en matériels conséquents pour pouvoir répondre en cas d’urgence. Nous envisageons de mettre des brigades d’intervention au niveau des axes pour que même en cas d’une catastrophe quelconque, que nous intervenions à la minute près», a-t-il dit.
Mahamoudou Touré Maïmouna ANP/ONEP Tillabéri