En marge de la célébration de la journée internationale de solidarité des journalistes, les médias du Niger en collaboration avec la Maison Russe du Niger ont organisé une conférence sur le thème : « la désinformation sur les réseaux sociaux dans un contexte d’insécurité au Niger ». Cette rencontre vise notamment à échanger pour trouver des voies et moyens pour contrecarrer les fakenews qui sévissent sur les réseaux sociaux. La conférence a été animée par deux éminents journalistes.
La rencontre s’est déroulée en présence du directeur général de la Maison russe du Niger, du président de l’association des médias du Niger, des membres de la société civile, des journalistes issus de divers horizons ainsi que de plusieurs invités.
Dans son mot de bienvenue, le directeur de la Maison russe du Niger, M. Bello Issoufou Ahmed, s’est réjoui d’accueillir les journalistes pour commémorer ensemble cette journée d’entraide et de solidarité entre confrères. Pour le directeur de la Maison russe du Niger, les médias jouent, de nos jours, un rôle capital dans le flux d’informations qui circulent dans le monde et qui, parfois, créent un désastre. « Ces manipulations sont faites souvent volontairement afin d’atteindre un intérêt obscur. Conscient de ce phénomène, les médias du Niger et la Maison russe du Niger ont tenu à organiser cette conférence pour non seulement commémorer la solidarité entre journalistes mais aussi échanger sur ce thème qui est d’actualités afin de trouver des solutions, de dégager des propositions pour remédier à ce sérieux problème qui gangrène également la société nigérienne », a-t-il affirmé.
La conférence a débuté avec la prise de parole de deux éminents journalistes qui ont fait preuve de pédagogie et de rhétorique dans leurs propos. Concis, et clairs, les conférenciers n’ont pas fait de langues de bois.
Pour l’un des conférenciers, M. Moussa Idé, « l’information est devenue quelque chose qu’on utilise pour orienter la pensée de la masse, pour la modeler, pour lui faire voir autre chose que la réalité afin de parvenir à un objectif. Il n’est pas rare de voir de fausses vidéos de propagande qui circulent sur les réseaux sociaux et que malheureusement des milliers de personnes regardent et pire les partagent », a-t-il indiqué. Pour cela, M. Moussa Idé a invité les journalistes à faire preuve de professionnalisme et à savoir détecter la vraie information, de la fausse information, de l’information détournée, ou de l’information manipulée. « Cela parce que de nos jours l’information est utilisée comme arme de guerre. Si on n’est pas averti, on risque d’être un relais de cette désinformation », ajoute-t-il.
Pour l’autre conférencier, M. Abdoulaye Abdourahamane, avec l’évolution des technologies de l’information et de la communication, notamment les réseaux sociaux, on assiste à une guerre informationnelle. La désinformation est un ensemble de pratiques de communication qui visent à influencer l’opinion publique en diffusant volontairement des fausses informations. « La meilleure façon de lutter contre la désinformation c’est de limiter la chaine de propagation d’une information non vérifiée. Toujours vérifier avant de relayer. Une fausse information a toujours un impact sur les populations », a-t-il souligné. Pour Hannatou Idrissa, une journaliste qui participe à la conférence « les réseaux sociaux sont inondés de fakenews ; si on ne prend pas garde, on risque de tomber dans la supercherie. Cette conférence nous a ouvert les yeux sur les voies et moyens à suivre pour vérifier une information », affirme-t-elle.
Ousmane Nazir (ONEP)