La journée paysanne a été célébrée hier, 24 octobre 2023 dans la commune rurale de N’Dounga département de Kollo, autour des parcelles de démonstration des variétés du riz SEBERI 1, 2 et 3 dans le périmètre irrigué de N’Dounga. Cette cérémonie organisée par l’ONG Sassakawa Africa Association (SAA), un des quatre consortiums du projet ISSD Sahel, vise en effet, à permettre aux différents acteurs d’échanger sur les potentialités des trois variétés de riz SEBERI mises en démonstration sur ledit périmètre. C’était en présence du préfet du département de Kollo, Mme Aissatou Harouna Faran Maiga et des cadres régionaux et départementaux du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage.
En effet, lors de cette cérémonie d’interaction entre paysans et techniciens, le préfet du département de Kollo, Mme Aissatou Harouna Faran Maiga a indiqué que ce projet est d’un intérêt capital, car il s’inscrit dans le cadre de l’animation gouvernementale à travers la promotion de la politique agricole de manière générale et de la riziculture en particulier. « Je puis vous assurer que les plus hautes autorités de l’État sont attentives à ce secteur à travers notamment la Stratégie Nationale du Développement de la Riziculture (SNDR) pour l’atteinte de l’objectif ‘’Importation zéro du riz au Niger’’. Permettez-moi de saluer cette noble initiative du Projet de Développement Intégré du Secteur Semencier au Sahel (ISSD Sahel) sur financement du Royaume des Pays-Bas », a-t-elle affirmé. Le préfet a, en outre, remercié les vaillants producteurs tout en les exhortant à s’approprier des nouvelles variétés produites localement en vue d’améliorer, de manière significative, leurs productions et revenus afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire tant espérée.
Quant au coordonnateur du projet Sassakawa Africa Association (SAA), M. Karamako Traoré, il a expliqué que le Projet Intégré du secteur semencier au Sahel (ISSD Sahel) couvre deux pays, le Mali et le Niger avec un objectif global qui est d’assurer la disponibilité et l’utilisation de semences de haute qualité à travers l’établissement d’un secteur semencier intégré, commercialement viable et autonome, soutenu par des services semenciers orientés vers le client. ISSD Sahel est exécuté par un consortium de quatre membres IFDC, SAA, ICRISAT, KIT dont le lead est assuré par IFDC, par un ISSD qui est financé par le Ministère des Affaires Étrangères des Pays-Bas à travers son ambassade pour une durée de quatre ans (2020-2024).
Selon la directrice contrôle et certification des semences de la direction générale de l’agriculture, la riziculture se pratique dans toutes les régions hormis Agadez, mais essentiellement la vallée du fleuve Niger (régions de Tillabéri et de Dosso) et le long de la Komadougou (Région de Diffa). Malgré ses énormes potentialités en matière de riziculture, dit-elle, notre pays importe plus de la moitié de ses besoins en consommation de riz, constituant une importante perte en devise. En effet, la production nationale ne couvre que 30 % à 40 % des besoins en riz estimés à 500. 000 tonnes. « C’est pourquoi une grande importance est accordée à la riziculture qui existe actuellement sous trois grandes formes, à savoir, une riziculture traditionnelle sous inondation, en bordure du fleuve ou sur des mares. C’est une culture d’hivernage très dépendante des crues et de la pluie pratiquée sur 29 000 ha dans la région de Tillabéri avec des rendements moyens de l’ordre de moins d’une tonne/ha, une petite riziculture privée, avec pompage individuel d’appoint pratiquée sur des surfaces estimées à 15 000 ha, avec des rendements moyens de 3 t/ha», a-t-elle détaillé.
Hamissou Yahaya, Envoyé Spécial