
Créé en 2001 à l’initiative du Dr Kangaye Sadou et d’autres personnes intéressées, à l’insertion des enfants et des adolescents présentant une déficience intellectuelle avec ou sans déficience associées, le centre a son siège au quartier plateau à côté de l’hôtel la concorde. Spécialisé dans l’éveil psychomoteur, psychoaffectif et relationnel, le « Pélican » a pour objectif de permettre à l’enfant ou l’adolescent d’acquérir des compétences liées à la connaissance, à la communication, à la motricité, à la scolarisation et à la vie communautaire. Depuis sa création, le centre a accueilli plusieurs dizaines d’enfants et adolescents en difficulté de croissance, de motricité et de déficience intellectuelle. A titre d’exemple, le centre a accueilli respectivement en 2001-2003 quatre (4) enfants, en 2004-2005 neuf enfants, en 2005-2006 vingt (20) enfants, jusqu’en 2017 où le nombre a connu une augmentation jusqu’à 23, comprenant 5 filles et 18 garçons, dont la tanche d’âge est comprise entre 4 et 19 ans.
Le « Pélican » était géré par une équipe composée d’un personnel permanent et d’un personnel vacataire et bénévole. Le personnel permanent est composé d’un directeur qui est le premier responsable du centre, d’une institutrice chargée de la scolarisation, de deux assistants, d’une cuisinière et d’un gardien. Quant au personnel vacataire et bénévole, il est composé des psychologues cliniciens, d’un doctorant psychologue, chargé d’éducation physique et sportive, des étudiants stagiaires en master de l’Université Abdou Moumouni de Niamey et des bonnes volontés.
Aujourd’hui par manque de moyens, seul le directeur M. Amadou Oueta et quelques bénévoles dont un doctarant, M. Douka Aboubacar continuent à donner et à consacrer leur temps au profit de ces enfants, qui en ont tant besoin.
Les actions pédagogiques proposées aux enfants répond à un principe directeur : proposer à l’enfant un cheminement individualisé et progressif tenant compte de ses caractéristiques et son rythme d’apprentissage ; organiser les services de façon à ce qu’ils répondent aux besoins de l’enfant en matière d’éducation, de bien être et de soins ; coordonner les services de façon à permettre au divers partenaires de la communauté éducative de s’impliquer dans la démarche d’apprentissage et d’y participer véritablement ; s’assurer d’une mise en application véritable par divers acteurs des principes fondamentaux de l’action éducative exercée auprès des enfants ayant une déficience intellectuelle avec ou sans déficiences associées ; procéder à une planification prenant en considération toutes les dimensions de l’enfant et enfin s’assurer que les interventions respectent l’âge chronologique de l’enfant.
- Amadou Oueta, Directeur du centre a expliqué que, sont admis dans le Centre d’Eveil et de Réinsertion (CER) « le Pélican », tous les enfants en difficulté : psychologique et déficience intellectuelle, sociale, scolaire, physique (motricité). Les admissions sont conditionnées par le versement des cotisations des parents (65 000 FCFA par an), les frais de la cantine (12 000 FCFA). Ces frais constituent le principal fonds du fonctionnement du centre, a souligné M. Amadou Oueta. Il a ajouté que le centre reçoit d’autres fonds supplémentaires à travers les dons et legs, les apports des partenaires ou des coopérations d’organisations à caractère social et ou humanitaire et des subventions ponctuelles, privées ou publiques. Il a souligné que ces contributions permettent de couvrir et d’assurer le fonctionnement du centre : les frais de location à 200 000 FCFA, les factures d’eau et d’électricité, les produits d’entretien, la communication, les indemnités du personnel, les équipements du centre (mobilier et didactique), et le parrainage des enfants.
«Ce soutien a permis au centre d’être autonome financièrement. Mais depuis la fin de la subvention de l’association Belge suite à sa dissolution, les difficultés ont commencé. Les contributions des parents ne suffisaient plus à assurer le fonctionnement du centre. C’est ainsi que les problèmes de cumul d’impayés des locations sont devenus récurrents. De plus, certains parents, n’arrivaient pas à honorer leurs engagements. Ce qui a conduit à la fermeture du centre à une époque, pendant que le nombre d’enfants admis devient important», a notifié le Directeur du centre.
« Le centre a des ambitions qu’il n’arrive pas à atteindre (….) ces enfants ont droit à l’éducation au même titre que les autres enfants, si l’Etat pouvait l’appuyer et assurer le développement socio-éducatif de cette catégorie d’enfants », a soutenu Mme Aboubacar Djibo, représentante des parents des enfants admis au centre.
Le « Pélican » est le seul centre au Niger qui prend en charge les enfants en difficulté intellectuelle, et qui continue à exister. Plusieurs autres centres ont existé, mais un an à deux ans après leur ouverture ils ont fermé, parce que la prise en charge coûte extrêmement chère, il manque de subventions, des appuis des partenaires et les parents disent n’avoir pas suffisamment de ressources.
C’est pourquoi Mme Aboubacar Djibo a, au nom des parents des enfants, rendu un grand hommage au directeur dudit centre pour son courage, sa patience, son dynamisme et ses initiatives qui ont permis au centre de continuer à exister. Elle n’a pas manqué de remercier aussi les autres bénévoles qui continuent à assister le directeur dans ses tâches, notamment M. Douka Aboubacar qui assure la prise en charge motrice et sportive des enfants.
« Je vois grand pour ce centre, si l’Etat pouvait lui attribuer un terrain pour sa construction. Nous avons de bonnes volontés qui sont prêtes à le construire s’il y a un terrain », a souligné Mme Aboubacar Djibo.
Ali Maman(onep)