L’ONG française Grandir Dignement a procédé hier matin, au Centre Culturel Franco Nigérien Jean Rouch de Niamey, au lancement officiel du projet «Protection et Réinsertion des Mineurs en Détention» (PREMID). Financé par l’Ambassade de France à travers le Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI), le PREMID est un projet centralisé sur la réponse psycho éducative, voie vers la réinsertion répondant à la préoccupation majeure de la jeunesse en conflit avec la loi. C’est le Secrétaire Général adjoint du Ministère de la Justice, M. Sahirou Tchida Moussa qui a présidé la cérémonie de lancement en présence du conseiller de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au Niger, M. Luc Fabre et de la responsable de Grandir Dignement, Mme Guillemette Launoy.
Pour le Secrétaire Général adjoint du Ministère de la Justice, le PREMID est une belle initiative à laquelle le Ministère de la Justice adhère parfaitement pour deux raisons essentielles. M. Sahirou Tchida Moussa explique que d’une part c’est parce que les objectifs de ce projet sont alignés à ceux du gouvernement définis dans le document de politique pénitentiaire et de réinsertion, adopté le 17 avril 2020 par décret N 2020-294/PRN/MJ et d’autre part parce que ce projet découle d’une réflexion commune du Ministère de la Justice et l’Ambassade de France au Niger. En effet, souligne M. Sahirou Tchida Moussa, le ministère de la Justice reste très engagé à apporter des réponses satisfaisantes à la situation des détenus en général et des mineurs incarcérés en particulier, en vue d’humaniser davantage leurs conditions de détention.
«Dans cette dynamique, le Centre d’hébergement des mineurs en conflit avec la loi de Niamey, financé dans le PAJED II, ouvrira bientôt ses portes, ses installations offrent un meilleur cadre de vie et d’apprentissage aux mineurs», a-t-il annoncé. Aussi a dit M. Sahirou Tchida Moussa, les mesures réglementaires et institutionnelles pour l’application de certaines peines alternatives à l’incarcération, tel que le travail d’intérêt général, sont en train d’être prises. Le Secrétaire général adjoint du Ministère de la Justice a ajouté que l’Agence Nationale d’Assistance Juridique, malgré l’insuffisance des ressources, s’efforce à apporter son assistance aux mineurs en conflit avec la loi. «Au titre du premier semestre 2020, ils sont 284 à bénéficier de l’assistance judiciaire dont 76 filles et 208 garçons», a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le SGA du ministère de la Justice a relevé que cette initiative de l’association Grandir Dignement est une importante contribution à la mise en œuvre de l’axe 3 de la politique pénitentiaire et de réinsertion. Cet axe cible entre autres l’éducation des mineurs scolarisés et non scolarisés avant leur incarcération ou leur admission dans les centres de réinsertion des jeunes en conflit avec la loi par la poursuite du cursus scolaire pour les mineurs scolarisés ; la mise en œuvre des mécanismes permettant la scolarisation et l’accès à l’apprentissage, pour les mineurs non scolarisés. «Tout en nous réjouissant de cette initiative en faveur des mineurs incarcérés dans nos établissements pénitentiaires, leur place n’est pas dans les prisons, mais à l’école et dans les centres de formation professionnelle et d’apprentissage», a-t-il conclu.
Pour sa part, le conseiller de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France au Niger, M. Luc Fabre a indiqué que le PREMID s’inscrit dans le cadre des échanges réguliers au niveau du secteur de la justice pour toujours, mieux orienter les appuis des partenaires techniques et financiers en appui aux politiques publiques en matière de justice et de droits de l’homme. «Tous nos efforts sont tournés vers un même but : le renforcement de l’Etat de droit et en particulier la mise en œuvre de la justice des mineurs, pour tous et partout au Niger. La confiance des citoyens en la justice est essentielle à la cohésion nationale», a-t-il dit.
Grandir Dignement, qui promeut une amélioration de la justice des enfants et l’humanisation de leurs conditions de détention, intervient au Niger au profit des mineurs des maisons d’arrêt de Niamey et de Zinder avant d’élargir ses actions à celle de Maradi en 2019.
Aminatou Seydou Harouna(onep)