Avec 8.561 accidents corporels qui ont fait 1.228 tués, 4.321 blessés graves et 8.829 blessés légers, les chiffres officiels de l’année 2022 publiés par l’Agence Nigérienne de la Sécurité Routière (ANISER) donnent à réfléchir, surtout dans les grandes agglomérations urbaines. Ces chiffres alarmants ne comptabilisent pourtant pas les milliers d’accidents qui occasionnent uniquement des dégâts matériels. A Niamey, outre le mauvais état des routes et les mauvaises pratiques généralisées des usagers et des piétons, c’est le non-respect des règles du Code de la route qui est surtout mis en cause.
Pour M. Moussa Wazir Mamadou, usager de la route résidant à Niamey, la cause des accidents dans la ville est surtout due au non-respect des règles du code de la route, au manque de vigilance, combinés au caractère jeune de la population nigérienne. Cet usager explique la récurrence des accidents par une certaine immaturité qui incite les jeunes à vouloir se défouler sur les routes et réagir par inadvertance. Le plus souvent, les conducteurs fautifs sont sous l’emprise de stupéfiants et on leur reproche d’avoir un permis de conduire douteux.
Pour éradiquer ce phénomène, M. Moussa Wazir Mamadou préconise de lutter contre les faux permis, et de sensibiliser les jeunes aux conséquences désastreuses des accidents. Il demande aussi aux autorités de lutter non seulement contre la consommation des stupéfiants par les conducteurs, mais également de faire respecter les règles de la circulation routière en sanctionnant les indélicats qui pensent être intouchables.
Mécanicien auto de son état, M. Abdoul Hamidou Lawali Souleymane soutient que la cause de ces accidents est imputable à l’impatience des Nigériens, ce qui les poussent à couper la priorité aux autres usagers de la route. « Les usagers de la route doivent comprendre que les véhicules sont comme des armes qui peuvent tuer. On ne doit jamais conduire dans certaines conditions », a-t-il ajouté. Il plaide pour l’adoption d’une nouvelle Loi qui permettrait de retirer les permis de conduire des indélicats ou même de les priver de leur liberté. Il se dit confiant que ces genres de sanctions dissuaderont beaucoup d’usagers de la route de mal se comporter sur les routes en brûlant les dispositions du Code de la route.
Au niveau des grandes villes, les conducteurs de taxi sont les plus pointés du doigt dans ce registre. M. Oumarou Issifou, conducteur professionnel de taxi à Niamey, appelle à la prudence. « Si tous les usagers respectaient le code de la route, dit-il, les accidents seront moins nombreux et moins graves que ce qui se constate actuellement. Chacun est responsable de ce qui se passe sur les routes et il faut que cela change », ajoute-t-il.
En attendant de trouver des solutions, les accidents tuent quotidiennement sur les routes du Niger et handicapent une partie de l’économie. Sur un an, les pertes en vies humaines dues aux accidents de la route qui étaient de 1.152 tués en 2021 ont progressé de +6,6% pour atteindre 1.228 tués en 2022. Sur la même période, le nombre d’accidents corporels a progressé de +13,5%. Des statistiques qui en disent long sur l’effronterie maladive de certains usagers de la route.
Assad Hamadou (ONEP)