Interdiction de conférences dans des universités, convocation d’une députée, des manifestants verbalisés pour avoir brandi le drapeau palestinien dans une place publique, l’université de la Sorbonne totalement bouclée pour accueillir le président Macron.
C’est le climat qui règne depuis quelques semaines en France où les citoyens peinent à s’exprimer, à se réunir librement pour parler de la question palestinienne au risque de se voir coller l’accusation fantaisiste ‘’d’Apologie du terrorisme’’. Mathilde Panot de la France Insoumise en sait quelque chose. Cette députée, présidente du groupe parlementaire de l’opposition a été convoquée par la Police Judiciaire pour un communiqué publié le 07 octobre 2023 par son groupe sur la situation en Palestine.
Ne vous en faites-pas ! Ces restrictions se passent dans le pays qui, pourtant se gargarise d’être la terre des droits de l’Homme et qui veut donner des leçons de démocratie aux autres. Mais, comme l’ont si bien dit de nombreux Français, leur pays vit sous une ‘’dictature démocratique’’.
Mieux, l’attitude du gouvernement français face au drame qui se joue en Palestine nous enseigne clairement que l’exigence du respect des droits de l’homme est à géométrie variable. Et surtout, elle est fonction des intérêts de la France. Les valeurs d’humanisme dont il se réclame pompeusement ne sont que de la chimère. Tout comme sa prétention à promouvoir et défendre la démocratie à travers le monde n’est que mensonge.
La situation est plus ou moins pareille aux Etats-Unis, même si au pays de l’oncle Sam, l’on respecte plus la liberté d’expression, d’association et de manifestation. C’est ainsi que, depuis un moment, les campus de plusieurs universités sont en ébullition. Les étudiants d’universités aussi prestigieuses que Columbia, Harvard, Stanford ou Yale manifestent leur désapprobation des exactions commises depuis le 7 octobre 2023 par Tsahal (l’armée israélienne) à Gaza et dans d’autres parties des territoires palestiniens. Ces Américains protestent surtout contre la politique de leur gouvernement pour son soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël.
Pire, après avoir rasé Gaza, l’armée de Netanyahou s’apprête à mener une autre expédition punitive à Rafan. Comme elle l’a fait à Gaza, Tsahal massacrera des civils (femmes et enfants) au vu et au su de la fameuse communauté internationale. Pour cela, elle peut compter sur le soutien des grandes puissances, les Etats Unis et la France en tête, qui fournissent armes et munitions à Israël. Autant dire que ces puissances sont directement comptables du génocide qui se déroule actuellement en Palestine. Et ce ne sont pas les déclarations hypocrites de leurs dirigeants ou les quelques camions d’aide humanitaire qui changeront le cours de l’histoire.
Hypocrisie et lâcheté : c’est la posture adoptée par les gouvernements occidentaux face au génocide en cours dans les territoires palestiniens. Mais, le silence coupable des pays arabes et musulmans choque tout autant que l’hypocrisie occidentale face à la tragédie que vit le peuple palestinien. Jusqu’à quand perdurera cette politique de l’autruche de la communauté internationale ? Le seul motif d’espoir est que, de plus en plus, les opinions publiques et les peuples ne partagent pas la même perception que leurs gouvernements sur la question palestinienne. Cela parce que pour le citoyen lambda, l’humanité est en chacun de nous, indépendamment de tout calcul politicien.
Siradji Sanda (ONEP)