Le Secrétaire Général du Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Développement communautaire, M. Souleymane Abdou Bacharou, a présidé le 26 avril 2022, la cérémonie de lancement de la concertation des acteurs sur les systèmes alimentaires durables. Placée sous le thème ‘’Faim et systèmes alimentaires dans la situation de conflit’’, cette rencontre vise identifier les voies et moyens en vue de réduire la mortalité et la morbidité au sein de la population cible dans sept pays cibles d’Afrique subsaharienne.
A l’ouverture des travaux, le Secrétaire général du ministère de l’aménagement du territoire et du développement communautaire, a souligné que la faim et l’insécurité constituent de nos jours des sujets d’actualité surtout au Sahel qui est une région marquée par des crises récurrentes et complexes que sont les changements climatiques et l’insécurité. Cette situation a, selon M. Souleymane Abdou Bacharou, pour
principales conséquences les mouvements de populations, l’abandon des principaux moyens de subsistance que sont l’agriculture, l’élevage, le commerce et toutes les autres activités génératrices de revenus livrant ainsi les populations déjà vulnérables à des conditions de vie marquées par une malnutrition accrue et un appauvrissement.
Le SG du ministère de l’Aménagement du territoire a ensuite rappelé que la campagne agropastorale 2021 n’a pas répondu aux attentes de la population avec un déficit céréalier et fourrager très important. «Cette situation a engendré un nombre de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire très préoccupant, tout comme le nombre personnes déplacées forcées», a-t-il déclaré. Il a, à cet effet, indiqué qu’en plus de la pandémie de la covid-19, le Niger a eu aussi à faire face à une inondation qui a enregistré des milliers de personnes sinistrées et des cas de décès avec de conséquences dramatiques sur les populations les plus vulnérables.
Le Secrétaire général du ministère de l’Aménagement du territoire a notifié que l’approche nexus-humanitaire-paix est devenue nécessaire compte tenu du contexte sécuritaire auquel le Niger fait face dans les régions de trois frontières à savoir le Mali, le Burkina Faso et dans la zone du lac Tchad et la région de Maradi. M. Souleymane Abdou Bacharou a enfin souligné que le caractère multisectoriel et multi acteurs que revêtent les interventions programmées nécessitent une concertation renforcée afin notamment d’harmoniser les interventions, de mieux coordonner les actions et de répondre, de façon efficace, efficiente et durable aux besoins des populations fortement affectées par cette situation.
Pour sa part, le Directeur Pays de Welt Hunger Hilfe (WHH) au Niger M. Francis Kudjo Djomeda a rappelé que les deux dernières années, WHH a, lors de la présentation de l’indice de la faim comme outil d’aide à la décision, attiré l’attention sur le fait que le progrès vers la faim zéro étaient lents
et semblaient stagner. Aujourd’hui, a-t-il dit, l’indice de la faim montre que la courbe commence même à s’inverser et que les conflits constituent un vecteur puissant de la faim. «Dans 47 pays contre 37 l’année dernière la situation de la faim est catégorisée comme alarmante et une corrélation claire est établie entre la faim et les conflits qui entretiennent un lien réciproque de cause et d’effet», a-t-il précisé. M. Francis Kudjo Djomeda a, en outre, souligné que l’objectif faim zéro à l’horizon 2030 semble s’éloigner dangereusement, car les conflits violents ne font pas que des pertes en vie humaines, mais détruisent également les moyens d’existence des populations qu’ils jettent sur les chemins incertains et douloureux de l’exil.
Enfin l’ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne au Niger M. Hermann Nicolai a précisé que le dernier rapport de WHH sur l’indice de la faim dans le monde est un cri d’alarme qui ne peut laisser indifférents, tant les conclusions découlant de ses analyses montrent la fragilité du monde actuel face aux conflits et leurs conséquences ravageuses. M. Hermann Nicolai a réitéré l’engagement de la République fédérale d’Allemagne aux côtés de la République du Niger et de ses populations, avec les acteurs de développement.
Farida Ibrahim Assoumane(stagiaire)