En 2015, l’Egypte a exécuté des travaux d’extension du canal de SUEZ. Pour financer ces travaux pour le moins pharaoniques (ce qui est une redondance étant donné que nous sommes au pays des pharaons), une contribution nationale a été ouverte et a permis de lever au total, 64 milliards de livres égyptiennes (7,5 milliards d’euros environ), dont 80% à l’entière responsabilité des citoyens du pays.
Une démarche qui tranche d’avec ce qui se passe dans la majeure partie des pays au Sud du Sahara, en particulier francophones où l’on attend, toujours que les bailleurs de fonds et autres partenaires techniques et financiers, financent le moindre petit projet. En effet, pour construire une classe, une piste sommaire, un magasin communautaire ou même une latrine publique ou offrir une tente aux sinistrés des inondations, il est devenu un reflexe dans nos pays, de constamment tendre la main aux fameux ‘’bailleurs de fonds’’. Et que dire des programmes mirobolants concoctés mais dont on ne dispose d’aucun centime propre pour les financer ? Que dire des multiples crises humanitaires pour lesquelles nos pays ne se sont jamais préparés et face auxquelles, ils tendent encore et toujours la main aux PTF ?
Cette attitude a fini par ‘’déresponsabiliser’’ à la fois les administrations et les populations. Elle a fini par anéantir tout esprit d’effort personnel pour nous en sortir avec nos propres moyens et par nos efforts propres.
Pourtant, il ya des choses pour lesquelles, nous ne sommes pas toujours condamnés à solliciter l’aide des bailleurs de fonds. L’on se rappelle encore des travaux communautaires importants menés dans les années 70-80 sous l’égide de la Samariya. Et, à travers la contribution nationale ouverte par l’Egypte en 2015 pour le financement des travaux d’extension du Canal de Suez, ce pays nous montre qu’une autre voie est possible pour réaliser des investissements économiques d’envergure sans recourir forcement à l’endettement extérieur ou l’aide.
Si une démarche similaire avait été adoptée pour le projet du Barrage de Kandadji, le Niger n’aurait pas perdu tout ce temps à la recherche de financements pour ce projet attendu depuis environ 40 ans. Imaginons, un seul instant que chaque travailleur nigérien contribue à hauteur de 500 F par mois et que chaque citoyen et citoyennes le fassent au moment de payer l’impôt annuel. Il y’a tellement de choses qu’on peut faire sur fonds propres avec un peu d’efforts et d’encadrement.
Mais, pour cela, il est d’abord nécessaire d’instaurer et ou de restaurer un climat de confiance entre l’administration et les populations. Transparence dans la gestion des fonds publics, amour du pays, loyauté des fonctionnaires vis-à-vis de l’Etat, équité entre citoyens, etc., telles sont entre autres valeurs qui pourront contribuer à restaurer cette confiance.
Siradji Sanda(onep)