Dans le cadre des travaux de la conférence internationale sur la protection sociale en santé, le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales, M. Idi Illiassou Mainassara, entouré des principaux partenaires engagés dans l’organisation de cette conférence, a animé une conférence de presse. Les échanges ont permis de porter un regard critique sur le chemin parcouru dans le secteur, les expériences vécues, de même qu’ils ont permis d’apporter des éclaircissements sur la recherche d’une solution idoine et inclusive en matière de protection sociale en santé.
Dans les échanges modérés par Mme Sandra Galbusera, Représentante résidente d’Enabel Niger, le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales est longuement revenu sur l’expérimentation de la couverture sanitaire universelle dans les départements de Gaya, Dioundou et Gothèye.
M. Illiassou Idi Mainassara a ensuite révèlé que 47% de la population ne bénéficie pas d’une couverture sanitaire, en dépit des efforts consentis par l’Etat du Niger et ses partenaires. Les agissements de certains partenaires qui construisent de nouveaux centres de santé ou qui renforcent les capacités de centres déjà existants dans une aire sanitaire déjà ouverte, sans prendre en compte la cartographie sanitaire pourtant disponible, font que la couverture sanitaire est fortement «biaisée». Il en résulte ainsi, ajoute-t-il, des aires avec deux (2) ou plusieurs centres de santé intégré, souvent de type II, alors qu’à côté, une grande majorité de la population doit faire plus de 5 kilomètres pour accéder à un service de santé.
Il a également expliqué que si la gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans ne marche pas comme souhaité, c’est bien parce que l’ensemble des parties prenantes, y compris l’Etat, ne jouent pas correctement leurs rôles. Au Niger, a-t-il répété, la marche vers la Couverture Sanitaire universelle s’appuie sur trois (3) dimensions que sont «l’offre des soins et services de qualité qui porte sur les piliers essentiels du système de santé, les déterminants de la santé pour lesquels la Stratégie a retenu les domaines de la nutrition, l’accès à l’eau potable et à l’hygiène-assainissement, de même que les risques de l’environnement, et enfin la protection financière des usagers».
M. Paul Bossyns, un expert du siège belge d’Enabel, et M. Adam Dramane Batchabi du bureau Afrique de l’Ouest de l’OIT, ont chacun apporté des éclaircissements sur les solutions envisageables, y compris le renforcement de la collecte des contributions du secteur informel à travers des retenus, par exemple, à la source. SEM Myriam Bacquelaine, ambassadrice du royaume de Belgique au Niger, et Mme Elise Van Belle, représentante de Be-cause Health, ont chacune détaillé leurs interventions dans le domaine de la protection sociale en santé. La représentante de l’OMS au Niger quant à elle, a profité de l’occasion pour appeler au développement de plusieurs partenariats pour un meilleur accès des populations vulnérables à la couverture sanitaire.
Souleymane Yahaya(onep)