En visite de travail au Niger, le directeur général de l’Agence française de développement, M. Remy Rioux, s’est rendu dans l’après-midi du Mardi 20 avril à l’Université Abdou Moumouni de Niamey où il a animé une conférence-débat sur le thème de la diplomatie du vivant. Cette conférence s’est basée sur le livre «Pour un monde en commun» qu’il a coécrit avec le philosophe africain Achille Mbembe et publié chez Actes Sud. À la fin de sa présentation, le responsable de l’AFD a échangé avec les enseignants et chercheurs présents dans l’amphithéâtre.
Dans sa présentation, M. Remy Rioux a expliqué que ce livre qui porte des regards croisés entre l’Afrique et l’Europe est une contribution qui vise à élucider la nouvelle situation dans laquelle se trouvent le monde en général, et l’Afrique et l’Europe en particulier. «L’idée bien sûr, a-t-il dit, c’est d’avoir deux regards différents : un regard venant de France, venant d’Europe, le regard plutôt d’un praticien, d’un financier et puis le regard d’un historien, d’un philosophe, d’un critique écrivant depuis l’Afrique». Dans ce livre qui constituait, il y a un appel très pressant à reprendre et à renforcer les études et la recherche dans de très nombreux domaines, surtout en Afrique où s’opèrent plusieurs évolutions.
M. Remy Rioux a affirmé que dans cette très grande transformation que connait le monde, il est absolument crucial de porter une attention particulière à ce qui se passe en Afrique et le lier aux évènements qui se passent dans les autres régions du monde. Le DG de l’AFD a souligné que cette transformation se manifeste dans de très nombreuses dimensions et a cité l’écologie, la technologie numérique, et bien d’autres disciplines de premier plan. L’ensemble des révolutions contenues dans le livre, a soutenu le conférencier, sont résumées dans les ODD, les Objectifs de Développement Durable.
Le directeur général de l’Agence française de développement a déclaré que la révolution numérique «est en train de transformer en profondeur nos sociétés». Evidemment, a-t-il précisé, cette révolution, en plus d’être un progrès, a aussi des conséquences néfastes qu’il appelle à maitriser car, cet outil d’ouverture a également tendance à enfermer les gens dans leurs identités, dans des groupes. «Des gens finissent par ne s’intéresser qu’à eux-mêmes. Il donne même la capacité aux entreprises de cibler, d’isoler et d’interdire d’accès ceux-là même qui bénéficient de ces nouvelles technologies».
Finalement, M. Remy Rioux a concédé, lors de son exposé, qu’il y’a «une forme de déconnexion qui s’est installée dans beaucoup de pays à travers le monde entre le mouvement de société et les formes démocratiques pour les représenter, les exprimer». Plusieurs enseignants et chercheurs de l’Université Abdou Moumouni de Niamey ont apporté des contributions à travers des débats d’idées afin de mieux cerner le thème.
D’après le recteur de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, l’AFD et l’UAM entretiennent de liens étroits qui ont permis de mettre en œuvre des programmes de recherches bien structurées. Le plus important de ces projets, a-t-il souligné, est la plateforme technico-pédagogique qui est évaluée à 6 millions d’euros.
Par Souleymane Yahaya(onep)