Une rencontre entre la Haute Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (HAPDP) et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) s’est tenue, hier dans la salle de réunion Sani Bako du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération,
La présentation du cadre juridique et institutionnel de la protection des données à caractère personnel au Niger et celle du Plan Stratégique 2021-2025 révisé de la HAPDP étaient au menu de cette rencontre. Dirigée par la présidente de ladite institution, Mme Sanadi Tchimaden Hadatan, la réunion a enregistré la présence du ministre de la Justice, Gardes des Sceaux, M. Ikta Abdoulaye Mohamed, de celui des Postes et des Nouvelles Technologies de l’Information, M. Hassane Barazé Moussa, de la Chef de Projet de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), Oanh-Mai Chung, de nombreux représentants des PTF ainsi que plusieurs invités. L’objectif général de cette rencontre est de contribuer à la mobilisation des ressources financières auprès des partenaires techniques et financiers pour la mise en oeuvre du Plan Stratégique 2021-2025 révisé. Spécifiquement, il s’agira d’organiser une rencontre avec les PTF en vue de les imprégner du Plan Stratégique de la HAPDP et les amener à financer cette mise en oeuvre en fonction de leur spécificité. Après les différentes présentations des questions-réponses et de nombreuses contributions ont été faites par les participants. Dans son allocution, le ministre Ikta Abdoulaye Mohamed a indiqué que la promotion des droits humains participe en effet à l’amélioration de la bonne gouvernance administrative, économique et politique et constitue une des préoccupations majeures conformément à l’Axe 2 de la Déclaration de Politique Générale du Premier Ministre, M. Ouhoumoudou Mahamadou. « Les plus hautes autorités nigériennes, conscientes des enjeux liés à la numérisation des procédures administratives et des services fournis par les entreprises privées se sont, à l’image des pays de la sous-région, inscrites dans la dynamique du renforcement de la protection des droits humains en y intégrant la protection des données personnelles pour mieux garantir le respect dû à la vie privée », a rappelé le ministre Mohamed. « Nous savons tous que les droits de l’homme sont inaliénables. Leur perception tout comme leur protection doit donc reposer sur des mécanismes solides et fiables mis en place conformément aux engagements internationaux de l’Etat. Une nouvelle gouvernance administrative des TIC, conforme aux normes et aux bonnes pratiques internationales a donc vu le jour à cet effet à travers l’institutionnalisation de la Haute Autorité de Protection des Données à caractère Personnel par la loi n°2017-28 du 03 mai 2017 », a-t-il ajouté. Selon lui, cette institution qui se veut être le socle de la protection de la vie privée a reçu pour mission en tant que régulateur d’accompagner les pouvoirs publics et les entreprises dans leur mise en conformité à la législation sur les données personnelles et de sensibiliser au mieux les citoyens sur l’usage des TIC. « L’enjeu de la protection des personnes concernées est de tenter, en effet, de donner à l’individu un contrôle sur la collecte et l’exploitation de ses données personnelles, même s’il s’agit d’un « combat » difficile, compte-tenu de la croissance exponentielle des moyens informatiques de collecte et de traitement. Protéger ses données revient à protéger l’intimité, la dignité et les autres droits fondamentaux de cette personne comme le droit à la vie privée, le droit à l’image, le droit à l’honneur, et c’est pourquoi, il était nécessaire pour l’autorité de régulation qu’est la HAPDP de se doter d’un plan stratégique décliné en plusieurs axes », a précisé le ministre de la Justice. Il a ajouté que ce document, fruit d’un long processus inclusif, lui permettra certainement de mieux instaurer une culture de la protection des données personnelles dans un contexte transnational et de mieux s’organiser pour appréhender les défis qui y sont liés. « Je puis vous assurer que ce plan stratégique a le mérite d’être en cohérence avec plusieurs programmes et politiques auxquels vous n’avez pas hésité à témoigner votre intérêt. Il s’agit entre autres des Objectifs de Développement Durable (ODD), de l’agenda 2063 de l’Union Africaine, de la SDDCI Niger 2035, du Programme de Renaissance Acte 3, de la Déclaration de Politique Générale (DPG) 2022-2026 du Premier Ministre (PM) et du PDES 2017-2021 », a-t-il déclaré. « Le Gouvernement ne peut donc que se l’approprier et vous demander d’en faire autant en accompagnant la HAPDP dans sa mise en œuvre à travers un soutien tant financier que technique. Je ne doute pas un seul instant de votre disponibilité à vous lancer dans cette entreprise qui cadre parfaitement avec vos visions respectives de l’Etat de droit et la bonne gouvernance», a déduit le ministre. Quant à la représentante de l’OIM, Oanh-Mai Chung, elle a d’abord décliné l’importance des droits humains, notamment concernant la protection des données personnelles avant de rappeler les différents et multiples rôles que jouent l’OIM dans le cadre de la protection des droits des migrants. Intervenant à son tour, le président de la HAPDP, Mme Sanadi Tchimaden Hadatan a d’abord remercié les autorités nationales ‘‘qui ne ménagent aucun effort pour accompagner la HAPDP dans son ambition de faire de la Protection des Données Personnelles une réalité au Niger. Selon elle, cette rencontre est initiée pour présenter le plan stratégique 2021-2025 révisé de la HAPDP aux Partenaires Techniques et Financiers, en vue d’échanger sur ses mécanismes de financement et de mise en œuvre. « Pour mener à bien ses missions, la HAPDP a besoin de renforcer ses capacités en ressources humaines qualifiées et en matériel adéquat, de disposer d’un siège propre, lui permettant de réaliser des investissements informatiques pérennes et des outils adéquats pour effectuer les missions de contrôle prévues par la loi », a indiqué Mme Tchimaden Hadatan. « Le citoyen nigérien sera amené à saisir de plus en plus la HAPDP pour le rassurer sur le traitement qui est fait de ses données personnelles par une entreprise ou une administration. Ceci exigera de la HAPDP, inéluctablement, de s’assurer de la conformité des responsables de traitement à la réglementation en matière de protection des données personnelles. C’est ce vaste chantier qui a motivé notre institution à se doter d’un plan stratégique sur les cinq années à venir », a-t-elle estimé. Selon la présidente de la HAPDP, ce Plan Stratégique est en cohérence avec la vision commune du Réseau des Autorités Africaines de Protection des Données Personnelles (RAAPDP) dont la HAPDP est membre depuis un an. Cette vision, a-t-elle ajouté, est caractérisée, pour l’essentiel, par la création d’un cadre juridique et institutionnel garantissant un usage des TICs en toute sûreté. Le plan stratégique objet de la présente rencontre est le fruit d’un processus participatif impliquant tous les acteurs de la HAPDP. « Il a été élaboré suivant la Gestion Axée sur les Résultats (GAR), qui suppose la définition des orientations stratégiques, c’est-à-dire la vision, les objectifs fixés, les résultats attendus et les axes stratégiques, la détermination des programmes et activités, ainsi que les facteurs de succès, la gestion des risques, les réformes nécessaires et le mécanisme de mise en œuvre et de suivi évaluation », a déclaré la présidente. Selon elle, la mise en œuvre de cet ambitieux Plan Stratégique exige la conjugaison des efforts de tous avec, bien entendu, des moyens accrus pour assurer l’effectivité de la protection des données personnelles au Niger.
Par Mahamadou Diallo(onep)