La table ronde des ministres, organisée dans le cadre de la Conférence internationale sur la protection sociale en santé qui se déroule à Niamey, s’est tenue hier après-midi, au troisième jour des travaux de la conférence. Chaque pays participant a appris de l’expérience des autres sur la gestion et le financement de la protection sociale en santé. Le Togo, le Niger, la Guinée, le Sénégal et le Rwanda, accompagnés d’experts d’Enabel Belgique et de l’OIT Afrique de l’ouest, sont tombés d’accord pour approfondir les réflexions et travailler en synergie.
La table ronde des ministres, qui se sont fait représenter par des délégués, à l’exception du Togo, s’est déroulée sur la thématique du rôle et des engagements des Etats vis-à-vis de la protection sociale en santé. De la volonté politique à l’arbitrage, le leadership et le contrôle, en passant par la lutte contre les inégalités, l’organisation d’un dialogue social et la construction d’un système public et professionnel de protection sociale en santé, les travaux ont permis de renforcer la recherche et la mise en œuvre de solutions pays efficientes et pérennes en faveur du droit à la santé des couches vulnérables, d’où l’intensité des échanges sur le financement durable du système de santé.
A la fin de la table ronde, M. Adamou Sabo, secrétaire générale du ministère de la santé publique, de la population et des affaires sociales, s’est réjoui de la volonté commune des gouvernements africains à renforcer la mise en œuvre de la protection sociale, plus particulièrement celle en santé, dans leurs pays respectifs par l’élaboration de textes fondamentaux. Il s’est aussi félicité de l’accord des gouvernements africains de lutter davantage contre les inégalités. « Cette protection sociale, dit-il, va permettre aux couches les plus défavorisées, à travers la réduction de ces inégalités,d’avoir accès aux soins de santé sans pour autant dépenser beaucoup d’argent … Il y aura aussi l’autonomisation effective des couches vulnérables à travers cette protection ».
M. Adamou Sabo a indiqué qu’au Niger, il n’existe pas de problème dans la gestion du mécanisme de protection sociale. « Le problème, explique-t-il, est dans l’accélération du processus qui permettra à nos concitoyens de bénéficier de la protection sociale. Il faut que nos deux (2) ministères, le ministère de la santé publique et le ministère de l’emploi et de la protection sociale, travaillent ensemble de façon constante pour mieux harmoniser et raffiner nos idées, afin que la population puisse jouir de ces droits en matière de protection sociale ».
Le Haut-Commissaire à la modernisation de l’Etat, M. Amadou Saley Oumarou, a exposé le travail de réflexion et de lobbying que mène un groupe public mis en place par l’Etat du Niger afin d’accélérer la protection sociale et l’équité dans le pays. «Alors que le fonctionnaire est pris en charge à hauteur de 80% dans les hôpitaux publics, le vrai contributeur au budget de l’Etat, le villageois, est pris en charge à hauteur de 0%. Quelle est l’équité dans ça? », a-t-il questionné.
Par Souleymane Yahaya(onep)