La cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENEZO), organise depuis hier à Niamey, une conférence régionale de trois (3) jours sur le thème «Impact du journalisme d’investigation dans la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest». Cette rencontre d’échanges est rendue possible grâce à une collaboration avec la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) et l’Office des Nations Unies de lutte contre la drogue et le crime (ONUDC).
La conférence régionale de Niamey, a indiqué le président de la Halcia, M. Maï Moussa Elhadj Basshir, vise à faire le «diagnostic collectif de la situation des opportunités de partenariats, mais surtout d’identifier les voies et moyens pour maximiser l’impact du journalisme d’investigation de qualité sur la lutte contre la corruption». Par ses effets pervers, a-t-il poursuivi, la corruption annihile le succès des efforts et des stratégies et politiques de développement susceptibles d’être mis au point. «Elle constitue dès lors, un vecteur de maintien en situation de sous-développement et une source d’instabilité sociale avec comme corolaire la pauvreté et l’insécurité», a-t-il insisté.
La volonté politique et l’engagement maintes fois renouvelé du Président de la République, à différentes occasions depuis son discours d’investiture du 2 Avril 2021, ainsi que les actes qu’il a posés, a dit le Secrétaire général du Ministère de la Justice, sont des preuves éloquentes de la place qu’occupe actuellement la lutte contre la corruption dans les priorités de l’Etat au Niger. M. Ibrahim Jean Etienne a, par ailleurs, rappelé qu’à l’instar de la majorité des pays de la sous-région, le Niger s’est doté d’institutions de promotion de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption pour se prémunir des effets pervers de cette dernière «sur la crédibilité des institutions de la République, le développement socio-économique du pays et la gouvernance».
M. Moussa Aksar, président du conseil d’administration du CENEZO, a expliqué que la conférence régionale qui se tient à Niamey va être mise à profit pour «échanger sur les formes de collaboration que la Cellule peut avoir avec les institutions nationales, mais aussi les organisations de la société civile engagées dans la lutte contre la corruption». La conférence, a-t-il dit, se veut un espace de dialogue, de partage d’expériences, et de réflexions collectives sur l’assainissement de la gestion des ressources publiques pour un développement inclusif et durable en Afrique de l’Ouest. «En effet, notre conviction est établie que l’intégrité de la gestion publique est un préalable dans la quête du développement et de la stabilité de nos Etats en Afrique de l’Ouest», a-t-il indiqué.
La coordinatrice nationale de l’ONUDC, Mme Fatima Jumaine, a relevé les avancées notables observées dans la prévention et la répression des pratiques de corruption et des infractions assimilées et l’ancrage progressif des libertés d’expression et de la presse en Afrique de l’Ouest. Néanmoins, a-t-elle regretté, la sous-région est confrontée à d’importants défis en matière de transparence et de responsabilité de la gestion publique. «Je suis intimement convaincu que la liberté et l’indépendance journalistique, respectant des normes de qualité élevées, sont essentielles dans un Etat de droit et permettent aux journalistes de mieux connaitre et de mieux enquêter sur les affaires qui affectent leurs pays respectifs ou revêtent un aspect plus global. Cela permet également de contribuer à la promotion de la démocratie et de replacer la redevabilité au centre des débats», a-t-elle conclu.
Souleymane Yahaya(onep)