
Le président de la CNDH (pupitre) prononçant son allocution d’ouverture
Le président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), M. Maty El Hadj Moussa a présidé, hier mardi 23 mai 2023 à Niamey, l’ouverture de la conférence régionale sur les mécanismes de protection des droits humains au Sahel dans le contexte de l’insécurité dans la zone des trois (3) frontières : Burkina Faso, Mali et Niger. La cérémonie s’est déroulée en présence du Secrétaire général adjoint du Ministère de la Justice, de la directrice Afrique du DCAF, de l’ambassadeur d’Allemagne au Niger et de plusieurs invités.
Cette conférence qui durera deux (2) jours a pour entre autres objectifs de sensibiliser les parties prenantes sur les bonnes pratiques en matière de protection des droits de l’homme, de renforcer leurs capacités sur les mécanismes et outils de prévention des violations desdits droits ; de contribuer à l’amélioration de la bonne gouvernance et l’état de droit en renforçant les capacités des institutions de contrôle interne et externe pour leur permettre de jouer pleinement leurs rôles et missions respectifs.
A l’ouverture des travaux, le président de la Commission Nationale des Droits Humains, Maty El Hadj Moussa a rappelé que l’insécurité qui sévit au niveau des trois frontières du Mali, du Burkina-Faso et du Niger se caractérise par un lot de violations massives des droits humains de la part non seulement des groupes armés non identifiés qui sèment la terreur et la désolation au sein de nos paisibles populations mais également de certains éléments des forces de défense et de sécurité en lutte contre cette insécurité. «Dans cette zone, des paisibles populations subissent les affres d’une guerre asymétrique, d’une violence inouïe et sans précédent, car l’ennemi vit au sein des communautés qu’il terrorise au point où toute suspicion de dénonciation équivaut à un arrêt de mort certaine» a-t-il ajouté.
Pour le président de la CNDH M. Maty El Hadj Moussa, la persistance de cette crise interpelle tous les défenseurs des droits de l’homme qui se doivent d’engager «comme nous le faisons aujourd’hui des réflexions de nature à contribuer à trouver les solutions devant répondre aux nobles aspirations des citoyens à la paix, à la sécurité et à la stabilité».
Pour sa part, le Secrétaire général adjoint du ministère de la Justice M. Moussa Sahirou Tchida a souligné que la mise en œuvre de ces initiatives vers lesquelles sont désormais tournés tous les pays du Sahel requiert une synergie d’actions de tous les acteurs. «L’appui des partenaires et notamment celui des pays membres de l’Union Européenne en la matière, dont le soutien pour l’organisation de cette conférence en est la parfaite illustration, nous réconforte à plus d’un titre», a-t-il indiqué. Par la suite, il a réaffirmé toute leur disponibilité à collaborer pour la mise en œuvre de toutes les initiatives visant à stabiliser la zone des trois frontières.
Pour la Directrice Afrique du DCAF, Mme Anne Benette, les crises politiques, sociales, humanitaires, sanitaires et environnementales dans la région du Sahel accentuent la complexité de la gouvernance. L’insécurité croissante, les conflits, les attaques de groupes armés, les activités criminelles transnationales et les tensions communautaires engendrent des violations des droits humains et effritent peu à peu le tissu social. «Cette conférence régionale est donc d’une importance cruciale, car elle crée un espace d’échanges sur les bonnes pratiques, met en avant les défis auxquels nous faisons face et nous permet d’apprendre les uns des autres pour améliorer notre réponse collective aux défis sécuritaires qui menacent l’état de droit et le respect des droits humains» a-t-elle ajouté.
De son côté, l’Ambassadeur d’Allemagne au Niger, M. Herman Nicolai a affirmé que l’espace sahélien tragiquement, connait une hausse des violences plus rapide qu’aucune autre région en Afrique. «On assiste à une propagation ininterrompue d’évènements violents liés aux activités des groupes extrémistes et d’acteurs de la criminalité transnationale organisée qui ont depuis, plus d’une décennie, fait de milliers de morts civils et militaires ainsi que des déplacés», a souligné le diplomate allemand.
Fatiyatou Inoussa et Oumarou Idé Amadou (ONEP)