Les travaux de construction du troisième pont de Niamey dit « Pont Seyni Kountché » ont démarré en décembre 2017 après la pose de la première pierre par le Président de la République Issoufou Mahamadou. Dix mois après ce lancement, la cellule de communication de la Présidence de la République a organisé une visite de presse pour faire rendre compte à l’opinion de l’évolution du plus grand projet qu’exécute la Chine au Niger sous forme de don. La visite guidée est organisée de concert avec le Ministère de l’Equipement représenté par M Abba Na Koira Bachir, directeur des routes et des ouvrages d’art.
Pour parler des caractéristiques techniques du pont, il faut souligner que l’ouvrage sera d’une longueur totale de 3,7km et une largeur de 23m, comportant deux ponts juxtaposés de deux voies larges de plus de 3m chacune et de trottoir de 2,5m de chaque côté. Il reliera la rive gauche du côté du village de Goudel au quartier Lamordé sur la rive droite pour déboucher sur l’intersection de la route Torodi avec celle de Namaro. Le pont Seyni Kountché est un chef-d’œuvre architectural qui comportera également des voies d’accès longues de 2, 55km de part et d’autre des rives du fleuve Niger. Outre sa partie fluviale de 928 m, l’ouvrage comportera un pont de 126m reliant le village de Néni Goungou à celui de Kourtéré et quatre ouvrages hydrauliques dits intermédiaires.
Du côté de la rive gauche, il est prévu un dédoublement des voies à travers la réalisation de six voies au lieu de quatre. Cela permettra donc une meilleure fluidité du trafic et augmentera la marge de manœuvre des gros porteurs entre le point de départ du pont et le boulevard Askia Mohamed. Le projet a un coût d’environ 50,3 milliards f CFA dont 44,8milliards supportés par la Chine et un peu moins de 5,5 milliards F CFA par le Niger. C’est une entreprise chinoise qui exécute le projet dont les travaux proprement dits ont effectivement commencé après la fin de la phase d’installation. Sur place, les représentants des média publics et privés nigériens ont eu droit à un exposé dans la salle de réunion de la base-vie du chantier en prélude à la visite avant de mettre le cap sur le site pour voir de plus près les travaux et s’enquérir de leur évolution.
C’est un chantier grouillant de monde et bondé de machines lourdes et autres matériaux et équipements que les journalistes ont visité. Le chantier du troisième pont sur le fleuve Niger à Niamey est un projet pourvoyeur d’emplois. Et pour cause, rien que pour la phase de démarrage, c’est deux cent dix (210) personnes dont 60 à 70 Chinois et le reste des nigériens qui sont mobilisés et travaillant actuellement sur le chantier de jour comme de nuit pour respecter le délai contractuel de 36 mois. Mais le nombre d’employés ira crescendo au fur et à mesure que les travaux atteindront leur vitesse de croisière. Selon le chef de projet, le chantier emploiera à certaines étapes de son exécution plus de 800 personnes. Les ouvriers chinois et nigériens sont tous à pied d’œuvre, chacun selon la spécificité de son travail. Qui pour le chainage de fer, qui pour le forage destinés aux pieux sur lesquels reposeront les plateformes, qui pour le coulage du béton ou autre.
Le chantier est une véritable fourmilière géante d’où sortent, depuis quelques jours des profondeurs du sol, d’énormes poutres de 2m de diamètres et de 40 à 50 m de long. Le directeur des routes et des ouvrages d’art assure que tout se déroule normalement et cela au rythme souhaité. Après une consommation du délai contractuel estimée à 28%, le taux d’exécution global est quant à lui de 23% a précisé M Abba Na Koira Bachir. « Le seul souci, qui n’est pas majeur pour autant, c’est la question de ligne électrique haute tension de la NIGELEC sous laquelle devait passer le troisième pont de Niamey » a-t-il relevé. Le responsable d’expliquer que la hauteur de l’ouvrage exige que soit augmentée celle des pylônes pour éviter tout contact ou risque de contact avec les câbles électriques. M Bachir a indiqué qu’aussitôt saisie la nigérienne de l’électricité s’est engagée à faire le faire le plus tôt afin de permettre à la société chinoise de continuer son travail.
Zabeirou Moussa(onep)