Un atelier sur la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, la convention contre les disparitions forcées et les lois nationales contre la torture et contre les disparitions forcées a ouvert ses travaux ce lundi 17 juillet 2023 à Maradi. Organisé conjointement par le Ministère de la Justice et l’Institut Danois des droits de l’homme (IDDH), cette rencontre vise à outiller les magistrats, les agents des Force de défense et de sécurité, les agents de la CNDH et les acteurs de la société civile.
En ouvrant les travaux de cet atelier, le directeur Général des Droits de l’Homme, de la Protection Judiciaire Juvénile et de l’Action Sociale du Ministère de la Justice, M. Djibo Souna a rappelé que la constitution du Niger à son article 11 dispose que « la personne humaine est sacrée, l’Etat a l’obligation absolue de la respecter et de la protéger ». Cette constitution, poursuit-il, proclame l’attachement de notre pays aux instruments juridiques nationaux et internationaux de protection et de promotion des droits humains tels que signés et ratifiés. Parmi ces instruments figurent la Convention contre la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants et la Convention Internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. « Presque deux ans après son adoption, cette loi ainsi que la Convention qui la sous-tend, restent encore inconnues par la majorité des personnes chargées de son application ou de son invocation à savoir, les magistrats, FDS, les défenseurs et les OSC » a-t-il dit.
Pour M. Djibo Souna, la disparition forcée tout comme la torture, étant une violation grave des droits de l’homme, est strictement interdite et constitue selon le statut de Rome, un crime contre l’humanité relevant de la Cour Pénale Internationale, lorsqu’elle est commise dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile. « Les autorités de notre pays, au plus haut niveau, accordent une importance capitale au respect des engagements internationaux librement souscris par l’état et particulièrement à ses engagement en matière de promotion et de protection des droits de l’homme »a déclaré le représentant du Ministère de la Justice. Il a soutenu que c’est dans le but de prévenir ou de réprimer les actes de torture ou de disparition forcée qu’il est nécessaire de sensibiliser les magistrats, FDS, les membres des OSC sur les deux conventions et les lois y relatives. M. Djibo Souna a remercié l’Institut Danois des Droits de l’Homme (IDDH) qui est leur partenaire dans la réalisation de cette activité.
Le conseiller en Droits Humains/ représentant l’IDDH/Niger, M. Boukar Youra a indiqué que l’Institut Danois des Droits Humains est représenté dans trois pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Pour M. Youra, cet atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d’accord de partenariat 2022-2024 signé entre le Ministère de la Justice et l’IDDH. « Ce protocole prévoit la réalisation de l’activité qui se rapporte à la thématique sécurité et droits humains » a-t-il soutenu. M. Boukar Youra a indiqué que le contexte sécuritaire dans lequel se trouve le pays est malheureusement propice à la violation grave des droits humains et des droits internationaux humanitaires dans une situation de conflit. « La torture et les autres mauvais traitements demeurent interdits en tout temps et quelles que soient les circonstances. C’est pourquoi il s’avère impérieux que les acteurs chargés d’assurer la sécurité et ceux qui ont pour rôle de réprimer ces atteintes soient bien sensibilisés sur les dispositions des instruments juridiques internationaux et nationaux sur la lutte contre la torture et les disparitions forcées » a-t-il dit.
Tiémogo Amadou ANP-ONEP Maradi