Il était 10h 44 mn lorsqu’atterrissait le jeudi 9 décembre dernier le MIG 35 de l’Armée de l’Air du Niger dans l’enceinte du camp Djadja abritant le Commandement de la zone de défense n°1 et le Poste de Commandement de l’opération militaire mixte TAANLI 2. L’hélicoptère de combat transportait les ministres de la défense du Niger et du Burkina qui sont venus à la rencontre des hommes de l’opération mixte TAANLI 2 et les féliciter pour leur combativité et les résultats satisfaisants engrangés dans la zone frontalière en deux semaines de manœuvres militaires. La présentation des résultats provisoires et l’hommage rendu aux hommes de cette opération s’est déroulé en présence du Chef d’Etat-major des Armées du Niger, de l’adjoint au Chef d’Etat-major des Forces Armées Nationales du Burkina Faso, et de plusieurs officiers militaires des deux pays.
Du 25 novembre au 9 décembre 2021, les terroristes présents dans la bande frontalière entre le Niger et le Burkina Faso ont été pris d’assaut par de jeunes soldats nigériens et burkinabais réunis au sein de l’opération militaire mixte TAANLI 2. Les soldats ont été déployés dans la zone des trois frontières avec l’ordre de nettoyer toute la bande frontalière entre le Niger et le Burkina Faso, de neutraliser les terroristes présents et de détruire leurs bases et plots logistiques. Les Forces Armées Nigériennes et les Forces Armées Nationales du Burkina ont aussi engagé plus de dix (10) avions et hélicoptères de combat et d‘attaque pour appuyer les troupes au sol qui ont manœuvré ensemble.
Le bilan provisoire communiqué à la mi-journée du 9 décembre par les ministres de la Défense des deux pays fait état d’environ 500 motos détruites pour les terroristes, dont 250 sur une seule base, et de plus de 2.000 litres d’acides qui servent à fabriquer des engins explosifs improvisés récupérés dans la zone. Les pertes, se félicitent les autorités du Niger et du Burkina, sont très élevées dans le rang des terroristes. Dans les quatre (4) bases terroristes détruites, l’opération militaire mixte a ramassé plus de 80 corps et interpelé des présumés terroristes. Les autorités militaires s’attendent à un bilan deux fois plus élevé après l’étude des photos aériennes et des corps emportés et enterrés par les terroristes qui ont réussi à fuir.
A la fin de la présentation du bilan provisoire, le ministre de la Défense Nationale du Niger, M. Alkassoum Indatou, s’est réjoui du succès remporté par TAANLI 2 et de l’excellence de la coopération militaire avec le Burkina Faso. «Nous avons tiré comme conclusion, avec mon collègue du Burkina, que ce type d’opération doit continuer et nous pensons qu’en le continuant, cela permettra de ramener la sécurité d’abord sur nos frontières, mais ça permettra aussi d’amener la sécurité dans nos différents pays», a-t-il indiqué. Le ministre de la Défense Nationale a plaidé pour le renforcement de la coopération militaire bilatérale dans les zones frontalières au Sahel d’abord, avant de l’élargir à d’autres pays menacés par le terrorisme tel que le Bénin dans le cadre d’une coopération afin de mettre en synergie «tous les moyens pour pouvoir réussir».
Ce bilan réjouissant de TAANLI 2, a expliqué le ministre Alkassoum Indatou, montre que la collaboration militaire entre le Niger et le Burkina peut être la base d’une coopération beaucoup plus large et peut ouvrir la voie au retour de la sécurité dans les deux pays et dans la zone des trois frontières. «Ce que nous avons fait avec le Burkina, nous pensons pouvoir le faire avec le Bénin et le Mali, de même qu’avec d’autres pays avec lesquels il va falloir à ce que nous fassions ce travail pour nettoyer nos frontalières et ramener la paix dans nos pays», a-t-il déclaré. M. Alkassoum Indatou a enfin affirmé que le contact entre un détachement des FAN et une colonne de plus de 200 terroristes qui tentaient de fuir, est dû à la destruction d’un camp terroriste au Burkina par les éléments de TAANLI 2.
Venu au Niger pour la présentation du bilan provisoire de cette opération, le ministre Burkinabè de la Défense Nationale et des Anciens Combattants, le Général de Brigade Aimé Barthélemy Simporé a rappelé que dans le cadre des relations de coopération entre le Bukina Faso et le Niger, les deux pays organisent régulièrement des opérations conjointes. Pour le Général de Brigade Aimé Barthélemy Simporé, en plus des énormes pertes infligées aux terroristes, TAANLI 2 a permis de conduire des actions civilo-militaires sur la bande frontalière et de consolider la fraternité d’Arme entre les deux armées. «En somme, s’est-il réjoui, TAANLI 2 est une opération jugée très satisfaisante, concrète, et qui matérialise ainsi l’une des exigences de la lutte contre ce type de menace : mutualiser les moyens et travailler en synergie dans une parfaite coopération».
Le bilan ami présenté à la fin de l’opération fait état de quatre décès dus à des engins explosifs improvisés ainsi que des blessés pris en charge dans les structures hospitalières du Niger. Les ministres de la Défense du Niger et du Burkina Faso, en présence du Commandement militaire, ont salué la mémoire de ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur et ont félicité les troupes qui ont agi sur le terrain pour les résultats obtenus. A la suite de son homologue nigérien, le Général de Brigade Aimé Barthélemy Simporé a appelé à la poursuite des opérations militaires bilatérales pour parvenir à réduire progressivement la menace et la vaincre in fine.
Aussitôt rentrés à Tillabéri, les éléments nigériens de TAANLI 2 ont reçu l’ordre de se redéployer sur un nouveau front pour continuer à pourchasser, débusquer et neutraliser les terroristes, conformément aux ordres donnés par le Chef Suprême des Armées, SEM. Mohamed Bazoum.
Souleymane Yahaya(onep), Envoyé spécial